lundi 31 mars 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: LE POUVOIR D'ACHAT COMME ECRAN DE FUMEE !

http://www.lefigaro.fr/medias/2008/02/28/e9d9649a-e57e-11dc-8a92-63cbc2eb5f8b.jpg
Tout roule au Cameroun. Le chef de l'Etat a décidé une augmentation du pouvoir d'achat des fonctionnaires, 15%. Et pourtant, Abah Abah fait de la résistance, refusant de se rendre à la police, alors qu'il est dans le collimateur de " l'opération Epervier", et signe que le calme n'est qu'apparent, il semble se dessiner une reprise en main des forces armées nationales. Dans le dernier billet, il était fait état de dissensions dans l'armée. C'est bien ce que confirme la mise au placard d'une figure de la gendarmerie, le général de brigade Doualla Massango, remplacé à la tête de la 2e région de gendarmerie basée par le colonel Jean Calvin Leumani, qui commandait jusqu’alors la 3e région de gendarmerie à Garoua. Pourquoi ce limogeage brutal alors que tout va bien, comme l'affirment les officiels camerounais?
De sources sûres, le haut gradé aurait failli lors des dernières émeutes de février, d'après sa hiérarchie, qui l'accuse de n'avoir pas appliqué les méthodes fortes. Conséquence, il est sanctionné mise sur la touche du général Doualla Massango prend un peu plus les contours d’une sanction puisqu’il "est mis pour emploi auprès du se retrouve sans fonction dans une "impasse", sans occupation. D’un commandement opérationnel à une voie de "garage", il y en a qui devraient méditer sur la brutalité du pouvoir camerounais. Comme quoi, une augmentation du pouvoir d'achat peut cacher une "chasse aux sorcières". Le Colonel Edouard Etonde Ekoto en sait quelque chose, lui qui attend impatiemment le rendez vous du 29 avril prochain avec la justice.

L3E

jeudi 27 mars 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO:EN ATTENDANT LE 29 AVRIL PROCHAIN

Le Colonel Edouard Etonde Ekoto était fin prêt pour la suite de la confrontation avec la justice, comme prévu le 25 mars, à l'occasion de l'appel relatif au verdict du procès PAD.C'est un homme décidé, comme d'habitude, toujours aussi impressionnant de calme, étonnamment de bonne humeur, en dépit de son incarcération scandaleuse à la prison de New Bell, qui entendait faire entendre raison au ministère public, lequel s'est dérobé au dernier moment, tel un amant qui sentirait venir la panne. Officiellement, la justice camerounaise souhaite "remettre en état les dossiers", mais il semble plutôt que l'on souhaite "jouer la montre" c'est à dire gagner du temps, avant d'être de nouveau confronté aux avocats du collectif de défense Edouard Etonde Ekoto. Ce n'est donc que partie remise puisque l'appel se fera, s'il n'y a pas une nouvelle dérobade, le 29 avril prochain. Gageons que d'ici là, le pouvoir camerounais trouvera d'autres astuces pour faire diversion alors qu'il est désormais nu, montré du doigt, sifflé par les camerounais à travers le monde entier.
En attendant,signe que la machine du Président Paul Biya est bien à la peine, encore plus après les émeutes du mois dernier, et qu'il ne suffira pas d'augmenter le pouvoir d'achat des fonctionnaires,15%, les procès expéditifs se poursuivent, malgré les protestations des mouvements des Droits de l'Homme et des camerounais mécontents. Toutefois, il semble que les camerounais ne soient pas égaux devant la justice, comme le démontre l'impunité d'un baron corrompu du régime,Polycarpe Abah Abah, qui a décidé de narguer la police. Et selon certains observateurs attentifs de la vie politique camerounaise, il y aurait même des dissensions et tiraillements au plus haut niveau de la hiérarchie policière et militaire. Pourvu que ça dure !


L3E




mardi 25 mars 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO:POURQUOI LA JUSTICE DEVRAIT REDOUTER UN APPEL ???



Le procès fleuve du PAD, qui devait reprendre mardi matin devant la cour d'appel du Littoral à Douala,est finalement renvoyé au 29 avril prochain. On rappellera que c'est sous la pression,semble t-il, du Fonds monétaire international (FMI) et de plusieurs diplomates occidentaux accrédités à Yaoundé, que le président de la République aurait décidé de s’attaquer à la corruption qui gangrène le Cameroun. Or, de l'avis général, le procès du PAD n'aura surtout été que l'instrument de règlements de comptes politiques sur fond de rivalités claniques pour la conquête du pouvoir.Rappelons que le président Paul Biya devrait achever son dernier mandat, mais qu'il souhaiterait prolonger son bail à la tête du Cameroun.
L'affaire du PAD est-elle un véritable bâton de dynamite, comme le pensent de nombreux observateurs, sachant que le verdict du 12 au 13 décembre dernier, devant le tribunal de grande instance du Wouri après pratiquement 12 mois de débats, n'a pas convaincu les camerounais qui avaient pourtant entendus parler de sommes astronomiques détournées par les présumés coupables ? Cela explique t-il les tergiversations du ministère public, qui souhaite remettre en état les dossiers, comme l'a révélé un avocat du collectif de défense Edouard Etonde Ekoto? Ce qui est sûr, vu que l’accusation n'est jamais parvenue à prouver la culpabilité d’un seul des accusés, y compris de ceux qui sont emprisonnés depuis 3 mois, on imagine que toute la pression est dans le camp du pouvoir. On comprend toute l'importance que revêt cet appel pour les avocats de la défense, notamment ceux du Colonel Edouard Etonde Ekoto, qui entendent obtenir sa remise en liberté à l'issue de ce nouveau rendez vous avec la justice camerounaise. Ecoutez interview Me Mbongo Bwame Martine, ci dessous.

