vendredi 4 janvier 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: QUI SE CACHE DERRIERE ?


Dans l'affaire qui fait grand bruit au Cameroun, pays situé dans le pré-carré français, en raison du verdict politique rendu dans la cadre du procès dit "anti-corruption", après les lourdes peines d'emprisonnement prononcées par un tribunal agissant comme une cour martiale, un des avocats des condamnés à exprimé son indignation par une allégorie fort judicieuse : " le juge d’instruction a procédé comme à la pêche à l’épervier ; c’est-à-dire en lançant son filet sans discernement dans toutes les affaires qui se trouvaient sur son passage. En se disant que de toutes les façons, le filet attrapera quelque chose… "
Dire que les camerounais ont assisté à un "procès politique", comme l'affirment les avocats du désormais plus célèbre "prisonnier politique" local , est un vain mot.
Edouard Etonde Ekoto, personnage charismatique et ancien homme fort de Douala, entre dans sa troisième semaine d'emprisonnement dans les géôles du pouvoir camerounais. Pour de nombreux observateurs, on ne peut mieux comprendre cette situation que si l'on évoque plusieurs pistes liées les unes aux autres. C'est dire si rien n'est simple à décrypter dans la partie d'échecs politiques qui se déroule dans une région très convoitée, d'où les appétits très aiguisés. Certains parlent notamment d'une commande passée par les Etats-Unis
en 2006, via leur ambassadeur Niels Marquardt. D'autres évoquent la piste des bailleurs de fonds, principalement la Banque mondiale (BM), dont le très récent directeur,Paul Wolfowitz,s'est illustré pour son indélicatesse, et l’Agence française de développement (AFD) qui auraient tancé le pouvoir camerounais pour la trop grande indépendance d'esprit du bouillant ancien délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Douala, capitale économique et poumon de Cameroun. La tête d'Edouard Etonde Ekoto aurait-elle fait l'objet d'un curieux marchandage dont les camerounais ignorent les enjeux géopolitiques ? Au moment ou la Françafrique perd du terrain devant la perçée chinoise, a t-on condamné ce dernier pour avoir préféré les offres de services du groupe chinois Road and Bridge Corporation au détriment du groupement Satom/Razel ? Ne dit-on pas que l'ancien officier de l'école St Cyr avait choisi les chinois parce qu'ils étaient 11 Milliards de F CFA moins chers que les français ?
A tout ça, il y aurait aussi eu des tensions internes, à commencer par les divergences provoquées par d'éventuelles tripatouillages constitutionnels.D'après certaines indiscrétions, l'ancien député du RDPC n'était pas de ceux qui voulaient modifier la constitution camerounaise,afin de légitimer une énième candidature du chef de l'Etat actuel. Info ou intox ?

Ce qui est sûr, en présence de toutes ces pistes de réflexions, qui ne sont pas à la portée du camerounais moyen, on est obligé de se rendre à l'évidence, en reconnaissant que la condamnation d'Edouard Etonde Ekoto interpelle, non seulement en raison de sa personnalité, mais surtout parcequ'elle est cousue d'un fil blanc qui est grossièrement dissimulé derrière la façade d'une lutte contre la "corruption" au Cameroun. En Afrique, c'est bien connu, quand on veut tuer son chien, on l'accuse d'avoir la rage.


L3E

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Le refus du "tripatouillage de la constitution" est la principale cause des ennuis du camarade Etondè puis qu'il s'y était opposé d'emblée quand le parti a voulu tester l'idée auprès de l'opinion en 2004 par le biais du couple Owona et Foning.Vous constaterez, que le sujet est revenu de manière la plus officielle le 31.12.07. après l'avoir réduit au silence.
Continuons le combat car il faut sauver le soldat Etondè.

Anonyme a dit…

c 1 injustice notoire! Que fait le peuple? Assez c assez! un homme pareil ne peut pas resté muselé. Le peuple a besoin de savoir les vraies affaires.