mercredi 17 octobre 2012

EXCLUSIF: LA PLAIDOIRIE EXPLOSIVE DE Me DIEUDONNE HAPPI , AVOCAT DU COLONEL



Editorial:
 
Nous annonçions déjà dans la nuit de vendredi à samedi sur notre page Facebook que le verdict dans l'affaire de detournements à la Communaute Urbaine de Douala avait été rendu quelques instants plus tôt.
Un verdict " surprenant " pour de nombreux observateurs et experts de droit, mais "conforme " à ce qui guide la majorité des procès liés à la fameuse Opération Epervier. De longues - voire de très longues - procédures et qui finissent par un résultat "encore plus surprenant".
Détenus depuis 5 ans, l'ex Délégué du Gouvernement aupres de la Communaute Urbaine de Douala, Nathaniel Edouard Etonde Ekoto, ainsi que Lamine Mbassa (ex-directeur de la Cud-Finances), Djem Jean (ex-receveur municipal) et Manyinga Jacques (directeur du Cradem), tous poursuivis pour des affaires de malversations financières à la Communauté urbaine de Douala ont été acquittés. Ils pourraient etre libérés ce lundi 15 Octobre 2012, à l'exception du colonel Etonde Ekoto qui purge une peine de 15 ans dans l'affaire PAD (Port Autonome de Douala).
Voici en exclusivité et dans son intégralité, les notes de plaidoiries magistrales de Me Dieudonné Happi, l'un des défenseurs de Edouard Etonde Ekoto dans l'affaire : Communauté Urbaine de Douala contre Colonel Edouard Etonde Ekoto
 
Cyrille Ekwalla
 
 
 
 

Monsieur le Président,
Honorables membres de la collégialité.
 
