mardi 29 janvier 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: PETIT CONSEIL AU MEDIA 20MAI.NET

On vous disait combien les médias camerounais, une grande majorité, hélas, désinformaient leurs concitoyens, soit par paresse intellectuelle, soit par proximité avec le pouvoir camerounais. Cependant, pendant qu'une poignée de journalistes se posent des questions sur "l'opération épervier", comme le fait, par exemple, la journaliste Suzanne Kala-Lobé, du quotidien "La nouvelle expression", d'autres relaient toujours sans vergogne des fausses nouvelles, des "ont dit" et leurs analyses tronquées et biaisées. Pire, Il y en qui ne prennent même pas la peine de réfléchir, se contentant de porter des accusations sur la foi d'une décision de justice que l'on sait complètement basée sur des considérations politiques. C'est notamment le cas du site www.20mai.net présenté comme un "média participatif camerounais.....sans journaliste !"
Avec beaucoup d'indulgence, il faut en avoir avec les ignorants et les perroquets qui répètent ce qu'ils ont entendu dans les médias "mainstream" camerounais, on dira que ce site en est à ses premiers balbutiements, qu'il prend donc ce qu'il a sous le coude. Autrement dit, il ne faut pas s'attendre à ce qu'il prenne de la hauteur par rapport à l'environnement politico-médiatique camerounais.Pour preuve, il n'y a qu'à parcourir cette contribution fournie par celui qui a relaté l'affaire 3E:
  1. Par Nino le jan 28, 2008

    Mes preuves, c’est la décision de justice.

    Comme vous le savez, il revient à la justice de décider de la culpabilité ou pas, selon ses convictions et en se basant sur les faits qui sont portés à sa connaissance.

    Après la condamnation, la personne, devient, AUX YEUX DE LA LOI, coupable.
    Soit vous changez la loi, soit vous faites appel, soit il est coupable.

Que peut-on rajouter devant tant de légèreté évidente ? Tout simplement, on peut espérer, étant donné son modèle de média participatif, que ce site privilégie plus des contributions qui lui apporteront de la crédibilité, gage de pérennité. C'est tout le mal qu'on peut souhaiter aux administrateurs de cet "arbre à palabre où chacun a le droit de parler." Autant dire qu'il y a du boulot en perpective !

L3E

lundi 28 janvier 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: LA VERITE ECLATERA AU GRAND JOUR


Déjà 3000 visiteurs sur le blog dédié à l'Affaire 3E !
On ne vous remerciera jamais assez, vous les visiteurs dont les commentaires sont encore très rares, aspect à améliorer pour dynamiser les échanges, de fréquenter régulièrement cet espace de discussions et d'informations.
Au delà ça, ce qu'il faut également souligner, c'est le fait que ce blog ne laisse pas indifférent, notamment au Cameroun, pays où s'est déroulé le procès politique ayant mené à l'emprisonnement de Edouard Etonde Ekoto. La justice et la vérité triompheront, on n'en doute pas, tôt ou tard. Et quand on lit certains articles assez objectifs sur cette affaire 3E, commis par certains journalistes, une petite poignée que l'on peut compter sur les doigts d'une main, on se dit qu'il y a bon espoir que les masques tombent, que le peuple apprenne réellement comment en est-on arrivé à la condamnation de l'ancien homme fort de Douala.
Pour le moment, force est de constater qu'il y a comme une chape de plomb qui pèse et impose des murmures et chuchotements à tous ceux qui savent que Edouard Etonde Ekoto est bien la victime d'un règlement de comptes politiques. Que lui reproche donc le pouvoir camerounais via sa justice ? D'avoir privilégié l'essentiel, en mettant réellement en concurrence les opérateurs étrangers, alors qu'habituellement de nombreux marchés revenaient de droit aux multinationales de la Françafrique ? Ou bien, le colonel à la retraite a t-il tout simplement était condamné pour n'avoir pas suffisamment copiné avec ses anciens collègues et autres barons du cirque politique camerounais ? Tout est possible !
Parmi toutes les hypothèses qui reviennent sans cesse dans les esprits, on retiendra particulièrement une, c'est à dire son scepticisme quant à l'éventualité d'un bidouillage constitutionnel permettant au chef de l'Etat de poursuivre son règne, après 25 ans de présidence non interrompue. Manifestement, il aurait commis un crime de lèse majesté, d'où le sort qui lui a été réservé en guise de représailles, à travers un habillage qualifié de lutte contre la corruption qui, il faut le remarquer, ne convainc toujours pas tous les camerounais, 42% estiment qu'il s'agit d'une "farce", selon un sondage réalisé par le quotidien Le Messager. " 88% des citoyens estiment qu’elle doit être intensifiée. Les interpellations faites ici et là aux fins d’examiner la gestion de certains ordonnateurs du budget de l’Etat vont dans ce sens. Mais ce qui importe c’est sans doute les fruits. Pour de nombreux citoyens, l’essentiel c’est le rapatriement des fonds volés et gardés à l’étranger, ou alors le remboursement des sommes investies sur place au Cameroun." C'est bien inquiétant quand on sait que la justice est un instrument de la domination politique, qu'elle est instrumentalisée à des fins bassement politiciennes, ce qui fait redouter le pire. On ne peut que craindre que le Cameroun sombre, lui aussi, dans un cauchemar à la Kenyane. "Quel cameroun voulons nous pour nos enfants ? ", s'interrogeait un homme politique qui parlait beaucoup de rigueur, c'était entre 1983 et 1985.
Une question toujours d’actualité au regard de la précarité qui frappe les camerounais, d’une jeunesse désemparée et désorientée, potentiellement séduite par les modèles des Faymen, avec des perspectives difficiles face aux enjeux et défis du 21ème siècle.
En lieu et place d'un avenir radieux, cet homme politique prépare plutôt méticuleusement le scénario tant connu en Afrique "Sans moi, il n'y a rien, et après moi, il y a le déluge". C'est dire combien le pouvoir n'est pas une jouet à mettre à portée de mains de n'importe qui. C'est bien ce que doivent penser tous ceux qui n'ont pas cédé à l'esprit de courtisanerie à la gloire du "sauveur de la nation", à commencer par le désormais prisonnier politique, Edouard Etonde Ekoto.

L3E

samedi 26 janvier 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: VERS LA FIN DU REGIME ????

Dans son éditorial du 27 février 2006, paru dans le journal "La Nouvelle Expression", la très corrosive journaliste Suzanne Kala-Lobé voyait dans l'opération " Epervier" de la "poudre aux yeux", une "manoeuvre grossière" effectuée à grands renforts de publicité, qui en plus de répondre aux demandes des bailleurs de fonds, viserait à plus long terme à une révision constitutionnelle permettant à Paul Biya de se représenter une nouvelle fois. Bingo !
Force est de constater qu'elle avait vu juste, comme le démontre lle procès du PAD, l'emprisonnement du Colonel Edouard Etonde Ekoto, jugé coupable dans aucune preuve matérielle de détournement de fonds. Le pouvoir Camerounais cherche t-il des arbres pour cacher la grande forêt de la corruption au Cameroun depuis plusieurs décennies? Sans aucun doute !
En tout cas, au fur et à mesure que se multiplient les arrestations " ciblées", comme la dernière en date, celle d'un Lamine Mbassa, la journaliste Suzanne Kala-Lobé se fait plus accusatrice que jamais, elle persiste et signe, se posant même dans son dernier éditorial une question que la grande majorité de ses confrères ne se permettraient pas : "et si c'était la fin de règne du pouvoir en place ?" Osé, n'est-ce pas ?

L3E




Par Suzanne Kala-Lobé

"La criminalité économique"

L’actualité arrache aux journaux des unes retentissantes. Le feuilleton Etonde Ekoto fait vendre, les règlements de comptes d’un régime qui s’essouffle et qui moralise de manière spectaculaire sur des affaires qui, loin d’être jugées, sont les ingrédients qu’il faut pour faire croire le peuple et l’illusionner sur le bien fondé des méthodes Amadou Ali, des intentions du Prince et de l’indépendance de la justice (depuis quand l’ordre judiciaire est devenu capable d’être autonome du politique ?).
Les enquêtes diligentées par le vice-premier ministre, Amadou Ali, auraient donc permis d’identifier des personnalités suspectées de crime économique au Cameroun, dont les activités délictueuses portent atteinte à la sécurité du patrimoine national.
Si l’on s’en tient à la définition de ce terme stricto sensu, tout se passe, cependant, comme si le Cameroun et sa justice avaient brusquement la capacité de démêler les fils ténus de la construction d’un système qui s’est bâti sur la prévarication et les prébendes, et d’isoler des éléments qui se seraient montrés plus gourmands, plus cupides ou moins malins que les autres. Le débat public sur les arrestations des “ délinquants ” en col blanc a été enfermé dans un ordre moral où le peuple se satisfaisait de quelques exemples, comme si, pour combattre la racine du mal, il suffisait de quelques gibiers de potence. Le cas de l’arrestation de Lamine Mbassa, ancien directeur du Defi (direction économique et financière) de la Communauté urbaine de Douala, est symptomatique de l’ambiance de règlements de comptes, propre aux fins de règne, dénoncée par de nombreux observateurs. La nature des verdicts, les procédures, les méthodes, tout laisse penser que l’enjeu est moins de rendre justice ou de combattre le crime que d’avoir des exemples, mais pas nécessairement dans le sens où le croit l’opinion.