L3E




lundi 24 mars 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: "SOS DICTATURE EN MARCHE"

Tout va bien au Cameroun et pourtant un élu se retrouve emprisonné dans un trou à rat, comme il le fait comprendre à mots couverts. Cet homme s'appelle Paul Eric Kingue, ancien maire d'une localité à quelques encablures de Douala, la capitale économique. Qu'a t-il fait pour se retrouver dans cette situation? Il se serait opposé aux exactions commises par les forces de l'ordre pendant les émeutes sociales du mois dernier, disent certains témoins. Pour d'autres, l'ancien élu paye au prix fort son refus de cautionner les mauvaises habitudes de la Françafrique, dont les présidents Bongo, Sassou N'Guesso et Biya sont les véritables pontes en Afrique équatoriale. Quel rapport entre l'affaire Kingué et celle du Colonel Edouard Etonde Ekoto? Elémentaire, chers visiteuses et visiteurs. Le pouvoir camerounais a le droit de vie ou de "mort" sur n'importe quel camerounais. On se croirait en Chine. C'est ce que rappelle ce cri de douleur envoyé depuis sa cellule par l'ex maire de Njombe Penja. Lire lettre ci dessous.

L3E






Lettre ouverte à Son Excellence Monsieur le Président de la République

Excellence Monsieur le Président de la République,

C'est du fond d'une cellule infecte de la Brigade territoriale de Nkongsamba que je vous saisis, la peur dans l'âme. Je suis le Maire régulièrement élu de Njombé-Penja, depuis les dernières élections de juillet 2007. Dès ma prise de fonction le 25 septembre 2007 et après avoir constaté dans les livres comptables de la commune de Penja que les Sociétés Agro - industrielles exerçant dans cette localité ne payaient pas des impôts et taxes depuis bientôt trente ans (Patente, Impôts sur les Sociétés, enregistrement… ), j'ai saisi Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement pour dénoncer cette situation qui ne permettait pas à ma Commune d'asseoir une véritable autonomie financière.

Il faut dire que le paradoxe dans lequel Njombé-Penja vit est déconcertant : une zone très riche, avec des populations très pauvres. C'est pour corriger cette injustice que j'ai décidé d'écrire à Son Excellence Monsieur le Premier Ministre Chef du Gouvernement. Heureusement, cette requête n'est pas restée sans suite car le 03 décembre 2007, le Directeur général des Impôts m'a saisi par courrier pour m'informer du bien fondé de ma requête. Dans ce courrier, le Directeur général des Impôts décidait de reverser au régime de droit commun ces entreprises (Php, Spm, Caplain) qui faisait perdre à la fois de l'argent à l'Etat du Cameroun et aussi à la Commune, au Feicom… Il est important de noter que les salaires des ouvriers de ces sociétés tournent entre 15.000 Fcfa et 25 000 Fcfa/mois.

Dès que ces sociétés ont été notifiées par la Direction générale des Impôts de cette décision, j'ai reçu un coup de fil de monsieur François Armel, expatrié Directeur général de la Php, qui me jurait avoir ma tête à coup de millions. Quelques jours plus tard, c'est Mme Caplain et le Directeur général de la Spm qui me menaçaient à leur tour, de me faire assassiner ou emprisonner, après m'avoir fait déposer de mes charges de maire. Une fois la machine mise en branle, il m'a été collé sur le dos une sordide histoire incohérente de falsification de signature du Préfet du Moungo, qui vue de près, est ni plus, ni moins qu'un montage mal ficelé.

D'enquêtes en enquêtes, il en est sorti que je ne suis ni de près, ni de loin impliqué dans cette mascarade. En fait, il n'y a jamais eu falsification à la Commune de Penja, de la signature du Préfet du Moungo. Cette affaire à ce jour, est pendante sur la table du juge d'instruction n°2 du Tribunal de Grande Instance de Nkongsamba, qui ne m'a même pas encore entendu. Toutes ces récriminations n'ayant pas abouti car non fondées, on a attendu le 11 février dernier, pour envahir de nouveau, les renseignements généraux de faux rapports dans lesquels il ressortait que pendant le défilé, j'étais assis au moment où on exécutait l'hymne national. La technique occidentale aidant j'ai fais tenir pour me justifier, les CD-ROM du défilé, dans le but de confondre les manipulateurs, qui se sont investis à me détruire.