Il ne m'est pas possible de commencer cette plaidoirie sans déplorer les conditions dans lesquelles le jugement que vous allez rendre dans cette affaire va intervenir.
Je ne parle pas de la justice mais bien du jugement.
Cela fait cinq ans bientôt que ce dossier est pendant, que ces accusés sont privés de liberté et réclament la justice.
Cela fait 5 ans aujourd'hui qu'on leur dit qu'on a du mal à réunir la collégialité, qu'on n'arrive pas à avoir une salle disponible et j'en passe.
Le Ministère des Finances dont on recherche encore vainement les raison de la présence dans ce dossier demande 4 renvois successifs pour faire comparaitre son témoin, on les lui accorde. Finalement on ne verra jamais ce témoin qui a clairement indiqué qu'il n'a aucune envie d'aller se ridiculiser dans un dossier aussi bidon.
Mais subitement, on peut même passer outre la présence du même Ministère des Finances à qui on ne pouvait pas refuser de renvoi, ni renvoyer ferme pour comparution de son témoin, cela malgré les protestations véhémentes de la défense, cela aussi, malgré sa menace de récusation de votre collège faite publiquement ici même, un véritable outrage au tribunal ! Il claquera la porte et s'en ira bruyamment, je dois vous avouer que la sérénité de votre collège a forcé l'admiration de tous.
C'est la troisième collégialité qui siège dans ce dossier, pour des raisons diverses, n'en parlons pas.
Mais subitement, depuis quelques temps, on peut réunir facilement les collèges, trouver des salles, siéger même de nuit, avoir 6 voire 12 heures de débats dans la même journée. Et pour finir il est impossible aux avocats de défendre convenablement leur client.
Vous avez vu Maître Assira naviguer entre Douala et Yaoundé quelque fois pour rien avec tous les risques que cela comportent, pour assister le Colonel. J'ai dû moi-même me priver des réquisitions du Ministère Public dans ce dossier, ainsi que des plaidoiries de mes excellents confrères de la partie civile, cela, pour éviter de charger ma conscience car il fallait que je puisse donner au moins le minimum de ce que le Colonel est en droit d'attendre de son conseil.
Mais en dehors de cela Monsieur le Président, Honorables Membres de la Collégialité, nous avons été à l'aise avec vous et pour cela nous vous en remercions sincèrement. Cela étant, j'essaierais de ne pas revenir sur ce qui a été dis et merveilleusement bien dit d'ailleurs par mes brillants et talentueux confrères Claude Assira et Albert Dime, je n'aurais d'ailleurs pas pu faire mieux qu'eux.
Je ne pense pas qu'ils vous soient humainement possible de consulter toutes les pièces qui vous ont été versées dans ce dossier, ni lire tous les documents fournis et encore moins faire des recherches, notamment sur des sujets aussi complexes que le crédit-relais ou l'emprunt obligataire dont beaucoup n'ont entendu parler pour la première fois qu'à l'occasion de ce dossier.
C'est le Ministre Sali Dahirou qui demandait un jour à la télé dans le cadre d'une conférence de presse : " Pourquoi les camerounais sont jaloux comme ça ? ". C'est de cela qu'est victime le Colonel Etonde Ekoto, et la jalousie est le plus mauvais sentiment qui puisse habiter une personne humaine.
Revenant aux éléments contenus dans ce dossier, c'est avec beaucoup de déception que j'ai suivi les réquisitions du Ministère Public qui en principe doit requérir à charge et à décharge. C'est le lieu d'attirer l'attention de notre justice sur la caporalisation systématique des Magistrats du parquet qui doivent apprendre à dire à quelquefois à leur hiérarchie que le dossier n'est pas bon, qu'il n'est pas soutenable sans s'exposer au ridicule et discréditer la justice. Le substitut du Procureur de la République de Paris l'a fait dans le cadre de l'Affaire : Loïc le Floch Prigeant s'adressant au Procureur de la République de l'époque Jean Claude Morin en lui faisant comprendre qu'au regard du dossier, il ne peut soutenir devant Madame Eva Joly que l'accusé ne soit pas mis en examen et son patron l'a suivi dans ce sens.
Le présent dossier donnait une merveilleuse occasion au Ministère Public de le montrer à la face du monde qu'il peut requérir à charge et à décharge. Mais qu'a-t-on entendu, même pour les charges abandonnées par le principal intéressé qu'est la CUD ? Qu'il s'en remet à la sagesse du tribunal.
Quelle honte pour notre justice.
Pendant 4 ans les accusés privés de liberté ont réclamé la justice. L'accusation a cité des témoins qui sont encore en service à la CUD. De multiples renvois ont été accordé pour leur comparution. Le parquet a même sollicité contre eux un mandat d'amener, le tribunal a préféré une nouvelle citation à comparaitre. Toutes les pressions faites pour qu'ils ne disent pas la vérité ont échoué parce qu'ils tenaient à garder leur conscience tranquille.
Mieux, ils entendaient dire toute la vérité à la barre et révéler l'existence des pièces de ce dossier à la CUD. Alors, un compromis a été vite trouvé, la fameuse lettre dont le contenu à mis 4 ans pour traverser juste la route qui sépare la CUD et le tribunal. Il fallait tout faire pour qu'ont ne les entendent pas ici. Bravo, cela a marché et en avant la justice. Comme par magie, toutes les pièces ont été retrouvées et la CUD a abandonnée les charges pour les points sur lesquels ils devaient témoigner.
Monsieur le Président, toutes les pièces justificatives se trouvent bel et bien à la CUD. Malgré toutes les sollicitations des accusés, même le tribunal n'a pas estimé opportun d'user de son impérium pour faire une décente à la CUD ou tout simplement lui intimer l'ordre de produire cette pièce, si tant est qu'on veut rechercher la vérité. Pourtant, ce qui est très grave, c'est que même les experts commis ont révélé tant dans leur rapport qu'à la barre, qu'à la CUD on n'a catégoriquement refusé de leurs produire toutes les pièces.