L’autre observation sur le déclenchement de l’Opération Epervier et les moyens de sa communication concerne les personnes visées et le type d’entreprises concernées (Sic, Crédit foncier, Feicom, Port autonome, Cud éléments du patrimoine). Tout laisse croire à une opération où le plus important est de rendre spectaculaire le montant des sommes, de pointer du doigt des “ possédants ” jugés arrogants, hautains etc., pour non seulement donner au peuple des cibles pour exulter, cristalliser les frustrations, en lui faisant croire que c’est à cause de cet argent détourné que les salaires sont si bas, la vie aussi chère et la misère toujours plus grande, mais aussi, en un certain sens, noyer le poisson. En offrant des têtes à la morale des biens pensants, en grossissant les titres et les chiffres, on assiste à une véritable manipulation de l’opinion, pour éviter qu’elle ne prenne la mesure des enjeux. Car, il faut revenir à la base du discours et des intentions politiques pour savoir si l’arme de la justice est la bonne et il faut identifier le crime économique. Pour ne pas s’arrêter en chemin, il faut bien détailler avec précision l’historiographie de la criminalité économique, comment elle se manifeste dans le temps et dans l’espace.
Il faut re-contextualiser l’Opération Epervier au Cameroun, la mettre en perspective en la comparant à d’autres opérations dans le monde pour lutter contre les crimes économiques, afin d’évaluer si le dispositif mis en place par Amadou Ali, sur instruction du chef de l’Etat, vaut son poids d’efficacité et un quelconque rapport avec une certaine idée de la justice. Dans ces colonnes, il nous est arrivé plusieurs fois de poser une question en utilisant deux pensées pour décrypter les événements ayant trait à la lutte contre le crime économique au Cameroun.
La question est : “ La justice est-elle efficace au Cameroun ?” Et son corollaire : “L’efficace est-il juste ? ”.

Puis, bien souvent, j’ai recours à des pensées qui suggèrent de regarder derrière chaque événement les motivations des acteurs et leur sens réel …. Parce que, écrit Mudimbe, “il faut se méfier de ces évidences qui ne sont que des vérités paresseuses ” et, en écho, lui répond Cheikh Aliou N’Dao : “Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ne ramène que les fagots qui lui plaisent ”. En effet, tout le bruit que l’on a mis en place, tout le dispositif, toute l’amplification, tout le déploiement de l’arsenal juridique pour condamner Ondo Ndong, Siyam Siwé et Etonde Ekoto, ressemblent plus à une machination où l’exemplarité de la sanction n’est qu’illusion !
Car, que veut combattre Amadou Ali ? Des délinquants ou le crime structurel ? S’il s’agit de combattre la criminalité économique, suffit-il d’offrir des têtes, ciblées au niveau du cercle dirigeant des entreprises parapubliques et publiques, pour mener la lutte contre les délinquants en col blanc ? Rien n’est moins sûr. En d’autres termes, qu’est-ce que la criminalité économique ?
C’est au début des années 90 que l’attention dans le monde s’est focalisée sur le phénomène de la criminalité économique. Les médias, les responsables politiques et la population, se montrent parfois indignés face à l’économie privée en général, aux milieux financiers d’affaires aux capitaines d’industrie et aux cercles dirigeants. Sont décriés leur attitude hautaine, élitiste, autoritaire, arrogante, leurs modes d’action et leurs comportements très peu transparents, frappants, hors normes, parfois carrément déviants, voire délinquants, peu soucieux de l’intérêt général, voire antisociaux, qui ont incontestablement instillé le doute quant à leur loyauté et leur honnêteté, leur finalité et leur crédibilité.
Il y a dans cette description plusieurs éléments : les délinquants en col blanc appartiennent bien au système, à la classe des possédants. Peut-on les isoler et prendre au cas, par cas, pour combattre la criminalité économique ? Là aussi, difficile à croire.
En effet, l’expression “ criminalité économique ” remonte à la seconde moitié du XIX ième siècle.
Pour l’école socialiste allemande et Karl Marx, surtout, (dans le Capital, en 1867), “ les conditions économiques et sociales imposées par le processus de production capitaliste étaient criminogènes ”. Elles engendrent non seulement une criminalité de besoin, mais aussi une criminalité d’exploitation et de profit commise par la bourgeoisie. Dans la même perspective, le Hollandais William Bonger, dans une étude en 1905 : “ Criminalité et conditions économiques ”, livre une description de la délinquance des possédants comme résultant de la maximisation de la logique spéculative et de la capitalisation.

Il y distingue trois types de criminalité économique : une délinquance de cupidité, tirant parti de toutes les occasions d’accroissement des profits ; une délinquance situationnelle, réalisée par des entrepreneurs en difficulté et cherchant à s’en sortir par toute une série de fraudes ; une délinquance professionnelle, durable, systématique et organisée. En d’autres termes, la criminalité économique est consubstantielle au système néolibéral et que ces crimes sont commis par des personnes respectables, de condition sociale élevée.
Ces différents théoriciens (Marx, Bonger, Rozengart), montrent bien le caractère systémique du problème et suggèrent en un certain sens que l’on ne peut combattre valablement un tel fléau sans s’attaquer aux racines du mal.
L’autre raison de douter de l’efficacité de l’Opération Epervier est dans les méthodes et la confection des listes. On l’a déjà écrit, Paul Biya veut pratiquer une politique d’unité nationale en envoyant à Kondegui des fils et des filles du pays, de toutes ethnies pour mieux satisfaire son clan ethnocentré ! En attendant, le développement de la criminalité économique dans le monde est tel qu’il faut renverser la vapeur et aller aux sources du mal : en commençant là où cela a commencé : par le chef de l’Etat

mercredi 23 janvier 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: QU'A T-IL PENSE DE LA DEFAITE DES LIONS INDOMPTABLES ??

FOOTBALL CAN 2008 Egypt Cameroon Emana Fathalla - 0

Pour son entrée en lice dans la coupe d'Afrique des nations, le Cameroun a pris une claque magistrale, comme ça ne lui était pas arrivé depuis au moins deux décennies. Les Lions Indomptables ont reçu une véritable correction, (2-4), face aux Pharaons egyptiens, solides, souverains, talentueux et très souvent bien inspirés. En pareil cas, comme d'habitude au Cameroun, l'on ne se livre à aucune auto-critique, personne ne s'interroge sur ces lions qui ont paru beaucoup plus vieux que leur âge. Pour un peu, l'on entendrait dit que tout va bien, que c'est la faute à pas de chance. Politique de l'autruche quand tu nous tiens !
S'il y en a un qui a particulièrement mal vécu cette débacle de ses "Lions Indomptables" au Ghana, d'autant plus qu'il est privé de liberté depuis plus d'un mois maintenant, c'est le Colonel Edouard Etonde Ekoto. Détenu à la prison centrale de Douala pour des motifs strictement politiques, ce qui apparaît de plus en plus évident au fur et à mesure que le pouvoir camerounais orchestre une véritable chasse aux sorcières au nom de l'opération dite "Epervier", le passionné de sports qu'il est, et fervent supporter de l'équipe nationale du Cameroun, a probablement une idée bien précise sur les raisons de la défaite spectaculaire de ses "Lions Indomptables" face aux très fringants et jeunes egyptiens.
On se doute que le Colonel Etonde Ekoto croit toujours aux chances du Cameroun dans cette Coupe d'Afrique des Nations, que tous les observateurs internationaux trouvent très relevée. Les "Lions Indomptables" ont-ils donc livré leur dernier combat ?
Le Colonel Edouard Etonde Ekoto vous répondrai, comme à son habitude, que "son pays ne risque pas encore l'élimination, et probablement pas, d'ailleurs. Il a juste laissé filer la tête du groupe". Toujours très positif et confiant, quelque que soit la situation, qu'il vente, pleuve ou neige, c'est comme ça qu'on reconnait l'homme qui doit se sentir, même s'il ne le montrera jamais, rigueur militaire oblige, lâché et trahi par un pays qu'il a toujours imaginé comme un modèle en Afrique. C'est dire si, personne n'en doute, la postérité se chargera de rétablir l'honneur de ce patriote engagé au service de son pays depuis 1955.

L3E

lundi 21 janvier 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: A PROPOS DE LA FORTUNE SAISIE DU "COUPABLE IDEAL "

Comme l'a rappelé Maître Martine Mbongo Bwame dans son droit de réponse adressé au magazine Jeune Afrique : " la déclaration de culpabilité d'Edouard ETONDE EKOTO ne procède d'aucun fait établi, mais bien au contraire, les deux chefs d'accusation retenus pour sa condamnation sont clairement ressortis dans le jugement comme ne participant d'aucun fait à lui imputable."
Or, la propagande médiatique aux ordres du pouvoir s'est attachée à salir l'honneur et la dignité d'un homme reconnu pour son patriotisme et sa rigueur. Résultat, l'homme de la rue, désinformé par des titres raccoleurs et impressionné par la mise en scène judiciaire, n'a pas d'autre choix que de répeter ce qu'il a lu ou entendu. Jamais, il n'est question du constat formulé par la justice camerounaise, à savoir le non enrichissement personnel par celui qui est pourtant présenté comme un prévaricateur, d'où sa condamnation à 15 ans de prison. Pire, ceux qui l'accusent n'évoquent pas la situation de ses comptes sur lesquels des saisies ont été effectuées. Pourquoi n'y a t-il pas eu de déballage là dessus, ce qui aurait normalement intéressé le peuple. N'est-ce pas ?