Le 25 février dernier, lorsque se déclenchent les mouvements de grève avec des pillages que personne n'a cautionné, ils ont tôt fait de me faire porter sur le dos, la responsabilité de la grève de Penja alors que n'eut été mon implication personnelle, Njombé-Penja aurait connu un sort assez lourd. Le Colonel Kalsoumou et les éléments du Gmi de Douala présents sur le terrain m'ont félicité pour le courage et le rôle que j'ai joué pour maîtriser la colère des jeunes en fureur. (Je vous fais tenir un CD- ROM réalisé par Canal 2 sur le terrain pendant ces incidents). Je me vantais d'ailleurs d'avoir ramené le calme dans ma localité le 27 février alors que les autres villes étaient encore au fort de la crise.
Mais curieusement, après le séjour des expatriés de la bananeraie à Yaoundé, je me suis surpris entrain d'être appréhendé comme un chef de gang devant mes populations par des militaires et gendarmes transports dans six camions (Armée de terre) et 12 pick-up (de la Gendarmerie) . Sans explication, j'ai été amené au Groupement de gendarmerie de Nkongsamba où mes téléphones ont été retirés, la somme d'argent que j'avais dans ma poche également. Entendu ce même jour sur ordre du Procureur de la République auprès des Tribunaux de Première et Grandes Instances de Nkongsamba; il m'était reproché deux chefs d'accusation : Complicité de pillage en bande et incitation à la révolte.

Parce que je ne me reproche rien, j'ai subi sans crainte, l'interrogatoire musclé du Colonel Nguete Nguete (Co-groupement du Moungo). Il faut rappeler qu'avant mon enlèvement, le Ministre d'Etat à l'Administration Territoriale venait de procéder illégalement à ma suspension aux fonctions de Maire pour une période de trois mois sans respect de la procédure décrite dans la loi sur la décentralisation de 2004 Titre 3 portant sur la suspension et la cessation de fonction de maire. En son article 94 al 1, 2, 3 il est stipulé ce qui suit : en cas de violation de loi ou de faute lourde, le Maire, après avoir été entendu ou invité à fournir des explications écrites sur les faits qui lui sont reprochés, peut être suspendu par arrêté du Minatd pour une période n'excédant pas trois mois.

A ce jour, il m'est difficile de savoir ce qui m'est reproché avec exactitude. Le droit de la défense et de la contradiction ayant été bafoué, j'ai compris que la manœuvre des expatriés de Njombe-Penja est en marche. Là om le bât blesse, c'est que pendant le forum des maires tenu du 29 au 1er Mars 2008, le ministre d'Etat Marafa Hamidou Yaya informait mes collègues de ce qu'en ce moment, il a déjà déposé sur votre table, la proposition en vue de ma révocation ! Quel acharnement! Quelle diligence qu'on n'a jamais vu auparavant au Minatd ! Je n'en suis pas surpris, les expatriés de Njombe Penja ont promis de me démettre à coup de millions…

Ce qui est choquant, c'est que depuis ma garde à vue, aucune visite ne m'est permise, comme si j'avais porté atteinte à la sécurité d'Etat. Pourtant les motifs qui ont entraîné ma garde à vue relèvent du droit commun, et que je ne suis pas encore inculpé. Des perquisitions illégales dans mon domicile, mon bureau et mon véhicule. De ma cellule, le gendarme greffier m'a informé que ma maison, mon bureau et mon véhicule ont été perquisitionné s sur réquisition du procureur de la République sans que je sois présent sur les lieux alors que j'ai été enlevé et il sait bien où il m'a fait garder. Cette perquisition qui a eu lieu le samedi 1er mars me bouleverse car comment comprendre, Excellence Monsieur le Président de la République, qu'un magistrat de ce rang, fût-il soutenu par n'importe qui, ne comprenne pas que les dispositions du nouveau code de procédure pénale imposent que le mis en cause soit présent au moment où son domicile est perquisitionné ou alors un de ses représentants et deux voisins ? Le sous-préfet qui conduisait cette mission, était entouré des gendarmes venus de Nkongsamba à cet effet.

Telle que cette affaire est manipulée, l'ai peur qu'en l'absence de toute preuve contre moi (preuve qu'il n'arrive pas à réunir), jusqu'à ce jour que ce procureur de la République qui multiplie des abus, ne soit amené à me placer en détention préventive pour satisfaire ces manipulateurs occultes déterminés à me détruire.

Excellence Monsieur le Président de la République, l'Etat de droit que vous vous battez à conforter chaque jour, n'aurait plus un sens si chacun ne cherche qu'à satisfaire ses désirs personnels.

Excellence Monsieur le Président de la République, voici cinq jours qu'il ne m'a pas été permis de boire de l'eau, de manger ou de communiquer avec ma famille. Pourtant, je ne suis pas accusé de crime contre l'Etat. Après avoir tout donné au Rdpc en décapitant l'opposition à Njombé Penja, le sort qui m'est aujourd'hui réservé, mérite que vous y accordiez votre très haute attention, afin que de ces geôles, je ne disparaisse pas définitivement.
Je n'ai jamais participé aux violences survenues sur l'ensemble du territoire du 25 février au 1er mars 2008. Au contraire, ma contribution était plus déterminante pour ramener la paix dans ma localité, les Cd-room en ma possession servant de preuves.