Si vous condamnez ces accusés dans les conditions que je viens d'élucider, qui va croire à la justice, cela ne servira qu'à ruiner d'avantage le crédit de la justice camerounaise si tant est qu'il lui en reste.
Monsieur le Président, ce dossier est aussi un dossier à chiffre.
En dehors du chef d'accusation relatif aux déguerpis de Bepanda, il n'y a aucune manipulation d'argent en espèce dans ce dossier, et cela a été fait en public, en présence de Madame Foning Françoise, de la télé du début à la fin, ce n'est pas ce genre d'histoire où on vient jeter la poudre aux yeux des populations avant d'aller faire les vraies choses par derrière. Vous avez les photos dans le dossier. Et de toute façon, la CUD s'est désistée sur ce point même si elle est revenue par la fenêtre à travers le Ministère Public.
Pensez-vous que le Colonel Etonde était bête pour ne pas faire payer cela par Mr. Djem de la manière que l'on connait. C'est simplement que ce ne sont pas les méthodes de l'homme, et Dieu était avec lui. En dehors de ce cas disais-je, il n'y a aucun autre cas de manipulation d'argent en espèce dans ce dossier. Tout mouvement de fond dans ce dossier est traçable. Tout, tout, tout...Je dis bien tout mouvement de fond. Ainsi l'argent part d'une banque de Londres, atterri à Ecobank, d'Ecobank à la BEAC, de la BEAC à la CBC, de la CBC à Afriland etc... idem pour le produit de l'emprunt obligataire. Les paiements sont faits par mandat ou par chèque. Le plus petit franc sorti a donc laissé une trace. Je ne sais pas si vous avez connu dans votre enfance l'histoire du petit poucet. Moi, je l'ai connue, on suit les petits cailloux jusqu'à la découverte.
Les experts ont décrié devant cette barre non seulement le désordre organisé à la CUD pour les empêcher de travailler alors que théoriquement cela allait de son intérêt, mais surtout, tous les obstacles ont été sciemment mis en œuvre pour empêcher des experts d'accéder aux pièces.
Par contre les pièces relatives à certains points ont été retrouvées comme par miracle 4 ans plus tard alors que personne ne les leur demandait. Et si dans 6 mois, toutes les pièces de ce dossier sont retrouvées et blanchissent les accusés, qu'allez vous faire ? Et votre conscience ? Je sais que vous avez une car je connais chacun de vous depuis au moins 10 ans.
Non, Monsieur le Président, soyons sérieux, c'est de la liberté des gens qu'il s'agit.
Dans cette affaire, Monsieur le Président et Honorables membres de la Collégialité, des ménages ont volés en éclat, des familles sont disloquées. Il n'y a plus que Madame Etonde que vous voyez là.
Oui, Monsieur le Président c'est ça aussi ce dossier, dans lequel la CUD et le Cameroun n'ont touché que des dividendes.
Créances abandonnées
Quand j'entends parler du détournement de la somme de 294 millions représentant les créances abandonnées par les prestataires de service, cela me fait doucement rigoler. Dans un pays qui a été 4 ou 5 fois champion du monde de la corruption et qui à l'heure actuelle encore se bat pour reconquérir sa place.
Avez-vous jamais connu depuis le début de cette opération dite épervier un seul dossier de corruption ?
Pensez-vous un seul instant que le colonel était bête pour ne pas, au lieu de faire abandonnée les 30% des créances au profit de la CUD, s'organiser pour qu'ils atterrissent dans sa poche, ou qu'il a manqué un parent ou un ami pour créer un cabinet de recouvrement pour les besoins de la cause ?
Non ! Soyons un peu sérieux.
Les pavés
Sur le détournement des 122 Millions et 128 Millions versés aux Sté SATCAM et SMAR pour la pose des pavés.
Nous avons tous suivi ici comment il a fait pour obtenir ces pavés ainsi que le sable qui a servi pour la pose, les camions qui ont servi à les transporter gratuitement du port où il était le PCA, c'est-à-dire le grand patron.
Pensez vous qu'il lui avait échappé qu'il pouvait les avoir gratuitement ainsi et les revendre à la CUD ou les faire acheter à vil prix par personne interposée et les revendre ensuite à la CUD à prix d'or ?
CUD FINANCE sans aucune charge
Le colonel Etonde Ekoto crée CUDF, une SA au capital de 100 millions de franc dont les bureaux sont logés à la CUD, qui utilise le personnel de la CUD, la boite postale de la CUD, etc....
Une société qui va recevoir 16 milliards au départ. Pensez- vous qu'il lui avait échappé qu'il peut en profiter pour donner du travail à quelques nièces, cousins et autres neveux, pour donner des marchés de livraison de meuble de bureau à un ami ou pour acquérir un ou deux véhicules de société qui en réalité feront les courses de la maison, créer un budget de fonctionnement pour ne pas avoir à acheter du carburant ou donner le marché de fourniture de bureau au fils d'un ami ? etc....
Non Monsieur le Président, même les réunions du conseil d'administration se faisaient sans champagne à la fin, l'eau qu'on y buvait était payée de sa poche. Qui dit mieux ?
Dans l'environnement que nous connaissons, combien même parmi nous ici se serait comporté de cette manière ?
Et ça, c'est la façon d'être de l'homme, il est comme ca, il a été pétri comme ca, Saint-Cyr et l'Ecole de guerre n'ont pas été pour arranger les choses ; croyez moi, il ne sait pas faire autrement, il ne s'est pas être autrement.
C'est cet homme là, celui que Je viens de vous décrire que vous êtes appelés à juger.
Ressources Humaines
Le Colonel vous a dit ici répondant à une question, comment à l'Ecole de guerre, où n'y entre pas qui veut, leur a été appris l'organisation, la gestion et l'exploitation des ressources humaines. Et avec cela, il savait appliquer ce qu'il a appris. C'est ce qui explique sa réussite partout où il est passé dans le privé notamment dans la banane ou les ananas lorsqu'il était cultivateur. Mais restons à la CUD.