En effet, ce que ne disent pas les détracteurs du Colonel Edouard Etonde Ekoto, c'est que les sommes saisies sur ses comptes
trois précisément, l’un au Crédit lyonnais avec 2.296.000Fcfa, l’autre à la Sgbc Bali avec 6.942.000Fcfa et le dernier à la Bicec Bali avec 1.820.000Fcfa, sont loin de ce que le pouvoir camerounais avait laissé imaginer en parlant des détournements de fonds gigantesques au PAD. Autant dire que la montagne a accouché d'une souris
Avouons le, nous sommes bien à des années lumières des sommes colossales et avoirs
confisqués sur les comptes d'un ancien baron du pouvoir. Par exemple, on rappelera que dans le réquisitoire du procureur de la République à la fin du procès ministère public et Feicom (couramment appelé banque des communes) contre Emmanuel Gérard Ondo Ndong et autres, la justice camerounaise a saisi des sommes qui feraient le bonheur de millions de Camerounais .
Comme on peut le lire dans la presse locale, "Les biens de Ondo Ndong confisqués étaient présentés comme la preuve de ses détournements. Le verdict du juge a ordonné la confiscation de tous les biens saisis après l`interpellation de l`ancien directeur général du Feicom (voir liste). Un procès-verbal de saisie avait été établi à toute fin utile. Sur les 11 milliards de Fcfa imputés à l`ex-Dg, 42 millions Fcfa en espèces sont saisis. Dont 1,3 million Fcfa dans l`un de ses domiciles, 6,8 millions Fcfa dans son compte bancaire à la Bicec et 34 millions Fcfa dans son compte à la Bnp Paribas Private bank à Monaco." Recapitulatif effectué par le parquet:

1 coffret de bijoux ;
1 somme en espèces de 1.344.500 de Fcfa ;
1 compte bancaire à la Bicec contenant la somme de 6.889.671 de Fcfa ;
1 compte bancaire à la Bnp Paribas Private bank à Monaco avec 34 millions de Fcfa ;
2 véhicules de marque Toyota Land cruiser Prado;
1 véhicule de marque Mercedes Benz S 320
1 véhicule de marque Toyota Land cruiser Vx;
1 Véhicule de marque Toyota Hilux;
1 véhicule de marque Peugeot 607;
1 camion 10 roues de marque Iveco ;
1 immeuble non bâti au quartier Simbock à Yaoundé d`une superficie de 7365 m2
3 appartements juxtaposés au quartier Biyem Assi à Yaoundé ;
1 duplex au quartier Mimboman à Yaoundé, d`une valeur de 40 millions de Fcfa ;
1 duplex + dépendance au quartier Ngousso à Yaoundé, rénové à 45 millions de Fcfa ;
1 duplex au quartier Fouda à Yaoundé, d`une valeur de 60 millions de Fcfa ;
1 résidence à Ambam rénovée et restructurée à 70 millions de francs ;
1 concession à Assandjik rénovée à 70 millions de Fcfa ;
1 concession à Assandjik rénovée à 70 millions de Fcfa ;
1 résidence à Ambam rénovée et restructurée à 70 millions de Fcfa ;
1 Complexe immobilier à Ambam à usage commercial réalisé à 80 millions de Fcfa;
1 ensemble immobilier hôtel la Couronne à Ambam, d`une valeur de 160 millions de Fcfa ;
1 mini-cité de 40 chambres + deux salles polyvalentes et un château d`eau à Soa, d`une valeur de 170 millions de Fcfa ;
1 résidence avec clôture et jardin rénovée et restructurée à 175 millions de Fcfa ;
1 duplex au quartier golf à Yaoundé, d`une valeur de 185 millions de Fcfa ;
1 Grande résidence type palais pour sa majesté sur 8000m2 à Assandjik, d`une valeur de 300 millions de Fcfa
1 immeuble + rez-de-chaussée + trois étages à huit appartements luxueux au quartier Mballa I (Dragage) à Yaoundé, d`une valeur de 650 de millions de Fcfa.

Conclusion, dans l'affaire du PAD, le Colonel Edouard Etonde Ekoto est condamné alors qu'il n'est coupable d'aucune indélicatesse financière,
c'est loin d'être le cas d'un Emmanuel Gérard Ondo Ndong, l`ex-Dg du Feicom, dont les biens confisqués parlent d'eux mêmes. Or, tout a été fait pour faire croire que l'ancien délégué du gouvernement de Douala était parmi ceux qui , comme Ondo Ndong, ont pillé le Cameroun. Cherchez l'erreur !

L3E

dimanche 20 janvier 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: BECHIR BEN YAMED ET FRANCOIS SOUDAN PUBLIERONT-ILS UN DROIT DE REPONSE ????


Le bi-mensuel Jeune Afrique, comme la grande majorité des médias camerounais, a colporté de fausses informations sur la condamnation du Colonel Edouard Etonde Ekoto. Preuve en est, sous la plume de sa correspondante au Cameroun ( ça reste à prouver), il a repris à la lettre ce qu'il était possible de lire dans la presse camerounaise, au lendemain du verdict du "procès du PAD". Parlant même d'un "aboutissement de la procédure fleuve ouverte en février dernier", la "journaliste" (entre guillemets, car ce n'est pas sûr) a écrit dans son article "A Douala, la chasse continue": "Ancien directeur général du Port autonome de Douala (PAD), le poumon économique du Cameroun, Alphonse Siyam Siwé devrait passer les trente prochaines années de sa vie en prison. Trois de ses collègues, le flamboyant Édouard Etonde Ekoto, ex-président du conseil d’administration, Siéwé Nitcheu François Marie, ex-directeur des infrastructures portuaires, et Simon Pierre Ewodo Noah, ex-directeur général adjoint, devraient l’y accompagner pendant, respectivement, quinze, vingt-cinq et dix ans ".

Quoi de mieux pour noyer le cas du Colonel Edouard Etonde Ekoto que de faire dans la globalisation; ce qui donne du crédit à l'idée de la "coaction", terme tant utilisé pour justifier son emprisonnement en compagnie de ses co-accusés ? Dans la foulée, comme emportée dans son élan de lyncheuse et de procureure BIS, écrivant sans faire passer son stylo sous le filtre de son cerveau ( elle doit en avoir un ), elle assène : " Parce qu’il n’était plus admissible que le Cameroun figure systématiquement en tête des classements des États les plus corrompus de la planète ; qu’il était notoire que le PAD était la vache à lait de quelques-uns au détriment du plus grand nombre ; et que la Banque mondiale et le FMI ont exercé sur elles de fortes pressions, les autorités camerounaises se sont résolues à ouvrir la chasse à la corruption......" Corruption ? Le mot est lâché: le Colonel Edouard Etonde Ekoto est un corrompu ! N'en doutez pas, c'est Marianne Meunier qui l'a écrit.

Or, ce que n'a pas dit pas cette dernière, comme l'a souligné Maitre Martine Mbongo Bwame, avocate du collectif Edouard Etonde Ekoto, dans son droit de réponse à Jeune Afrique: "la déclaration de culpabilité d'Edouard ETONDE EKOTO ne procède d'aucun fait établi, mais bien au contraire, les deux chefs d'accusation retenus pour sa condamnation sont clairement ressortis dans le jugement comme ne participant d'aucun fait à lui imputable" Que faut-il ajouter ? Rien, si ce n'est qu’il ne reste plus aux dirigeants de Jeune Afrique, Bechir Ben Yamed et François Soudan, celui là qui s'était auto-censuré sur l'affaire du courrier de Rachida Dati, qu’ à publier, conformément aux lois et règlements, le droit de réponse, ci-dessous. Nous ne doutons pas qu’ils l’ont bien reçu depuis deux semaines déjà. A défaut, les lecteurs et internautes en déduiront ce qui relèverait de l'évidence, à savoir que le bi-mensuel panafricain s'est couché devant la raison d'Etat à la sauce Françafricaine, plus précisément camerounaise.

L3E

Douala, le 07 janvier 2008

A

Monsieur le Directeur

de Publication de

JEUNE AFRIQUE

M. Béchir BEN YAHMED

Objet : Droit de réponse du Colonel ETONDE EKOTO

Monsieur le Directeur de Publication,

Nous avons été sollicités par le Colonel Edouard ETONDE EKOTO dont nous sommes les Conseils, à l'effet de vous transmettre pour publication, conformément aux lois et règlements, son Droit de réponse relativement à l'article le désignant et paru dans l'hebdomadaire JEUNE AFRIQUE 2449, feuille du 16 au 22 décembre 2007 en page 24 par la plume de Marianne MEUNIER, sous l'intitulé "Corruption A Douala, la chasse continue".
Autant il est bien curieux que l'article en cause, monté sur une page de l'édition précédente de votre publication sous n°2448 du 09 au 15 décembre 2007, se trouve inséré de manière insolite dans l'édition ci-dessus visée, toute chose relativisant l'objectivité de l'analyse faite du jugement rendu... Ie 13 décembre, autant la tonalité donnée à l'élément publié et les sous-entendus entretenus, appellent les éclaircissements ci-après pour la bonne information de vos lecteurs.

1°) En ce que le Jugement dont votre article est censé donner le compte-rendu n'est pas définitif comme frappé d'appel à ce jour, l'affirmation péremptoire «le flamboyant Edouard Etonde Ekoto devrait passer en prison les quinze prochaines années» pourrait paraître insidieuse en l'état.

En cela, outre que la déclaration de culpabilité d'Edouard ETONDE EKOTO ne procède d'aucun fait établi, mais bien au contraire, les deux chefs d'accusation retenus pour sa condamnation sont clairement ressortis dans le jugement comme ne participant d'aucun fait à lui imputable.

2°) Votre article met en avant le préjudice allégué pour l'Etat à 40 milliards de francs Cfa, soit

63,2 millions d'euros (à l'ouverture du procès) et omet tout aussi insidieusement de dire que dans le verdict, à peine 12 milliards de francs Cfa (soit 18,3 millions d’euros) sont retenus.

Encore que cette décision retient paradoxalement et pour le seul besoin de chiffres à fort impact dans l'opinion, la somme de 900 millions (environ 1,4 million d’euros) comme "détournée" par ETONDE EKOTO en coaction avec le Directeur Général SIYAM SIWE, alors même que ledit jugement reconnaît qu'il ne s'est pas approprié les sommes à lui ainsi imputées, dès lors que celles-ci ont dûment été négociées et réglées à son insu par le Directeur général à des tiers qui l'ont reconnu.