Paul Eric Kingué

Maire de Njombe Penja
Président Sous-section Rdpc

Depuis sa cellule






dimanche 23 mars 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: EN AVANT POUR LE RENDEZ VOUS DU 25 MARS



On se croirait dans l'affaire Dreyfus, disent de nombreux observateurs en constatant que le Colonel Edouard Etonde Ekoto est condamné alors que la justice admet qu'il n'est pas le prévaricateur que la propagande pro-gouvernementale donnait à penser. Trois mois après son incarcération à la prison centrale de New Bell, la défense du "Dreyfus Camerounais" a pu obtenir un renvoi en appel, ce qui devrait permettre, espérons le, à la justice et à ceux qui la rendent de ne s'en tenir qu'aux faits, c'est à dire aux témoignages et documents prouvant la probité de l'homme d'honneur qu'est l'ancien délégué auprès de la communauté urbaine de Douala, capitale économique. Puissent les magistrats, procureurs et autres rendre sereinement la justice et démontrer qu'au Cameroun la justice n'obéit pas le doigt sur la couture du pantalon au prince et à ses héritiers? C'est tout le mal qu'il faut souhaiter.
C'est dire combien le 25 mars constitue un autre rendez vous important dans l'histoire du pays des "Lions Indomptables"; soit la démonstration sera faite que la justice est plus que jamais l'instrument incontournable aux mains du pouvoir, soit il sera apporté le preuve que les camerounais peuvent encore croire en eux et en leurs héros. C'est bien de ça qu'il s'agit dans l'affaire Edouard Etonde Ekoto.

L3E

jeudi 20 mars 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: LA GROGNE NE FAIBLIT PAS DANS LA DIASPORA

Les violences au Cameroun auraient fait plus de 100 morts, selon une ONG

Le Cameroun a, semble t-il, retrouvé la calme après les émeutes du mois dernier, et le Président Paul Biya entreprend une reconquête du terrain à l'intérieur comme à l'extérieur, augmentant le pouvoir d'achat des fonctionnaires, 15%, et orchestrant une opération de communication de grande envergure. Les autorités camerounaises annoncent que rien ne s'est passé au Cameroun, comprenez par là que le soulèvement populaire n'était que l'oeuvre de vulgaires malfrats et autres camerounais manipulés par l'opposition, forcément.
Surtout, il ne faut pas dire qu'il y a des inadmissibles atteintes aux droits de l'Homme, que des gamins de 13 ans sont emprisonnés au mépris des conventions internationales pour la protection des mineurs, que le cas du Colonel Edouard Etonde Ekoto fait parler l'homme de la rue, malgré la propagande pro-gouvernementale qui a entouré sa condamnantion à 15 ans d'emprisonnement ferme. Bref, tout baigne au pays des "Lions Indomptables", selon l'oligarchie au pourvoir. C'est sans compter sur la mobilisation contre ce pouvoir totalitaire, notamment à l'étranger, où la diaspora camerounaise manifeste son rejet de la politique du fait accompli menant à la révision constitutionnelle tant contestée.

L3E



mardi 18 mars 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: JUSTICE EXPEDITIVE ET TERREUR POLICIERE



L'augmentation du pouvoir d'achat par le Président Paul Biya, comme début de réponse aux émeutes politico-sociales, est, c'est le moins qu'on puisse dire, un écran de fumée. Les Camerounais se laisseront-ils endormir par cette mansuétude subite de leur chef d'Etat, alors que des voix réclament l'envoi d'observateurs étrangers pour faire la lumière sur les répressions sanglantes et barbares commises par les forces de l'ordre? Rien n'est moins sûr.
La justice aux ordres poursuit sur sa lancée, celle des condamnations arbitraires et des procès expéditifs. Pendant que quelques fonctionnaires apprécient l'amélioration de leur pouvoir d'achat, certains de leurs compatriotes vivent un véritable calvaire, essayant vaille que vaille de tenir bon devant l'injustice réservée au leurs. Comme le rapporte le site Bonaberi.com, c'est le " calvaire des parents des détenus". et de poursuivre : "Devant les tribunaux, les familles essuient des fortunes diverses. Plusieurs ont cessé toute activité pour suivre le sort qui sera réservé aux leurs, arrêtés comme manifestants." On peut également lire des témoignages démontrant, s'il en était encore besoin, que le pouvoir camerounais ne s'embarrasse pas de considérations humanitaires dans sa chasse aux sorcières. "Je suis là tous les jours, hier (mardi ndlr) encore je suis partie d’ici à minuit lorsque le juge a décidé de poursuivre les audiences le lendemain et mon frère n’était toujours pas passé devant la barre ”, déclare Gisèle sœur aînée d’un prévenu. Pour une mère c’est plus dur. “ Chaque jour, je dois venir lui donner à manger en pleine audience. Je ne peux même pas lui adresser la parole. J’espère que ce supplice va prendre fin”, indique Maman Pauline. C'est bien tout ce qu'il faut espérer.
Et signe supplémentaire que le retour à la normale est précaire, l'on assiste à des opérations de patrouilles policières, d'intimidations diverses, et surtout, il ne fait pas bon de voyager entre Douala et Yaoundé. C'est ce que confirme les témoignages de voyageurs.
"Nous avons dû subir quatre contrôles avant d’arriver à Yaoundé. Dès qu’on arrive à tel endroit, il fallait sortir du bus pour un contrôle et ainsi de suite !" soutient Francis Laplage, outré. D’après cet homme, animateur dans une radio privée à Douala, des gendarmes et des militaires, postés sur la route Douala-Yaoundé, arrêtent "systématiquement" les voitures allant dans un sens comme dans l’autre, demandant aux passagers de descendre.
"Des gendarmes et des hommes habillés en noir nous font sortir du bus, personne par personne. Et ce n’est que lorsqu’on est contrôlé négatif qu’on peut passer le barrage ; c’est-à-dire lorsqu’on ne leur a rien trouvé de suspect", déclare ce jeune homme, étudiant à l’université de Douala. Une situation que ces passagers disent ne pas comprendre, ce d’autant plus "qu’ils [gendarmes et militaires] ne nous disent pas ce qui se passe", se sont plaint plusieurs passagers.
Entre les arrestations arbitraires, les sentences fantaisistes et scandaleuses, une opération "mains propres" qui envoie le Colonel Edouard Etonde Ekoto en prison, oubliant miraculeusement son ex-collègue parlementaire, Boot A Ngon, accusé également d'avoir détourné des fonds publics, les camerounais ont droit à un totalitarisme dans toute sa splendeur. Combien de temps encore cela va durer ?

