jeudi 14 février 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: QUAND INTERNET SOIGNE L'AMNESIE

Il ne fait pas bon d'avoir la mémoire défaillante car Internet n'est jamais bien loin pour vous la rafraîchir au cas où. Ci-dessous, un article trouvé en parcourant la toile, ce monde virtuel impitoyable. Cela dépend pour qui, notamment pour ceux qui ont des choses à cacher ou dissimuler. Il n'y a pas longtemps, en décembre 2002, un célèbre magazine panafricain écrivait ceci dans un article "La Carte maîtresse du Président", un portrait intéressant sur le Colonel Edouard Etonde Ekoto. Le moins qu'on puisse dire, c'est que certains ont besoin qu'on les aide à retrouver la mémoire. Cette fois encore, Internet l'a fait gratuitement et généreusement. Il vous reste à deviner de quels amnésiques s'agit-il ? La réponse est assez facile, voire élémentaire, comme le disait un certain Watson.

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Sa fine moustache poivre et sel lui donne un air d’officier de l’armée des Indes. Et même si le colonel Édouard Etonde Ekoto a quitté l’uniforme il y a presque vingt-cinq ans, il conserve de sa carrière sous les drapeaux une rigueur toute militaire. C’est peut-être aussi pour cela que Paul Biya a choisi de le nommer à la tête de la Communauté urbaine de Douala (CUD), en avril 2001. Depuis dix-huit mois, l’hyperactif délégué du gouvernement se bat pour sa ville. Longtemps plombée par sa mauvaise réputation de frondeuse, négligée au profit de Yaoundé, l’agglomération commence à rattraper son retard sur la capitale du pays. Chantiers routiers, travaux d’assainissement, ramassage des ordures, éclairage public… les projets visant à rendre Douala plus vivable se multiplient. Pour se donner les moyens d’agir, Édouard Etonde Ekoto a réussi à décrocher un budget de 20 milliards de F CFA cette année (environ 30,5 millions d’euros), contre 8 milliards de F CFA en 2001. Ancien camarade d’école du chef de l’État, jouissant de sa confiance sans être de ses intimes, il occupe aujourd’hui un poste plus stratégique que la plupart des maroquins ministériels attribués avec calcul par l’hôte d’Etoudi. Natif de Douala, membre de l’ethnie éponyme, Etonde Ekoto, 65 ans, n’a pas été choisi par hasard. Si sa nomination tient compte de l’équilibre régional qui prévaut dans les hautes instances de l’État, le colonel est également diplômé de l’École supérieure de guerre de Paris et de la prestigieuse école militaire de Saint-Cyr, en France. Dans les années soixante, il est affecté dans plusieurs localités de l’ouest du pays, avec notamment pour mission de réduire la rébellion de l’Union des populations du Cameroun (UPC).

Écarté des casernes en 1972 par le président Ahidjo, qui voit en lui un trublion potentiel, Etonde Ekoto a longtemps partagé son temps entre de multiples activités associatives et l’agriculture. Sitôt à la retraite de l’armée, officiellement en 1978, il se lance dans les plantations de fruits et légumes (bananes, haricots verts, mangues, etc.) et devient, dans les années quatre-vingt, président de l’Association des producteurs et exportateurs d’ananas du Cameroun (Anacam). Membre influent du Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam), il siège au conseil d’administration de plusieurs sociétés agro-industrielles, comme la Société des plantations de Nyombe-Penja (SPNP), avant de devenir, en 1999, président du Port autonome de Douala. Il n’hésitera pas, à ce poste, à tenir tête à son ministre de tutelle à propos de la gestion du terminal à conteneurs du port. Membre du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), Etonde Ekoto héritera de la communauté urbaine de Douala à un moment pour le moins délicat. Le 23 janvier 2001, neuf jeunes gens interpellés dans le cadre d'une enquête sur le vol d'une bouteille de gaz, dans le quartier populaire de Bepanda, meurent au cours de leur détention dans les locaux du Commandement opérationnel. L’opposition anglophone en fait aussitôt des martyrs, et la ville tout entière s’embrase. Le prédécesseur d’Etonde Ekoto, Thomas Tobbo Eyoum, ne parvient pas à rétablir l’ordre. En avril, la sanction tombe : il est limogé par la présidence. Etonde Ekoto parviendra, lui, à calmer les esprits, aidé en cela par l’affaiblissement du Social Democratic Front. Le principal parti anglophone, que dirige John Fru Ndi, est d’ailleurs sorti passablement divisé des législatives et municipales du 30 juin dernier, alors que le RDPC a réalisé le grand chelem sur les rives du Wouri en conquérant les six mairies de l’agglomération et les neuf sièges de députés du Littoral. Etonde vient ainsi de faire son entrée à l’Assemblée nationale. Après avoir quitté ses plantations pour reprendre en main une poudrière de plus de deux millions d’habitants, le colonel n’a jamais été particulièrement tenté par la politique politicienne. Devenu l’une des cartes maîtresses de Paul Biya dans une région traditionnellement hostile au pouvoir central, saura-t-il résister aux sirènes de Yaoundé ?

Source: ICI

1 commentaire:

Anonyme a dit…

c'etait le debut du piege, mais la verite finira par triompher