Vous avez vu passer ici à la barre Mrs Manyinga, Mbassa Lamine et Djem. J'aurai été tenté de vous demander : si vous aviez à leur donner une note à chacun dans son domaine de compétence.
Manyinga et Mbassa, des gens qui savent fabriquer de l'argent avec ce qu'ils ont appris ! Manyinga avait pu démontrer sa capacité à pouvoir faire rentrer 21 milliards de manière logique et réaliste. On me dira que la communauté urbaine pouvait le faire mais ou sais comment ca se passe, les agents de l'Etat rentrent plus d'argent pour leurs poches que pour celles de l'Etat. Alors que le Cradem au pourcentage a plus d'intérêt à faire entrer le maximum pour la CUD.
Mbassa Lamine : Combien d'entre nous ici peuvent lui arriver à la cheville ? En tout cas pas moi. Nous avons tous suivi ici comment il a déroulé le mécanisme d'emprunt obligataire initié par le Colonel Etonde Ekoto et qui a pu faire lever près de 10 milliards et permis d'obtenir un autre un crédit de 42 milliards auprès de la Banque Mondiale.
Le Colonel a aussi fait appel à un bon gardien de cet argent.
M. Djem Jean : Non seulement il a eu le quitus de sa gestion, mais également les félicitations de sa hiérarchie, le même Ministère des Finances qui le poursuit aujourd'hui. Quelle contradiction ? Le Colonel ne s'est pas arrêté à ce niveau, après de bons cerveaux pour trouver de l'argent pour la CUD, un excellent receveur pour garder et gérer cet argent, il lui fallait des gens compétents pour exécuter les travaux, des sociétés qui s'y connaissent : Fokou (Fobert Fokou) ; Smar (Chatuing); Satcm (Mbajun) ; KETCH échangeur cathédrale et Boulevard Bessengue (Ketcha). Toutes des sociétés camerounaises, appartenant à des camerounais qui ont tous réinvesti l'argent gagné sur ces marchés au Cameroun.
Pour les travaux nécessitant une technologie qui n'est pas à la portée des camerounais, le Colonel va chercher les moins chers mais qui font d'excellentes qualités comme chacun de nous a pu le constater.
Les Chinois
Sur les 2 lots convenus avec la Banque Mondiale pour 33 milliards, il va faire ces 2 lots avec 20 milliards faisant une économie de 13 milliards qu'il peut gérer avec des amis. Et cela lui est proposé. Non, avec cette économie, il va offrir à la ville de Douala un 3è lot qui part de Ndokoti à Japoma en passant par Logbaba. Je dis bien offrir, pour le plus grand bien des populations.
Conclusion :
Peu importe la décision qui sera rendue, il y a déjà une de rendue : l'histoire retiendra que c'est le Colonel E qui a introduit pour la 1ère fois en Afrique Subsaharienne, l'emprunt obligataire en le réalisant avec succès, un coup d'essai mais un coup de Maître.
Grâce à lui aujourd'hui, le chantage financier parfois pour des broutilles fait par les Occidentaux va diminuer.
Vous avez vu ces derniers temps comment au Cameroun, au Tchad, au Gabon, au Congo les Etats lèvent 200 milliards en moins de 2 mois par les emprunts obligataires. Vous avez vu et lu ici la lettre qu'une mission sénégalaise est venue porter ici à Mbassa Lamine, l'invitant bien qu'en prison à les aider à monter leur dossier.
Plus près de nous, je vous indiquais il y a quelques jours que la CUD venait de décider du lancement d'un emprunt obligataire d'un montant de 100 milliards.
Alors que pour bien moins que cela, nous étions obligés d'aller cirer les bottes de la Banque Mondiale.
Pour terminer, Mr le Président, Honorables Membres de la Collégialité, je ne vous rappellerai jamais assez que vous êtes à une période charnière de l'histoire de notre pays. Vous êtes en quelque sorte des élus que Dieu a choisis comme acteurs de la période.
Que vous le voulez au pas, vous allez entrer dans l'histoire de notre pays, vous allez y entrer soit positivement, soit négativement, soit par la grande porte soit par la petite. Cela dépend de vous.
Dans quelques années peut être même très bientôt, vos décisions seront l'objet des travaux dirigés dans les universités et autres.
Vos enfants, nos enfants y seront, prenons garde de faire en sorte que vos enfants ne puissent pas déserter des cours ou des travaux dirigés mais au contraire qu'ils soient fiers de porter votre nom, cela les motivera soyez en sûr et ils ramasseront plein de lauriers à leur passage par les actes que vous aurez posés.
Sur un tout autre plan, dans cette affaire nous sommes au total 4 parties :
1- Les Avocats des parties civiles
2- Ceux de la défense
3- Le Ministère Public
4- Et vous les Juges
- Pour nous de la défense, nous avons fait notre travail et notre client est content, nous le savons cela fait 4 ans que nous sommes ensemble.
- Pour les conseils des parties civiles, ils ont aussi joué leur partition et j'espère pour eux que leurs clients sont contents et de toute façon s'ils ne l'étaient pas, ils peuvent se fâcher, s'engueuler, ou même se séparer.
- Pour le Ministère Public, lui aussi à jouer sa partition, je suppose qu'il a fait ce qu'on lui a dit de faire, même si la hiérarchie peut lui dire qu'on ne lui en demandait pas tant. Et de toutes les façons, si sa hiérarchie n'est pas contente, elle peut l'affecter puisqu'au Cameroun l'affectation peut s'apparenter une sanction.
- Quant à vous, vous êtes des Juges, les mandataires de Dieu. Moubarak, Ben Ali, etc... qui ont régnés sur leurs peuples comme des rois, quasiment avec droit vie et de mort, ce sont des juges comme vous qui les ont jugés. Face à un jugement, vos seuls patrons c'est la loi et votre conscience. Si vous n'avez pas bien fait votre travaille, vous avez à faire à elle.
Elle vous traque, partout, vous prenez l'avion elle est là, vous allez à Paris elle est là, Londres, Johannesburg, New York, Moscou elle est là. Vous allez au lit elle est là. Vous prenez du somnifère elle attend. Au réveil c'est elle qui vous accueille.
Monsieur le Président et Honorables Membre de la collégialité, pensez y et faites votre travail, rien que votre travail, mais tout votre travail.
 