Nous vous prions de noter pour l’édification de vos lecteurs, gens avertis, que tous les procès en cours ne portent aucunement sur la lutte contre la corruption qui procède de l'article 134 du Code pénal camerounais. Celle-ci n'est encore visée à ce jour par aucun procès, dès lors que les poursuites menées en l'espèce contre les dirigeants des sociétés en violation des dispositions légales en la matière, ne visent qu'à criminaliser en détournement de deniers publics, les actes de gestion que la loi camerounaise en conformité avec les actes communautaires de l'OHADA, qualifie d'abus de biens sociaux.
Aussi, vous remerciant pour la bonne règle, de la publication diligente du présent Droit de réponse comme vous avez déjà eu à le faire précédemment, et de la qualité du traitement à venir de l'information dans ce procès aux motifs manifestement non élucidés au Cameroun – connaissant bien le « flamboyant Edouard Etonde Ekoto », vous vous doutez bien que ce dossier est loin d’être clos.

Veuillez croire, Monsieur le Directeur de publication, à l'assurance de nos sentiments distingués.

Maître Martine MBONGO BWAME

Avocate du Colonel Etonde-Ekoto

jeudi 17 janvier 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: POURQUOI IL N'EST COUPABLE DE RIEN !


"le flamboyant Edouard Etonde Ekoto devrait passer en prison les quinze prochaines années",a honteusement titré le mensuel Jeune Afrique, dans un numéro de décembre 2007, qui a manifestement choisi de hurler avec les loups, c'est à dire avec le pouvoir camerounais et les médias locaux aux ordres. L'ancien délégué du gouvernement est en prison depuis le 13 décembre dernier, il n'en a pas terminé avec la justice puisqu'il est désormais sous le coup d'une nouvelle inculpation dans l'enquête sur la CUD Finance, dont Lamine Mbassa, le directeur le directeur des affaires économiques et financières, est désormais, lui aussi, emprisonné. C'est dire si au Cameroun, il est plus facile d'envoyer des "coupables" en prison que de signer des lettres d'accréditation pour les nouveaux ambassadeurs étrangers. Bref, passons. Et si l'on revenait sur ce qui a justifié l'emprisonnement du "flamboyant Edouard Etonde Ekoto" ? N'est-il pas celui qui a dépouillé le Cameroun, le plongeant dans le marasme que l'on constate depuis bientôt trois décennies ? C'est bien ce que veut faire croire le pouvoir en place. Or, il n'en est rien, contrairement à ce que colportent des "journalistes" commis à la tâche, celle de salir la réputation d'un homme patriote, bâtisseur et intègre. Le colonel Edouard Etonde Ekoto serait-il le prévaricateur dont l'homme de la rue commente la descente aux enfers ? Non !

A ce propos, on peut, lire sur le site Affaire3E une très bonne analyse du procès sur le détournement de fonds du PAD. Un observateur très bien informé donne son point de vue, revient sur quelques points fondamentaux pour mieux cerner la dimension "politique" du verdict du 13 décembre dernier. Comme vous l'avez déjà lu sur ce blog, ,
les charges retenues contre le Colonel Edouard Etonde Ekoto étaient sans fondement, donc dénuées de bon sens. C'est ce que rapporte encore cet observateur quand il affirme:"D’après des journalistes locaux qui ont suivi le procès de bout en bout, le dossier contre lui est vide et n’a pas de sens. Qu’ils l’aiment ou pas en tant que personne, sur les faits ils pensent qu’aucun détournement n’a été prouvé dans son cas."

Ensuite, en parlant des 900 millions qui sont imputés au Colonel Edouard Etonde Ekoto, il précise qu'il n'a touché que 20 millions ( et encore, la somme a été versé au trésorier du RDPC), sachant que les 11 autres administrateurs, qui ont chacun perçu, eux, entre 5 et 10 millions, conformément à une résolution du conseil d’administration, n'ont pas été emprisonnés. Pourquoi ? Ils ont eu un non-lieu dès la phase d’instruction. Or, la justice s'est entêtée à accuser l'ancien délégué du gouvernement d'avoir "distrait toute la prime de 400 millions" avec le Directeur général du PAD, Siyam Siewé. Ce qui lui fait dire: "il faut des coupables à la justice sinon ça ne fera pas très sérieux."

Enfin, concernant la deuxième accusation relative à l'affaire de la société AITI, dans laquelle le pouvoir camerounais parle d'un détournement de fonds de 500 millions de francs CFA au profit du Colonel Edouard Etonde Ekoto, le responsable de ladite société a "affirmé sous serment qu’il les avaient touchés, et les traites ont été produites. C’était en indemnisation pour ses investissements au port de Tiko quand celui-ci a été réquisitionné par l’armée à cause des tensions à Bakassi."

Conclusion, d'après cet observateur, il ne faudrait donc pas être surpris qu'il y ait d'autres affaires, comme celle de la CUD Finance, pour crédibiliser la thèse sur la culpabilité du Colonel Etonde Ekoto."C’est ce qui se reproduit à la CUD, du moins pour l’instant. Car on ne l’indexe pas pour la gestion de la structure, mais pour l’emprunt obligataire de CUD Finances dont il n’était encore une fois que le président du conseil. Un titre plus honorifique qu’autre chose.", remarque t-il judicieusement. Comme quoi, le Cameroun se voile la face, la question est de savoir jusqu'à quand ?

L3E

mardi 15 janvier 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: QUAND LE CAMEROUN VIOLE LA CHARTE DES DROITS DE L'HOMME

Dans le billet "machination politique et médiatico-judiciaire bien huilée", que vous pouviez lire ICI, il était fait état des nombreuses violations des droits de la défense dans le procès du détournement de fonds au PAD. Bien évidemment, le "Cameroun d'en bas", c'est à dire l'homme de la rue, ignorait toujours tout des ingrédients qui ont permis de diaboliser le Colonel Edouard Etonde Ekoto. Entre les documents falsifiés pour crédibiliser les accusations émises par le pouvoir camerounais sur les détournements de fonds au PAD, les articles vengeurs et les titres raccoleurs dans les quotidiens, la mécanique était bien huilée pour faire croire en la culpabilité de l'ancien homme fort de Douala.
Puisqu'il est question de relater les irrégularités ainsi que l'environnement judiciaire du procès "EPERVIER", revenons sur cette information transmise par l'avocat Français du Colonel Edouard Etonde Ekoto, Me Pierre Gonzalez de Gaspard, un ténor du barreau parisien. Dans un communiqué envoyé aux médias le 18 octobre dernier, il relatait sa prochaine plaidoirie, le 13 novembre 2007, dans un très important procès, devant le Tribunal de Grande Instance du Wouri, statuant en matière criminelle à Douala (Cameroun), procès dans lequel était impliqué son client pour de prétendus délits de détournements, etc ....
Jusque là, Me Gonzalez de Gaspard parlait du respect qu'il fallait avoir à l'égard de la justice des pays africains, en prenant comme exemple le verdict de la justice tchadienne dans le scandale de "l'Arche de Zoé". Ses propos étaient très élogieux sur l'indépendance des magistrats tchadiens: "Avec l’affaire du Tchad, il apparaît que, à juste titre, les Républiques Africaines entendent rappeler qu’elles sont définitivement sorties de la colonisation et de ses séquelles. Elles entendent montrer qu’elles existent par elles-mêmes et qu’elles n’ont besoin d’aucun tuteur. Elles ont par là raison.La compétence, dans tous les sens du mot, de leurs tribunaux est certaine et les accords éventuels avec la France doivent être appliqués dans le plus grand respect de leur totale souveraineté......"
Il n'a pas tardé à découvrir que
la justice camerounaise, elle, n'était pas très souveraine, bien au contraire, elle s'est complètement égarée, non seulement dans son verdict condamnant le colonel Edouard Etonde Ekoto, mais aussi parce que le Cameroun n'a rien trouvé de mieux que de lui refuser le visa d’entrée lui permettant d'intervenir le jour de la plaidorie. Il s’agissait là d’une infraction caractérisée à la Charte Africaine des droits de l’homme et des peuples qui garantit, en son article 7 alinéa 1,c : « le droit à la défense, y compris celui de se faire assister par un défenseur de son choix ».
On apprend qu'il a fallu l'intervention du Quai D'Orsay, en l'occurence celle de Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères, pour que le Cameroun délivre un visa permettant à Me Gonzalez de Gaspard de défendre les intérêts de son client. Or, il n'était pas au bout de ses surprises, car une fois arrivé surplace, on ne sait trop pour quelles raisons,
les plaidories ont été suspendues pendant deux semaines. Bizarre, n'est-ce pas ?
Si le verdict du procès du PAD n'était qu'une affaire de "vaste escroquerie", comme on l'a fait comprendre au "Cameroun d'en bas", pourquoi les autorités camerounaises ont-elles violé les conventions internationales ? Le Cameroun avait-il des choses qu'il ne voulait pas voir ébruiter à l'étranger au risque d'être condamné par la communauté internationale ? Il faut croire que oui.

L3E

lundi 14 janvier 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: UNE MACHINATION POLITIQUE ET MEDIATICO-JUDICIAIRE BIEN HUILEE !