L3E

lundi 17 mars 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO:LE CAMEROUN ET L'EXEMPLE CHINOIS



Lejeune Mbella Mbella, Ambassadeur du Cameroun en France

Pendant que le Président Paul Biya distrait les camerounais en augmentant le pouvoir d'achat des fonctionnaires; son ambassadeur Lejeune Mbella Mbella, photo ci-dessus, s'occupe du SAV, comme il l'a fait en expliquant dernièrement les émeutes selon le pouvoir en place ICI
Au moins, ça évite de parler de la situation qui rappelle étrangement ce qui se passe au Tibet, où les autorités chinoises parlent,elles aussi,de groupuscules, de terroristes et autres, pour expliquer les émeutes des tibétains qui refusent de plier sous la dictature du pouvoir central chinois. Pour un peu, on se demanderait si le gouvernement camerounais n'a pas fait ses classes en Chine. Passons.
Puisque la situation , semble t-il, est redevenue normale, que les camerounais sont contents et célèbrent leur chef de l'Etat, il est toujours intéressant d'entendre des voix dissonantes, comme celles qui parlent de la réaction du Gouvernement qui a été "brutale et sans concession ", du lourd bilan des représailles policières entre "100 et 300 morts", des "arrestations arbitraires et procès expéditifs avec des condamnations exorbitantes... "
Surtout, il n'est pas question de rappeler aux autorités camerounaises que de plus en plus d'ONG demandent la création de commission d'enquêtes sur les massacres, dénoncent les arrestations arbitraires, réclament la réouverture ldes organes de communication et la renonciation à l’initiative de révision de l’article 6 alinéa 2 de la constitution de janvier 1996…. Tout va bien, semble t-il. Pour preuve, le Président Paul Biya mènerait une lutte acharnée contre la corruption, d'où, par exemple, l'emprisonnement du Colonel Edouard Etonde Ekoto. Le Cameroun semble bien s'inspirer de l'exemple chinois au Tibet. Comme quoi, chacun a le modèle qu'il peut.

L3E





vendredi 14 mars 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: " LE CALME APRES LA TEMPÊTE"



"Le calme après la tempête". Tel était l'intitulé de la causerie organisée par Son Excellence Lejeune Mbella Mbella,Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Cameroun en France, à la Maison de la presse de Radio France Internationale. Après les émeutes politico-sociales du mois dernier, qui ont été réprimées dans la violence que l'on sait, le pouvoir camerounais essaye de se racheter une conduite. Pour y parvenir, même si le mal est fait, il ne recule devant rien. Après la manoeuvre de diversion relative à l'augmentation de 15% du pouvoir d'achat des camerounais, comme l'a décidé UNILATERALEMENT le président Paul Biya, voici venu le temps des opérations de COM tous azimuts. Il faut bien que la nouvelle conseillère en COM du président camerounais justifie ses émoluments qui feraient rêver tous les africains qui travaillent plus pour ne rien gagner.
Bref, de la rencontre avec le diplomate camerounais,on n'a rien appris comme information nouvelle au sujet des dernières révoltes. Son Excellence Lejeune Mbella Mbella a fait le travail, comme on dit chez les américains, c'est à dire dérouler l'axe de communication soigneusement élaboré depuis le Cameroun. Le contraire eût été surprenant; donc ce qu'il faut retenir tient en quelques points.

1) Les émeutes n'ont rien de politique; c'est l'oeuvre d'agiteurs qui veulent attenter à la démocratie camerounaise
2) La République a su répondre à cette tentative de déstabilisation, en recourant aux forces de l'ordre qui n'ont fait que leur travail. Il n'y a donc pas eu d'arrestations arbitraires, comme l'annoncent plusieurs ONG.
3) Le bilan des émeutes est très important, il reste à évaluer l'ampleur des préjudices et déprédations commis par des "vandales" qui s'en sont pris aux personnes et à leurs biens, sans oublier les infrastructures publiques.
4) Le bilan des victimes humaines est conforme à ce qui a été annoncé officiellement par le gouvernement, c'est à dire environ 40 morts.
5) La fermeture des radios Equinoxe et Magic FM est surtout le fait qu'elles ne remplissaient pas jusqu'ici les obligations requises pour diffuser les informations.
6) Le Cameroun est un pays indépendant, donc il n'acceptera ni commission d'enquête de l'Union Africaine, encore moins une de l'ONU.
7) La question de la modification constitutionnelle se pose effectivement, elle devrait plutôt empruntée la voie d'une ratification parlementaire, ce qui n'enlève rien à son caractère démocratique.
8) Le Président Paul Biya a entrepris une réelle lutte contre la corruption, d'où les arrestations et emprisonnements de dirigeants de sociétés para-publiques. Il n'a aucune "chasse aux sorcières", comme l'affirment certains agitateurs à l'Etranger.

