jeudi 28 février 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: LE CAMEROUN ET LES EMEUTES ANTI-BIYA

LES ÉMEUTES ANTI-BIYA GAGNENT YAOUNDÉ ...
4 minutes top chrono. C'est le temps qu'a consacré le chef de l'Etat camerounais à ses compatriotes, s'exprimant 72 heures après le début des émeutes contre la cherté de la vie et la révision constitutionnelle visant à le maintenir au pouvoir. Le président Paul Biya a déclaré mercredi soir dans une allocution télévisée que les violences qui ont déjà fait au moins 40 morts dans plusieurs villes avaient pour but de le renverser, accusant des "apprentis sorciers" de "manipuler" les manifestants. Et de poursuivre "L'objectif est d'atteindre par la violence ce qu'ils n'ont pas pu obtenir par les urnes". Fort de son élection obtenue démocratiquement, d'après lui, alors que tous les observateurs internationaux ont toujours contesté la validité des scrutins présidentiels depuis 25 ans au Cameroun, le chef de l'Etat camerounais, l'air grave, a ajouté que "son gouvernement utiliserait tous les moyens légaux à sa disposition pour garantir l'Etat de droit". Autrement dit, les violences et répressions policières se poursuivront pour faire cesser le soulèvement populaire dans les principales villes du Cameroun , à commencer par Yaoundé, la capitale du Cameroun, et Douala, capitale économique et principal port du pays d'où le mouvement de protestation est parti le week-end dernier.
Devant les plus importantes manifestations Anti-Biya depuis quinze ans, la communauté internationale reste très en retrait, les organisations des droits de l'Homme ne se sont pas plus pressées de dénoncer les exactions commises par les forces anti-émeutes. "Biya va trop loin, il doit partir", crient les manifestants qui dénoncent le coût de la vie, la flambée du prix du litre du gasoil et le projet de révision constitutionnel visant à faire de Paul Biya un président à vie, à l'instar des Omar Bongo, Sassou Nguesso, Idriss Deby.
Les camerounais laissent éclater leur colère face aux privations et diminutions de leur pouvoir d'achat. Le Chef de l'Etat n'en a cure, au pouvoir depuis 25 ans, il ne s'imagine pas le quitter dignement. Pire, il entend s'y maintenir au-delà de son mandat actuel qui expire en 2011, en se procédant à l'élimination de tous ceux qui osent s'opposer à son pouvoir autocratique. Manifestement, les camerounais n'ont pas été convaincus par l'opération "Epervier", outil d'élimination de personnalités comme Edouard Etonde Ekoto, qui doit, du fond de sa cellule de la prison de New Bell, se demander si l'histoire ne se répète pas .

L3E

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Sans oublier Mamié, éliminé (empoisonné au thalium à Genève) il y a environ 40 ans, par les services secrets français. Malgré les preuves contre Bechtel, membre des services secrets, la "justice" genevoise prononce un non-lieu.
Et sans oublier les exactions de l'armée française, peu avant l'indépendance, responsable du massacre et de la détention en camps de villages entiers.
Et sans oublier certains "administrateurs" français génocidaires, tel l'(ex-)maire de Cannes, jamais inquiété par la "justice" française, et coulant de jours paisibles en france.
Ne nous étonnons donc pas que des types comme ce Biya puissent se maintenir au pouvoir.
La France veille et protège sur les dictateurs africains, tels que Deby et Biya, rien n'a changé depuis le temps des colonies !
Et pendant ce temps, la presse occidentale se réjouit de l'abdication de Castro, et essaie de nous faire croire que Putin est un dicateur.
Orwell, 1984, nous voilà !