Le Colonel Edouard Etonde Ekoto est victime d'une cabale politique. On ne le dira jamais assez pour rappeler combien la lutte contre la corruption, qu'il faut bien évidemment combattre dans un pays trustant le haut du hit parade des pays les plus corrompus au monde,selon les critères de l'ONG Transparency international, peut servir des desseins politiques inavoués. Aujourd'hui, alors que certains médias camerounais participent toujours aussi activement à la conspiration " Tous sauf Etonde Ekoto", relayant et commentant sans aucun discernement les "rebondissements" autour de l'enquête sur la CUD Finance, dont Lamine Mbassa, le directeur le directeur des affaires économiques et financières, est désormais emprisonné, il est important de revenir sur l'environnement hystérique ayant conduit à l'affaire Edouard Etonde Ekoto, qui est incarcéré à la prison centrale de Douala depuis un mois exactement. Le rôle des médias aux ordres dans la campagne d'intoxication contre l'ancien délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Douala n'est plus à démontrer; il suffit de se rappeler de quelques UNES raccoleuses des principaux, TORCHONS qui informent les Camerounais au quotidien, principalement La Détente Libre, Dikalo, Nouvelle du pays, Le Supplément, La nouvelle Presse, Popoli, Cameroon Tribune, et a un degré moindre d'autres quotidiens qui ne brillaient pas très souvent par l'objectivité de leurs analyses, par exemple, Le Messager, La Nouvelle Expression et Mutations. Une seule logique prévalait, il fallait faire tomber l'ancien homme fort de Douala.
Ensuite, une fois que le peuple, c'est à dire l'homme de la rue, était convaincu de tenir en Edouard Etonde Ekoto, celui qui est à l'origine de tous les malheurs du Camerounais, il n'y avait plus qu'à passer à l'exécution judiciaire. Et pour ça, le moins qu'on puisse dire, le pouvoir local n'a pas utilisé des gants. Que dire du non respect systématique du principe de contradiction ? Pas grave, les camerounais ne s'en souciaient pas, ont pensé les exécutants des basses oeuvres "judiciaires".

Que dire des nombreuses violations des droits de la défense. Qui se souvient qu'il y a eu des documents falsifiés pour crédibiliser les accusations émises par le pouvoir camerounais sur les détournements de fonds au PAD ? Qui sait qu'en fin de compte,seulement deux chefs d'accusation sur une dizaine, paradoxalement ceux qui devaient justement valoir la relaxe en bonne et due forme du Colonel Edouard Etonde Ekoto, ont justifié sa condamnation à 15 ans de prison ? C'est d'autant plus choquant qu'il s'avère même que l'intégralité de la prime octroyée par le conseil d'administration a enrichi le "trésor de guerre" du premier parti politique, le RDPC. Les camerounais ont-ils eu vent de cette réalité là ? Bien entendu, non ! Seule la vérité issue du verdict du 13 décembre 2007 au petit matin,1H (encore une incongruité de ce procès politique) a été répandue telle une parole d'évangile. Il ne restait plus qu'à dire Amen à la parodie de justice !

L3E

samedi 12 janvier 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: QUAND LE JOURNALISME FAIT DU SENSATIONNALISME

Le Cameroun entre progressivement en ébullition. La faute à l'opération "Epervier"? La Faute à l'hypothèse d'un énième mandat du président actuel,en place "seulement" depuis 25 ans ? Les deux raisons sont à prendre en compte.
Aujourd'hui, le pouvoir camerounais semble plus que jamais engagé dans une fuite en avant, il est décidé à faire du Colonel Etonde Ekoto le RESPONSABLE de tous les maux qui frappent le Cameroun, à commencer par une corruption endémique. Le "journaliste"
Honoré FOIMOUKOM, du site camerounlink, qui s'est visiblement spécialisé dans traitement orienté de tout ce qui touche de près ou de loin l'ancien délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Douala, se délecte des ennuis judiciaires à rallonge d’Edouard Etonde Ekoto.
Dans une jubilation à peine retenue, le "journaliste" relate l'enquête sur l’emprunt obligataire lancé auprès de la Douala Stock Exchange (Dsx) par la communauté urbaine de Douala via la Cud Finance SA. " Les ennuis judiciaires d’Edouard Nathanaël Etondè Ekoto sont loin d’être terminés. Très loin même." On remarque que l'ironie s'accompagne là d'un manque évident de mise en perspective. Par exemple, il n'y a aucun travail de réflexion ou d'analyse de l'effet d'aubaine que constitue la succession de charges contre l'ancien homme de Douala. Honoré Foimoukom est-il un journaliste ou propagandiste à la solde du pouvoir Camerounais? Comme se fait-il qu'il n'ait jamais apporté un éclairage sur la condamnation à 15 ans de prison qui frappe le Colonel Edouard Etonde Ekoto dans le cadre de l’affaire PAD ? Ce "journaliste" est-il au courant que le verdict du PAD a condamné un homme intègre sur la base de documents falsifiés et mensongers ?
Il faut croire que le plus important n'est pas la recherche de la vérité. Et pourtant, un cadre de la CUD, Lamine Mbassa (directeur des affaires économiques et financières de la Cud et directeur général de Cud Finance SA) est placé de manière expresse sous mandat de dépôt, le Colonel Edouard Etonde Ekoto, bien que déjà incarcéré depuis un mois, est encore harcelé par le juge d'instruction du TGI de Douala. C'est comme si tout était normal, malgré l'évidence que tout est très "politique" dans la descente aux enfers de celui que le pouvoir camerounais entend présenter comme l'ennemi public N° 1 du peuple, d'où le constat très amer d'un conseil de l’ex délégué du gouvernement: "Tout ceci n’est rien d’autre qu’un acharnement. Nous constatons avec amertume que ceux qui ont décidé d’étouffer le colonel Etondè Ekoto sont en train de tout mettre en œuvre pour réussir." Manifestement, le "journaliste" Honoré Foimoukom se régale et désinforme à tout va. C'est toujours mieux que d'informer réellement ses compatriotes sur le bidouillage constitutionnel qui veut transformer leur pays en monarchie de droit divin. Le moins qu'on puisse dire,c'est que le journalisme de caniveau a de beaux jours au Cameroun.

L3E

vendredi 11 janvier 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: MASQUES ET CHASSE AUX SORCIERES



Décidément, le Colonel Edouard Etonde Ekoto, bien qu'il soit incarcéré depuis un mois à la prison centrale de Douala, continue d'alimenter les échotiers de la presse camerounaise. Bouc émissaire, dites vous ? La Nouvelle Expression parle de KARAMBANI, terme signifiant dans une des langues au Cameroun “ fouiller dans les poubelles des autres ”. Voilà !
Après l'affaire du détournement de fonds du PAD, en fait une vulgaire mise en scène judiciaire permettant de justifier le "procès politique" dont le Colonel Etonde Ekoto était la principale cible, voici que l'on parle maintenant de l'emprunt obligataire
de la communauté urbaine à la bourse du Douala, projet qui n'a jamais été mené à son terme.
Depuis 48 heures, les médias commentent abondamment les déboires d'un proche collaborateur de l'ancien délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de douala. Son directeur des affaires économiques et financières de la Communauté urbaine de Douala (Cud) Lamine Mbassa, est à son tour livré à la vindicte populaire. Que lui reproche t-on ? Il est poursuivi pour des faits présumés de malversations financières dans le cadre de ses fonctions à la Cud, et surtout en rapport avec l’affaire dite de l’emprunt obligataire lancé à l’hôtel de ville de Douala au moment où le colonel Edouard Etonde Ekoto était encore le délégué du gouvernement auprès de la Cud. Ben voyons ! KARAMBANI, dites vous ? Sans aucun doute !
Parceque l'anormalité est devenue la norme au Cameroun, on apprend que celui qui est à l'origine des déboires de Lamine Mbassa n'est autre que Fritz Ntonè Ntonè. Connaissez vous ? Un homme qui aspire très probablement à la postérité, et qui, comme par hasard,est l’actuel délégué du gouvernement auprès de la Cud. Comme quoi, pour briller et être bien noté par le prince du palais d'Etoudi, il faut balancer et faire du "Tous Sauf Etonde Ekoto". Manifestement, le zelé Fritz Ntoné, Ntoné a bien appris le leçon :" Dès ma prise de fonction, j’ai, après certaines investigations, constaté des dysfonctionnements dans certains marchés réalisés par certains prestataires, dont j’ai certaines preuves, et qui bénéficieraient des faveurs de mon prédécesseur et des facilités à eux accordées par le département des finances pour se faire payer. Tout ceci sans oublier les fortes implications de la commission des passations des marchés et de la direction des grands travaux ", a-t-il écrit fièrement.
A cette allure là, il ne serait pas surprenant d'entendre dire que l'ancien homme fort de Douala, le Colonel Edouard Etonde Ekoto, aurait participé aux attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, voire qu'il aurait apporté des conseils militaires aux talibans et au chef d'Al Quaida, le toujours très insaisissable Oussama Ben Laden. Qu'on se le dise, le pouvoir camerounais est prêt à tout pour éliminer un homme qui ne voyait pas d'un bon oeil la révision de la constitution pour permettre au Chef de l'Etat actuel de briguer un énième mandat, à 74 ans passés et après bientôt 30 ans de règne.