Conclusion, si l'on s'en tenait aux dires de l'ambassadeur du Cameroun en France, on en viendrait même à se demander si les vidéos des exactions commises par les policiers, les corps inertes,les gamins protestant à mains nues devant des forces de l'ordre en panique, les témoignages de personnes, n'étaient pas de grossiers montages faits par les "groupuscules" qui menacent le modèle de démocratie qu'est le Cameroun? C'est ce que l'on appelle un DENI de la réalité, qui va souvent de pair avec les pouvoirs autoritaires. C'est bien le cas du pays des "Lions Indomptables"

L3E


jeudi 13 mars 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: LA BARBARIE ET LE POUVOIR D'ACHAT



"En voilà un qui sait ce que l’amélioration du pouvoir d’achat veut dire : une semaine après les plus graves violences que le Cameroun a connues depuis le début des années 90, le président Paul Biya est sorti de sa torpeur en augmentant de 15 % le salaire des fonctionnaires et en suspendant les droits de douane sur plusieurs produits de
«première nécessité». Le tarif de l’électricité, du téléphone et de l’essence pourrait être aussi revu à la baisse dans les semaines à venir. " Ces lignes ne sont pas extraites d'un journal d'opposition camerounais, mais du quotidien français Libération.
C'est bien ce qu'on appelle prendre les camerounais pour des IMBECILES. En 25 ans de règne, le locataire d'Etoudi a préfèré attendre des émeutes sociales sur fond de ressentiments politiques, de refus de bidouillage constitutionnel, pour jouer les pères Noël. Quel FOUTAGE de gueule !
Au Cameroun, on ne compte plus les exactions, les privations de liberté, les emprisonnements arbitraires et autres atteintes aux droits de l'Homme. Qui pourra oublier que le Colonel Edouard Etonde Ekoto est emprisonné depuis 3 mois, à l'issue d'un procès-règlements de comptes ? Qui pourra oublier que les gamins, mineurs de surcroit, sont condamnés au quotidien par des tribunaux d'exception agissant au nom de la République? Qui pourra oublier que l'on reste sans nouvelle de certaines figures de l'opposition qui ont eu le tort de dire NON à la volonté de Paul Biya de rester au pouvoir au delà de 2011?
Qu'on ne s'y trompe pas, toutes ces décisions ne sont que de vulgaires opérations de COM, normal, il paraît qu'une ex-conseillère de l'Elysée s'occupe désormais de redorer le blason terni du président camerounais. Les Camerounais ne sont pas dupes, même s'ils accueillent avec soulagement des mesures économiques en faveur du pouvoir d'achat, il ne fait pas de doute que leur priorité principal est de voir leur pays débarrassé de sa clique de LIQUIDATEURS, ceux là qui ont plongé leur pays dans le chaos absolu. Suivez nos regards !
On ne doute pas qu'ils suivront scrupuleusement et avec beaucoup d'angoisse ce qui se dira lors de la session parlementaire convoquée ce jeudi prochain et qui devrait être au centre d’enjeux de pouvoir sur la conduite future des affaires du pays, la seule préoccupation finalement "digne d’intérêt", comme l'a si justement souligné A Batongué dans un article repris ICI
Au Cameroun, comme le fait remarquer la journaliste Fanny Pigeaud "Biya apaise les esprits à coups de baisses des prix". Il ne fera toutefois pas oublier que la barbarie de son régime a commis, une fois encore, des assasinats massifs, selon quelques ONG, les représailles des "apprentis sorciers", terme utilisé par le pouvoir, ont fait au moins une centaine de morts, la plupart tués par les balles des forces de l’ordre. Et que dire des 2000 personnes arrêtées au cours de "rafles" dans des quartiers populaires et qui l'ont été sur la base de témoignages fantaisistes ? Ah, c'est vrai, il ne faut plus en parler, le pouvoir d'achat doit tout effacer.

L3E

lundi 10 mars 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: QUE DEVIENT BOOT A NGON ???




