vendredi 12 juin 2009

LA JUSTICE SE DEFOULE EN APPEL !

L'hebdomadaire satirique français, Le Canard Enchaîné, rappelait dernièrement que le Cameroun faisait l'objet d'une attention particulière en France, particulièrement du côté de l'Elysée. Et ce n'est pas la visite de François Fillon au pays des "Lions Indomptables" qui démontrera le contraire. Selon l'hebdomadaire, de nouveaux gisements de pétrole auraient été découverts, ce qui renforcerait le pouvoir en place.
Le moins qu'on puisse dire, c'est que la nouvelle donne, celle d'un Biya plus monarque que jamais, produit déjà ses effets: la justice camerounaise, que personne n'imagine indépendante, vient de frapper fort dans le procès en appel du PAD. Du jamais vu selon les observateurs !
On apprend que des peines maximales ont été requises en matière de détournements de deniers publics au Cameroun. Ainsi, l’ancien Directeur général du Pad, Alphonse Siyam Siwé, présent à l’audience, et qui avait écopé de 30 ans de prison ferme en instance, a été condamné à la peine d’emprisonnement à vie, peine maximale ! Par ailleurs, l’ancien Directeur du développement des infrastructures François Marie Nintcheu Siewe a quant à lui écopé des même 25 ans d’emprisonnement ferme qu’en instance !
Enfin, et ce n'est guère surprenant, l’ancien Président du Conseil d’administration Edouard Etonde Ekoto a vu sa peine initiale, 10 ans, passée à 15 ans, alors que d'autres cadres avaient été acquittés en instance. En outre, cette condamnation s’accompagne d’amendes. Les 13 personnes qui sont accusées de détournement de deniers publics au détriment du Port autonome de Douala (Pad) doivent payer, en plus de cette condamnation, des dommages et intérêt d’un montant cumulé de 34 milliards 291 millions 448 mille 117 Fcfa, rapporte le site Africapresse. En clair, le pouvoir en place envisage désormais de s'en prendre aux biens personnels des condamnés. C'est d'autant qu 'aucun des accusés n'a été reconnu coupable d'un enrichissement personnel. Cherchez l'erreur !
"C’est comme si le verdict qui avait été rédigé pour la première instance pour la lecture des juges avait été ignoré par ces derniers et ses auteurs l’ont simplement retoqué aux juges d’appel qui l’ont lu sans y prêter garde " Rédigé ? " Par qui alors ? ", a interrogé le reporter de AGA MEDIAS présent au palais de justice lors du prononcé du verdict. Qui a dit que la justice camerounaise était libre ?
En tout cas, les sentences qu'elle vient de sortir de son chapeau, en appel, SVP !, démontre qu'elle est plus que jamais l'instrument du pouvoir, et qu'elle sert à abattre ceux qui ont osé contredire la parole "divine" présidentielle. Et dire que le pire est à venir. Inquiétant !
L3E