L3E

mercredi 9 janvier 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: COMMENT LE PROCES DU PAD A TROMPE LES CAMEROUNAIS

http://www.camerouneco.com/Pics/Actualite/1188063257-palais_presidentiel_cameroun.jpg
Cela fait un mois,13 décembre 2007, que l'opération "épervier" a livré son verdict dans l'affaire du détournement de fonds au PAD ( Port autonome de Douala). C'est l'occasion, parce qu'on ne dira jamais assez que tout était réglé en haut lieu, de revenir sur quelques points essentiels d'une condamnation plus que "politique".
Premier volet, il était question
d'un détournement d'une somme globale de plus de 38 milliards de Fcfa au préjudice du Port Autonome de Douala,escroquerie prétendument organisée par 13 accusés dont le PCA ( Président du conseil d'administration) et le DG ( Directeur Général) du PAD. Que reprochait t-on au Colonel Edouard Etonde Ekoto, anciennement le PCA ? Une ordonnance de renvoi lui a imputé les sommes suivantes :
3 800 000 Fcfa représentant une prime dite de fin d'année qui a été distribuée le 22 décembre 1999 aux administrateur en exécution de la résolution n°016/PAD; certains Administrateurs ont témoigné à la barre et ont déclaré l'avoir perçue;
400 000 000 Fcfa au titre de la prime dite de bonne fin, en exécution de la résolution n°159/PAD du 26 août 2004;
33 000 000 Fcfa en exécution de la prime dite d'intéressement en exécution de la résolution n° 063/PAD
958 000 000 Fcfa prétendument détournés en coaction avec Monsieur SIYAM SIEWE, BABILA TITA, TCHEKAM Cilviane, ZIBI Théodore, KAMDEM, et EWODO NOAH;

Deuxième volet, le Colonel Edouard Etonde Ekoto était accusé dans un délit
d'escroquerie foncière dans l'affaire dite MAERSK; sachant que 500 000 000 Fcfa ont été payés par le PAD à AITI en exécution d'un protocole d'accord dans le règlement d'un conflit commercial entre l'Etat camerounais et un concessionnaire (privé) du PAD. De quoi s'agissait-il précisément ?
En 1999, le Ministère de la défense avait besoin du port de TIKO comme base arrière dans l'affaire de BAKASSI; une presqu' île dont le Cameroun et le Nigéria revendiquent la propriété depuis des décennies ( indépendance du Cameroun en 1960), Il fallait donc vider cet espace de toute autre occupation, raison d'Etat oblige. Or, AITI , qui occupait contractuellement les lieux a cessé de payer ses loyers, arguant du principe de l'exception d'inexécution; et réclamé logiquement que lui soit payés ses investissements sur le port de TIKO, qu'elle évaluait à 5 milliards de Fcfa. Jusque là tout était normal !
Et pour faire valoir ses droits, Le PAD de cette société Mr Ahmadou TANKO saisit même le président BIYA de ce litige; des pourparlers ont été engagés avec la Direction générale du PAD pour les indemnisations. Tout était classique !
Pour règler ce différend commercial, rappelons le,
le PAD , par l'intermédiare de Siyam Siewe, son Directeur général, à payé une indemnisation forfaitaire de 500 000 000 F que AITI a accepté. Un protocole d'accord est intervenu entre les 2 sociétés, signé le 29 juin 2002 entre le DG PAD et le PCA AITI; ensuite les sommes ont été payées à AITI par lettres de change. Tout a donc était réglé entre gens de "bonne compagnie" !

Or, et c'est là que tout devient très cocasse,
le PCA du PAD, c'est à dire le Colonel Edouard Etonde Ekoto, n'était au courant de rien. Pourquoi ? Pire, il n'a été informé de la transaction qu'au moment de ses interrogatoires devant le Magistrat instructeur, lequel lui a présenté une lettre du 22 juillet 2002, dont il ressort que le PCA marquait son accord pour le paiement des 500 millions de F; sauf que le Colonel ETONDE n'a jamais écrit une telle lettre, et qu'il a même déposé une plainte contre X pour faux et usage de faux s'agissant de cette lettre. Cela démontrait amplement qu'il y avait des irrégularités graves qui démontaient les fondements du procès du PAD.
Or, au lieu de constater ces faits,
la justice s'est plutôt acharnée sur l'ancien homme fort de Douala. Malgré le paiement par le PAD de la somme de 500 000 000 F à AITI, transaction que ladite société a reconnu, le Colonel ETONDE EKOTO a néanmoins été déclaré coupable de détournement de cette somme, en coaction avec SIYAM SIEWE; alors que le PCA de AITI qui a perçu l'argent n'a même pas été poursuivi ! Pourquoi ? Et détail croustillant que les observateurs du procès "politique" font même remarquer; ce dernier est originaire du nord du Cameroun, c'est à dire de la même ethnie que le Ministre de la Justice, et parrain du Procureur de la République. Simple hasard ? On connaît la suite, le verdict envoie le Colonel Edouard Etonde Ekoto en prison pour 15 ans ! Circulez y' a rien à voir ! Les camerounais n'y voient que du feu, même si on passe de 13 accusés à seulement 9 coupables, et d'un préjudice au PAD qui passe de plus de 38 milliards à environ 10 milliards !
Conclusion: Procès politique, c'est bien le cas . On soulignera, c'est un détail qui a toute son importance dans le contexte politique camerounais, le Colonel Edouard Etonde Ekoto a été l'un des premiers à décrier le voeu politique de remanier la constitution pour permettre au Chef de l'Etat actuel, Paul Biya, de briguer un ultime mandat, à 74 ans passés et après bientôt 30 ans de règne. De qui s'est moqué le pouvoir camerounais avec le procès du PAD ? Du peuple, bien évidemment !

L3E

mardi 8 janvier 2008

ETONDE EKOTO PARLAIT DE SON PATRIOTISME ECONOMIQUE !

Le colonel Edouard Etonde Ekoto est un homme entièrement à part, un visionnaire et un bâtisseur,un officier de St CYR qui a mis l'accent sur le développement de l'agriculture au point de devenir l'un des plus remarquables opérateurs économiques en Afrique. Parce que beaucoup de contre-vérités sont véhiculées sur son compte, ce qui permet à beaucoup de parler sans connaître l'homme et son oeuvre, quoi de plus normal après la propagande médiatique qui a préparé sa chute, "Liberezedouardetondeekoto" revient sur une interview réalisée il y a quelques années, en 1999,dans laquelle l'ancien délégué auprès de la communauté urbaine de Douala parlait de sa vision du patriotisme via l'agriculture, afin de répondre aux enjeux de la mondialisation. Quand on pense que le Cameroun, contre l'avis de la majorité des pays africains, est revenu sur la position de la majorité des chefs d'Etat Africains présents lors du dernier sommet Europe-Afrique de Lisbonne, ( 7 au 9 décembre 2007), en signant les APE, on imagine bien ce que peut en penser Edouard Etonde Ekoto. L'homme a toujours défendu les intérêts de son pays et du continent Noir devant la volonté hégémonique des pays occidentaux, on ne peut pas en dire autant pour les "élites" politiques africaines qui ont démissionné complètement de ce qui se passe chez eux et en Afrique en général.
" Donner à la population une aisance matérielle, c’est une manière de développer le patriotisme. Ceci pour dire que quelqu’un qui est bien chez lui, dans son environnement, défend les conditions de ce bien-être et ne peut pas aller à l’aventure. Tout cela participe du patriotisme et de la défense de l’intérêt national." Tel a toujours été le leitmotiv de cet homme qui est désormais un "prisonnier politique" dans un pays qui regarde son avenir dans un retroviseur depuis un quart de siècle maintenant.

L3E

Un officier supérieur de l'armée reconverti dans l'agriculture, la chose n'est pas courante, surtout en Afrique où les soldats présentent leurs états de service davantage dans les rebellions armées, les coups d'Etat et les conflits.

C'est pourtant ce qu'a librement fait le Colonel Edouard Etondé Ekoto, l'un des tout premiers officiers de haut niveau de l'armée camerounaise. L'homme a dit adieu aux armes,

selon la formule de Hemingway, au zénith de sa carrière, à un moment où il était certainement appelé à monter en grade. Bien qu'il soit peu loquace sur les raisons de son départ

de l'armée, il ne fait pas de doute que le Colonel Etondé avait sa vision de la mission de l'armée dans un pays en développement vision à laquelle il croit toujours, mais qui n'est pas forcément partagée par tout le monde.

L'homme a gardé les qualités de la "grande muette": discrétion, rigueur, conviction, efficacité.

Aujourd'hui à la tête d'AGROCOM (Agriculture et Communication: association des opérateurs privés des filières d'exportation), l'exportation est son nouveau front de bataille et sa stratégie est l'organisation des producteurs de cultures vivrières en filière. ECOVOX a rencontré ce militaire qui a troqué le fusil contre la pioche.


ECOVOX : Mon Colonel, vous avez dit adieu aux armes pour vous engager dans l’agriculture. Qu’est-ce qui a justifié votre reconversion ?

Edouard Etonde Ekoto : Il faut savoir quitter les choses avant que les choses ne vous quittent. Le contexte de mon départ était assez complexe. Les circonstances de l’époque m’ont poussé à quitter l’armée. La seule possibilité qui m’était offerte a été de m’investir dans l’agriculture où j’avais commencé à injecter de l’argent depuis 1972. J’étais déjà producteur de cacao dans la région de Ntui à Talba précisément, de café à Njohe. J’avais donc un back-ground qui me permettait de ne pas accepter un certain nombre de choses qui m’étaient imposées par mon statut et de pouvoir voler de mes propres ailes sans de gros risques. L’agriculture, à cette époque-là, avait été assez encouragée dans le cadre de ce qu’on appelait alors "la révolution verte". Le FONADER venait d’être créé et un certain nombre de conditions permettait d’envisager de se développer et de s’épanouir dans l’agriculture. Ma nomination comme Directeur Général de l’Office National de Participation au Développement (O.N.P.D.), a été une première étape pour me sortir du contact direct avec les militaires et m’avait donné l’occasion de montrer qu’un militaire pouvait faire autre chose. Je crois sincèrement que mon choix n’a pas été suicidaire ; bien que risqué, cela a été un choix bien réfléchi et, grâce à Dieu, il s’est révélé heureux.

ECOVOX : Vous avez évoqué tout à l’heure votre passage à l’ONPD. Pensez-vous qu’en temps de paix l’armée devrait s’investir dans le développement ?