Au lendemain de sa condamnation à 15 ans d'emprisonnement ferme, le journaliste H Foimoukon, qui s'est fait le spécialiste du dossier du Colonel Edouard Etonde Ekoto, relatait la panique qui avait saisi la gendarmerie nationale et le pouvoir camerounais dès lors que le verdict avait été annoncé au TGI de Douala. "Le colonel Edouard Nathanaël Etondè Ekotto est un prisonnier encombrant. Avant de le condamner, l’on n’avait pas encore décidé de l’endroit où il doit être placé en détention,d’où cette embrouille", lâchait même un gradé de la gendarmerie nationale. C'est dire si tout est politique dans cette affaire de détournement de fonds du PAD et que le cas réservé à l'ancien homme fort de Douala relève du secret défense. Combien de temps encore ?
D'autre part, de nombreux observateurs ne cessent de soulever d'autres questions sur le bien fondé du procès ayant conduit au verdict tant contesté. Effectivement, en restant logique, on ne peut que se demander pourquoi la justice s'est-elle précipitée pour condamner alors qu'elle reconnaît que les faits de corruption n'étaient pas avérés. Pis, et ça démontre combien le procès du PAD n'est qu'un règlement de comptes politiques , on se demande à qui pouvait bien profiter une incarcération du Colonel Edouard Etonde Ekoto en fin d'année 2008. Fallait-il offrir un cadeau aux Camerounais à l'occasion des traditionnels vœux présidentiels ?
Le père Noël de la République avait-il besoin d'un
"cadeau" qui donnerait du relief et crédit à sa mise en scène baptisée "Opération Epervier" ? C'est bien ce qui apparaît, d'autant plus que l'on ne s'explique toujours pas comment des deux députés, dont l'immunité parlementaire a été levée, le 5 octobre 2006, seul l'ancien délégué auprès de la communauté urbaine de Douala a été jugé dans le cadre du procès du PAD. Qu'est donc devenu Boot à Ngon André, député du Mbam et Inoubou, lui aussi poursuivi pour des supposées indélicatesses dans le dossier du Crédit Foncier du Cameroun? S'est-il volatilisé depuis ? A t-il bénéficié de la clémence du Chef de l'Etat camerounais ? A t-il accepté de cautionner le révision constitutionnelle, chose à laquelle s'est d'emblée opposé le Colonel Edouard Etonde Ekoto en sa qualité de député du Wouri ?

Pourquoi le pouvoir camerounais garde t-il le silence sur le cas Boot à Ngon André, alors qu'il est accusé, lui aussi, d'un Crime, celui de la gestion indélicate, selon le justice ? Le moins qu'on puisse dire, c'est que la justice a réellement choisi de ne réduire au silence, politique et sociale, qu' Edouard Etonde Ekoto, oubliant d'en faire de même pour son ancien collègue au parlement camerounais. Justice télécommandée, dites vous ? Oui. Faut-il conclure que la levée de l’immunité parlementaire de Boot à Ngon André n'était qu'un leurre pour amuser la galerie? C'est ce qu'il faut penser tellement le deux poids, deux mesures,est évident.

L3E

samedi 8 mars 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: JUSQU'OU IRA L'INSTRUMENTALISATION DE LA JUSTICE ???



Un observateur étranger,Jacques Barrat,très bien introduit dans les affaires de la FRANCAFRIQUE , déclarait récemment à propos du pouvoir camerounais: "les jeunes Camerounais ont l’âme en peine parce que les ressources naturelles, économiques et financières, sont détournées par les hommes du Renouveau, pour des intérêts personnels..... L’Occident sait par exemple qu’il y a au Cameroun plus de milliardaires que dans toute la France."
Depuis, "les jeunes camerounais" ont bien confirmé ces propos, démontrant ainsi que le Cameroun était une poudrière, un pays où le président de la république instrumentalise tous les pouvoirs, à commencer par la justice qui sert de machine à éliminer tous ceux qui remettent en cause SON pouvoir . Les procès expéditifs et les verdicts fantaisistes liés aux dernières émeutes sociales et politiques sont des témoignages accablants de cette terrible réalité,celle d'un totalitarisme qui avance désormais à visage découvert.

D'autre part, c'est une preuve supplémentaire que la démocratie au Cameroun n'est qu'une illusion, on reparle de l'opération dite "mains propres". Celle ci était censée apporter une réponse ferme aux détournements des biens publics qui exacerbent les tensions sociales dans un pays en pleine paupérisation. Selon l' expression si chère à Paul Biya, lui même, " L'opération Epervier fera que les prévaricateurs rendent gorge". Et si le bon exemple venait d'en haut, histoire de donner plus de crédit aux vagues d'arrestations médiatiquement organisées ? Il ne faut pas rêver. Le président camerounais s'est-il servi de l'opération "mains propres" pour "liquider la moitié d'une classe politique qui l'a soutenue depuis 25 ans ?", s'interrogeait le quotidien Aurore Plus, édition du 11 janvier dernier. On peut l'affirmer, même s'il faut souligner que l'exemple du Colonel Edouard Etonde Ekoto, dont le parcours en tant que homme d'affaires en dehors des sphères du pouvoir, est une exception qui confirme la règle. Fallait-il museler certains barons du régime en vue de l'échéance de 2011? Certains le pensent, sachant que des langues pouvaient se délier et compromettre l'opération de séduction entreprise par le chef de l'Etat pour se maintenir au pouvoir. Les camerounais sont-ils pris pour des cons ? C'est ce que confirme encore mieux Jacques Barrat :" Biya ne se hâte pas pour relancer l’opération Epervier parce qu’il risque mettre le grappin sur ses proches collaborateurs ". Au nom du peuple camerounais, "il faut arrêter les détourneurs des deniers publics", répètent à longueur de journée les courtisans du pouvoir en place. C'est manifestement de l'humour camerounais, rien de plus.

L3E

mercredi 5 mars 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: L'HEURE DE LA CHASSE AUX SORCIERES

L'image “http://www.lepoint.fr/content/system/media/2/20080226/2008-02-26T175758Z_01_NOOTR_RTRIDSP_2_OFRWR-CAMEROUN-EMEUTES-20080226.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.