Je vous remercie infiniment de votre bienveillante attention.
 
Maître Dieudonné Happi
 
 

lundi 15 octobre 2012

LE COLONEL REMPORTE LA PREMIERE MANCHE DE LA BATAILLE JUDICIAIRE...

Après près de 5 ans d'embastillement préventif au nom de "l'opération Epervier", la montagne est sur le point d'accoucher d'une souris. Et pour cause, inculpé et placé en détention provisoire au titre l'affaire PAD, poursuivi pour coaction de détournement de la somme de 5 millions Fcfa ; de la somme de 2.5 milliards Fcfa ; et de la somme de 2.574 milliards Fcfa, aussi poursuivi pour coaction de détournement de la somme de 320 millions Fcfa......., l'ancien homme fort de la ville de Douala a remporté une première bataille symbolique en obtenant une relaxe pure et simple dans l'affaire CUD, mais reste emprisonné pour d'autres accusations ayant trait au Port de Douala ( PAD) dont il était le président du conseil, et qui attendent toujours jugement définitif.
Ce verdict dans l'affaire de détournements à la Communaute Urbaine de Douala ( CUD) démontre, s'il le fallait, que la vérité est en route et que l'opinion publique camerounaise devrait bientôt être totalement éclairée sur "l'obscur labyrinthe" qui a conduit le Colonel Etonde Ekoto en prison. L'épervier bat dangereusement de l'aile, le Colonel et ces trois co-accusés, Lamine Mbassa, ex directeur des affaires économiques et financières à la Cud ; Djem Jean, ex receveur municipal à la Cud et Mayinga Jacques, directeur du Cradem ont donc été purement et simplement acquittéset déclarés non coupables de tous les chefs d’accusations portés contre eux par la Communauté urbaine de Douala (Cud) et le ministère public.
Est-ce un tournant dans le bras de fer qui oppose le pouvoir à l'emblématique Homme d'affaires ? Rien n'est moins sûr puisque le Colonel, désormais seul incarcéré, alors que ses trois co-detenus devraient incessamment sortir de la prison de New-Bell, se prépare pour une autre manche judiciaire dans l'affaire PAD. On ne doute pas un seul instant que la partie ne sera pas une simple formalité puisque le pouvoir ne lâchera pas sa proie de choix aussi facilement.Pour l'histoire, le Colonel remporte sa première manche alors que les Lions Indomptables viennent d'être éliminés de la prochaine coupe d'Afrique des Nations 2013. " Le Cameroun est en train d'atteindre les profondeurs de la décrépitude généralisée, et les malheurs accumulés dans le football n'est que la face visible d'un immense naufrage", a déclaré Shanda Tonme après l'humiliante élimination face au Cap Vert. Pourvu que le délitement généralisé profite au Colonel !
Mieux vaut tard que jamais, comme dit l'adage populaire.
L3E