E.E.E. : C’est une question à laquelle j’ai donné des réponses depuis bien longtemps. Pendant que j’étais à l’Ecole Supérieure de Guerre en 70-72, j’avais adressé au commandement militaire plusieurs études sur la manière de faire participer l’armée au développement. L’armée peut très valablement faire autre chose que la préparation à la guerre, parce que la participation de l’armée à l’économie est une autre forme de défense. Donner à la population une aisance matérielle, c’est une manière de développer le patriotisme. Ceci pour dire que quelqu’un qui est bien chez lui, dans son environnement, défend les conditions de ce bien-être et ne peut pas aller à l’aventure. Tout cela participe du patriotisme et de la défense de l’intérêt national.

ECOVOX : Ce que vous dites, mon Colonel, est d’autant plus vrai que l’une des causes avancées des conflits en Afrique, c’est la fracture sociale…

E.E.E. : La fracture sociale, ce n’est pas qu’en Afrique. Depuis les chocs pétroliers de 73 et de 79, il s’est produit dans le monde un événement d’une importance extraordinaire : l’augmentation exceptionnellement importante de la masse monétaire en raison de l’augmentation brutale des revenus du pétrole. Dans ce contexte-là, des gens se sont retrouvés détenteurs des masses d’argent dont ils ne connaissent pas l’origine et pour lesquelles ils n’ont pas souffert spécifiquement à un moment donné. Et cette distorsion entre l’effort qu’il fallait faire avant pour gagner de l’argent et l’argent qui coule maintenant à flot sans plus nécessiter des efforts particuliers a fait que des gens ont commencé à jouer avec la vie des autres. Vous voyez le problème qui se pose en Angola. Je dirais que malgré une espèce de consensus mondial qui reconnaît que la guerre doit s’arrêter, la guerre ne peut pas prendre fin après plus de 25 ans, en raison des intérêts matériels en jeu. Selon moi, les guerres en Afrique sont la résultante d’un grand nombre de circonstances. Il y a eu dans un premier temps le traité de Berlin qui a découpé l’Afrique n’importe comment, sans tenir le moindre compte des ethnies et des tribus : on retrouve ainsi des Tutsis au Zaïre, des Tutsis au Rwanda, des Tutsis au Burundi ; etc. Ensuite, la colonisation a monté les ethnies les unes contre les autres. Tout le monde sait qu’une grande partie des problèmes du Rwanda et du Burundi a été scientifiquement montée par les Belges, pour leur permettre de maintenir leur autorité sur ces deux pays-là. La commission d’enquête du Parlement français a montré également le rôle joué par la France dans les événements du Rwanda.

ECOVOX : Comme solution aux conflits dans les pays de la région des Grands Lacs, un sénateur américain a défendu au congrès la thèse du redécoupage de l’Afrique. Qu’en pensez-vous ?

E.E.E : Si nous nous attaquons à ce problème-là, on ne s’en sortira pas ! Les pères fondateurs de l’OUA avaient fait une chose fondamentale : celle d’accepter les frontières telles qu’elles ont été héritées de la colonisation. Regardez ce qui se passe entre l’Ethiopie et l’Erithrée. Pour un bout de terrain revendiqué par l’un et l’autre, ils sont en train de dépenser quasiment la totalité de leurs produits intérieurs bruts pour la guerre ; ils s’appauvrissent ce faisant pour un nombre d’années que personne ne peut imaginer. Qui va définir les limites de nos ethnies ? Combien de cabinets faudrait-il pour cela ? Que le sénateur américain réussisse d’abord à régler le problème de la langue officielle aux Etats-Unis (où un maire vient de décréter que, dans sa mairie, la langue officielle c’est l’espagnol) et qu’il nous laisse nous occuper nous-mêmes de nos affaires. Nous arriverons à trouver des formules si les élites acceptent de consacrer davantage de temps à réfléchir sur leur pays. Nos élites ont démissionné complètement de ce qui se passe chez eux et en Afrique en général.

ECOVOX : Pour nous replonger dans les questions de développement, pouvez-vous nous donner la philosophie d’AGROCOM que vous dirigez ?

E.E.E. : La philosophie d’AGROCOM, c’est une philosophie extrêmement simple. Nous voulons produire davantage. Pour produire davantage, il faut trouver des marchés. Pour trouver des marchés, il faut être capable de ravitailler ces marchés de manière régulière, en quantité et en qualité. Pour pouvoir le faire, vous devez regrouper les gens, non pas pour les obliger à produire en même temps, mais pour qu’ils puissent se communiquer les dates et les quantités des produits qu’ils sont en mesure de faire, de manière à pouvoir organiser la collecte de ces produits et leur mise en marché… Pour obtenir les volumes nécessaires, nous organisons le développement de la production par filières. Notre rôle se limite à organiser la collecte, à identifier les bassins de production, à faire en sorte qu’il y ait des transporteurs qui aillent dans ces zones-là pendant la période de forte production. Par ailleurs, nous organisons le stockage pour éviter d’avoir à tout vendre en peu de temps au moment de la plus forte production ; donc d’établir la période de commercialisation pour améliorer les recettes des producteurs. Ce sont ces activités là qui sont à la base de l’idée d’AGROCOM. Notre association est donc concernée par la production, le transport, la commercialisation et exportation.

ECOVOX : La tournée que vous effectuez actuellement pour sensibiliser les élites économiques participe donc de cette philosophie…

E.E.E.: Notre production est faible, parce que les producteurs ont un niveau de formation limité qui les oblige à ne faire que l’agriculture de subsistance ; parce qu’ils n’ont pas assez d’imagination pour penser des choses compliquées ; parce que les problèmes que pose la collecte des produits, en plus de leur transport groupé, ne sont pas simples. Je souhaite donc que les élites participent à toute cette opération, à toute cette dynamique ; qu’elles amènent un certain nombre de gens à acheter des camions ensemble, un certain nombre de gens à construire des hangars de stockage et d’autres à s’organiser pour exporter vers la sous-région ou vers les pays plus lointains. Nous savons que dans nos manifestations, les élites intérieures et extérieures sont respectées. Les populations de leur village leur font confiance. Il ne faut donc pas que les élites aillent dans les villages simplement au moment des campagnes électorales, pour prendre en plus la place des villageois. Il faut qu’elles descendent de leur piédestal pour participer davantage au développement. Elles doivent constituer les chaînons manquants de la chaîne du développement rural.

ECOVOX : Quel accueil les élites ont-elles réservé à votre message ?

E.E.E. : Jusqu’à maintenant, nous avons fait deux rencontres. Une pour les élites du Grand Nord et une pour les élites de l’Ouest. Aux élites du Grand Nord, nous avons demandé de s’impliquer dans des choses immédiatement disponibles, par exemple dans la collecte de la gomme arabique. C’est un produit qui rentre dans la fabrication de beaucoup de jus, des produits de consommation hygiéniques. Depuis lors, non seulement les élites du Nord se sont mises à la collecte de la gomme arabique, mais une vingtaine d’hectares de ciprès senegals ont déjà été plantés. Le nombre de gens qui viennent dans nos bureaux ou qui téléphonent pour demander les compléments d’information n’est pas négligeable. Pour l’oignon, les "Aladji" sont en train de s’organiser pour créer des associations de transporteurs et de commerçants. Pour ce qui est de l’Ouest, les résultats sont encore plus encourageants. Nous avons terminé la réunion à Bandjoun, le 17 juillet 1999. La semaine qui a suivi, il y avait déjà deux réunions identiques dans deux chefferies. Le problème, c’était d’abord de s’assurer que les débouchés dont nous avons parlé étaient réellement possibles. Nous l’avons confirmé tout au long de la rencontre, avec des exemples à l’appui. Il faudrait d’abord que les gens réussissent à intégrer que c’est par l’augmentation de la richesse individuelle, qu’arrive la richesse, donc le développement général. Au lieu d’être jaloux de voir le voisin s’enrichir, le Camerounais devrait en être heureux, parce que, forcément, une partie de la richesse du voisin arrive à lui, ne serait-ce que par les impôts supplémentaires que paie ce voisin.

ECOVOX : Mon colonel, pouvons-nous aborder la question spécifique des contraintes de l’exportation des produits agricoles ?

E.E.E. : Les contraintes sont multiples. Il y a déjà le transport routier (la longueur des trajets, l’état des routes), le manque de logistique aérienne fret aérien ayant une faible capacité, pertes enregistrées en pleine campagne de Pâques à cause de la décision de la CAMAIR d’envoyer le Boeing 747 Combi en grande révision, sans pour autant que des mesures d’accompagnement soient prises), la vétusté des moyens de transport, notamment depuis la dévaluation du F CFA qui a augmenté d’une manière extraordinaire le prix des pièces détachées. Conséquence : le transporteur ne peut plus faire des réparations avec des pièces fiables, il est contraint d’utiliser les pièces d’occasion dont on ne sait d’où elles viennent. Cela entraîne des pannes fréquentes et des déperditions de marchandises. Il y avait les problèmes de taxes à l’exportation qui, heureusement, ont été supprimées par la dernière loi des finances. Un peu aussi grâce à nous. Il y a le problème des incompréhensions entre les opérateurs et l’administration. Pour ces diverses raisons, mettre son argent dans l’agriculture est un pari et un acte de foi. Je peux cependant dire que c’est un pari qui peut être gagné, parce que à AGROCOM, nous mettons tout en œuvre pour qu’on trouve des solutions, même ponctuelles, au fur et à mesure. Et nous avons sensibilisé toutes les autorités de la chaîne hiérarchique. Vous avez suivi le discours du Président de la République le 31 décembre 1998. Vous avez également entendu son discours du 11 février. Ces deux discours montrent un changement fondamental, et c’est très important.

ECOVOX : Parlant de la prise de conscience des autorités gouvernementales, vous savez très bien qu’une chose est de prendre conscience et une autre est de traduire cette prise de conscience dans les faits. Que dites-vous à ce sujet?

E.E.E. : Le gouvernement décide, fixe les orientations et l’administration applique. Vous savez que le gouvernement a interdit depuis près de deux ans les barrages routiers. Vous avez entendu un grand responsable, le Délégué Général à la Sûreté nationale, l’interdire pendant ses tournées. Qu’en est-il aujour- d’hui ? L’administration camerounaise est lourde. Le GICAM, à plusieurs reprises, a demandé à l’Etat de redonner aux fonctionnaires des salaires décents, de manière à diminuer fortement cette lourdeur qui est, je dirais, une manière de subvenir aux besoins des différents fonctionnaires dans la chaîne hiérarchique.

ECOVOX : Nous allons orienter maintenant notre entretien sur la question des négociations C.E.E. - ACP …

E.E.E. : Ayant peu participé à ces négociations, je n’ai pas une connaissance détaillée du point où les négociations sont à l’heure qu’il est. Je sais simplement que tout le monde est convaincu que malgré l’OMC (l’Organisation Mondiale du Commerce), on est obligé de maintenir à l’Afrique et aux ACP une certaine exception. L’après Lomé qui se dessine ne se fera plus en terme de quotas et d’avantages commerciaux spécifiques, mais certainement en terme d’une assistance plus grande à l’amélioration de notre productivité, donc de notre compétitivité. C’est ce qui se fait déjà dans le cadre des discussions sur la banane. Vous savez que le problème bananier est le premier point d’achoppement dans le cadre de l’OMC. En raison de la plainte des Etats-Unis, la solution qu’on est en train de trouver c’est que l’Union Européenne assiste davantage les producteurs ACP pour améliorer leur performance, de manière à ce qu’ils deviennent plus compétitifs et qu’ils puissent voler de leurs propres ailes.

ECOVOX : Le gouvernement camerounais, dans son budget annuel, consacre près de 2/5 du budget au service de la dette. Qu’en pensez-vous ?

E.E.E. : Il est indispensable qu’on continue à accorder aux problèmes de la dette autant d’importance, parce que c’est en respectant les engagements dans le cadre de l’ajustement structurel renforcé que nous pouvons progresser. C’est une chose extraordinaire que les Camerounais acceptent, avec le sourire, la situation du pays pauvre très endetté qui maintenant est le nec plus ultra. Au lieu d’être un pays à revenu intermédiaire – ce que tout le monde revendiquait dans le passé -, c’est-à-dire un pays qui est en voie d’accéder au club des pays développés, tout le monde doit se battre maintenant pour devenir pays pauvre très endetté, de manière à ce qu’on puisse supprimer sa dette ou la transformer en investissement. Ce qui, dans le cas du Cameroun par exemple, permettrait de transformer 450 à 500 milliards de francs par an en investissement productif. C’est-à-dire que du jour au lendemain, si nous sommes intégrés à ce club de la pauvreté, le Cameroun pourrait consacrer à la construction des écoles, des hôpitaux et des routes, l’équivalent de 450 à 500 milliards de francs par an, parce que les bailleurs de fonds veilleront à ce que cet argent soit effectivement utilisé. Ce n’est pas une mauvaise chose. Je crois que les Camerounais devraient prier pour qu’il en soit ainsi.

ECOVOX : Votre intervention nous amène à vous demander quelle lecture est-ce que vous faites des résultats du sommet de Cologne par rapport à la dette ?

E.E. E. : La remise de la dette décidée par le G7-8 est intéressante, parce qu’il faut quand même que vous fassiez des efforts. Si un pays décide de remettre la dette sans contrepartie, ce n’est pas pour vous empêcher de continuer à mal utiliser cet argent. Donc moi, je partage complètement la décision de Cologne. Nous nous sommes comportés comme des enfants ; et un enfant doit être surveillé. Le jour où vous accepterez de vous comporter comme des adultes, on ne vous surveillera plus. Je me dis qu’il nous appartient à nous, aux populations de nos pays, de veiller à ce que l’argent qui nous appartient soit bien utilisé. Nous démissionnons tous et laissons faire, parce que nous sommes actuellement les principaux incitateurs à la corruption. Il ne vient à l’idée d’aucun Camerounais d’aller dans un bureau sans avoir son argent dans la poche, pour donner au fonctionnaire. Et même si le fonctionnaire lui prend l’argent sans lui rendre le service, il n’ira pas le dénoncer parce qu’il a peur des représailles. Nous avons tous peur de tout. Tant que nous n’aurons pas accepté de commencer à dénoncer au niveau le plus bas ces choses-là, ça ne se terminera jamais. L’impunité, c’est la continuation de la corruption.

ECOVOX : Croyez-vous que les Africains devraient continuer à miser sur l’aide au développement ?

E.E.E. : L’aide au développement ? Je n’ai jamais réussi à comprendre ce que c’est. C’est la restitution ou le retour des bénéfices indus récoltés sur nous. Donc, si nous pouvions nous battre pour qu’on arrive à un juste prix de nos produits, nous n’aurions besoin de personne. Il faut que nous arrivions à dénoncer certaines incohérences, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Vous savez parfaitement que quand on vous prête 10 francs, au moins 4 francs retournent chez le prêteur par des intermédiaires multiples. L’aide n’est pas une solution. La solution, c’est qu’en période de libéralisation, il faut un effort accru de chacun et cet effort doit être payé à son juste prix. Dès que nous aurons le juste prix de nos efforts, nous arriverons à atteindre des niveaux de recettes qui nous évitent d’avoir à tendre la main. Un proverbe de l’Afrique de l’Ouest dit d’ailleurs que "la main qui donne est au-dessus de la main qui reçoit". C’est un signe de dépendance.

ECOVOX : Les plans d’ajustement structurel semblent avoir créé plus de problèmes qu’ils n’en ont résolus (abandon des secteurs sociaux, extension de la pauvreté, chômage, etc.). Ne faut-il pas imaginer d’autres alternatives ?

E.E.E.: L’ajustement structurel n’a fait que de mauvais résultats, tant que les Camerounais ou les fonctionnaires camerounais ont laissé les experts étrangers définir l’ajustement. Dès lors que, pour le troisième accord, ce sont des Camerounais qui ont accepté de réfléchir et de définir les limites des choses sur lesquelles nous allions nous engager, vous avez vu que non seulement le troisième accord est en train de se développer normalement mais, en plus, il n’entraîne pas des contraintes au-dessus du supportable. En clair, cela veut dire que le Camerounais doit accepter d’être adulte ; que les fonctionnaires doivent faire leur boulot ; cela veut dire que quand quelqu’un vient de l’extérieur vous imposer des choses que vous savez insupportables, vous dites non. Regardez ! Nous avons subi les mêmes injonctions que la Côte d’Ivoire il y a 7 ou 8 ans sur les caisses de stabilisation. De notre côté, nous avons liquidé l’ONCPB(Office national de commercialisation des produits de base) ; et en détruisant l’ONCPB, nous avons détruit en partie le café et le cacao du Cameroun, dont la qualité était l’une des meilleures. Aujourd’hui, nous vendons nos produits avec une décote de près de 30 %. La Côte d’Ivoire, avec les mêmes injonctions du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale, a maintenu sa caisse stable jusqu’à la semaine dernière. Cela veut dire que la Côte d’Ivoire a reçu l’ordre et l’a adapté à ses conditions. Le fonctionnaire camerounais, lui, n’a pas voulu réfléchir. Il a appliqué tout simplement. Ce n’est pas l’ajustement structurel qui en est la cause. C’est la paresse et le manque de nationalisme du fonctionnaire camerounais. Une partie importante des malheurs de nos pays vient de nous-mêmes, des fonctionnaires qui, dans le passé, ont mal géré les dettes que nous avons contractées, qui n’ont pensé qu’à eux-mêmes en consommant et en dilapidant nos sous ; les fonctionnaires qui, quand les choses ont mal tourné, au lieu de réfléchir et d’essayer de participer avec toute leur intelligence et tout leur patriotisme à la résolution des problèmes du pays, ont laissé les gens de l’extérieur venir dicter des conditions dans un contexte qu’ils ignoraient complètement. Nous sommes descendus bien bas. Je suis persuadé maintenant que nous sommes en train de remonter.

ECOVOX :Nous aurions aimé, mon Colonel, que vous jetiez un regard sur la politique agricole telle qu’appliquée au Cameroun en ce moment.

E.E.E. : L’agriculture camerounaise a été très longtemps le fait de slogans. Ce n’est plus le cas maintenant. L’effort qui est consenti dans le secteur agricole n’est plus simplement un discours.

ECOVOX : La mondialisation telle qu’elle est conçue maintenant, est-elle une chance ou un obstacle pour l’exportation des produits agricoles ?

E.E.E. : Je dirais que la mondialisation nous a surpris dans un certain nombre de domaines où il y avait encore une certaine protection. C’est le cas de la banane. Des investissements considérables avaient été consentis par des promoteurs à quelques jours au début de la mondialisation. La bataille du Cameroun et des ACP, c’est de les autoriser à amortir ces crédits importants qu’ils avaient pris, de manière à les mettre sur le même pied d’égalité que les producteurs de l’Amérique Centrale qui eux, ont amorti l’ensemble de leurs coûts depuis une bonne vingtaine d’années. Tous les autres produits du Cameroun (le café, cacao, ananas, etc.) n’ont jamais été vendus dans le cadre de la protection. Nous sommes dans la mondialisation depuis toujours. Le problème de la mondialisation par ailleurs, c’est qu’il faut choisir en fonction de ses capacités. C’est un problème d’organisation de la production, d’organisation des circuits de commercialisation. C’est la raison pour laquelle le développement des filières est une nécessité ; mais des filières dans lesquelles tous les maillons sont solidaires : le producteur, le collecteur, le transporteur, le commerçant, l’exportateur. Tout ce monde doit être solidaire, afin que chaque élément de la chaîne gagne sa vie.


Source: Wagne.Net