" Ce qui est choquant, c'est que depuis ma garde à vue, aucune visite ne m'est permise, comme si j'avais porté atteinte à la sécurité d'Etat. Pourtant les motifs qui ont entraîné ma garde à vue relèvent du droit commun, et que je ne suis pas encore inculpé. Des perquisitions illégales dans mon domicile, mon bureau et mon véhicule. De ma cellule, le gendarme greffier m'a informé que ma maison, mon bureau et mon véhicule ont été perquisitionnés sur réquisition du procureur de la République sans que je sois présent sur les lieux alors que j'ai été enlevé et il sait bien où il m'a fait garder. Cette perquisition qui a eu lieu le samedi 1er mars me bouleverse car comment comprendre, Excellence Monsieur le Président de la République, qu'un magistrat de ce rang, fût-il soutenu par n'importe qui, ne comprenne pas que les dispositions du nouveau code de procédure pénale imposent que le mis en cause soit présent au moment où son domicile est perquisitionné ou alors un de ses représentants et deux voisins ? Le sous-préfet qui conduisait cette mission, était entouré des gendarmes venus de Nkongsamba à cet effet.
Telle que cette affaire est manipulée, l'ai peur qu'en l'absence de toute preuve contre moi (preuve qu'il n'arrive pas à réunir), jusqu'à ce jour que ce procureur de la République qui multiplie des abus, ne soit amené à me placer en détention préventive pour satisfaire ces manipulateurs occultes déterminés à me détruire.

Excellence Monsieur le Président de la République, l'Etat de droit que vous vous battez à conforter chaque jour, n'aurait plus un sens si chacun ne cherche qu'à satisfaire ses désirs personnels.
Excellence Monsieur le Président de la République, voici cinq jours qu'il ne m'a pas été permis de boire de l'eau, de manger ou de communiquer avec ma famille. Pourtant, je ne suis pas accusé de crime contre l'Etat. Après avoir tout donné au Rdpc en décapitant l'opposition à Njombé Penja, le sort qui m'est aujourd'hui réservé, mérite que vous y accordiez votre très haute attention, afin que de ces geôles, je ne disparaisse pas définitivement.
Je n'ai jamais participé aux violences survenues sur l'ensemble du territoire du 25 février au 1er mars 2008. Au contraire, ma contribution était plus déterminante pour ramener la paix dans ma localité, les Cd-room en ma possession servant de preuves." La suite ICI

Ces passages sont extraits du courrier envoyé au Président de la République par l'ancien maire Paul Eric Kingue. Dans le dernier article ICI, vous pouviez lire que son arrestation était programmée, en raison de son attitude responsable lors des dernières émeutes. Désormais, à l'image du Colonel Edouard Etonde Ekoto, l'ancien maire se retouve en prison. Qu'a t-il fait pour mériter ce sort? Le pouvoir camerounais fera comprendre qu'il a porté atteinte à la sécurité de l'Etat. Paul Biya a bien parlé "des apprentis sorciers qui dans l’ombre ont manipulé ces jeunes ", sous entendu ceux qui voulaient le renverser. Cela démontre combien la paranoïa s'est emparée des commandes de l'Etat.
Comme le rapporte Noé Ndjebet Massoussi, journaliste du quotidien le Messager,dont il faut saluer le courage en ces temps de représailles féroces, "La reprise des activités n’est pas l’hirondelle qui annonce le printemps. Au contraire. Une véritable chasse aux sorcières a commencé au Cameroun". Et de relater justement les déboires de certains camerounais, notamment le cas du maire: "Moins d’une semaine après la sortie du président de la République, une opération de tri est engagée depuis le week-end dernier pour isoler “ les brebis galeuses ” du reste du troupeau. Paul Eric Kingue, maire élu de Penja et responsable local du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), a de gros soucis aujourd’hui. Par l’arrêté n° 00033/A/Minatd/Dctd du 29 février 2008, le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd), Marafa Hamidou Yaya, a suspendu ce magistrat municipal de ses fonctions pour une durée de 3 mois.
Autant dire que ce dernier, malgré sa lettre ouverte au chef de l'Etat, n'est pas sorti de prison. D'autant plus que le pouvoir camerounais, dans sa fuite en avant, agit sans discernement, terrorisant tous ceux qu'il considère comme insoumis à sa volonté, voire opposés à la modification de la constitution. A partir de ce postulat, tout est possible et le pire devient la norme.
Le Cameroun est définitivement tombé très, très bas, comme le vérifie depuis le 13 décembre dernier,l'ancien homme fort de Douala, Edouard Etonde Ekoto, lui qui a rendu tant rendu de services à sa patrie. Comme quoi, ce pays marche sur la tête.

L3E


lundi 3 mars 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: BIYA A T-IL UTILISE SON JOKER ?



A quelque chose malheur est bon, a t-on coutume de dire. Au Cameroun, malgré la chape de plomb qui s'est abattue sur les médias dits libres, le pouvoir n'a pas pu empêcher la circulation de vidéos sur Internet. Résultat: Il a tombé le masque au cours des Quatre jours d'émeutes qui ont ébranlé sa confiance. A l'occasion du procès expéditif et de l'emprisonnement du Colonel Edouard Etonde Ekoto, nous n'avons eu cesse de dénoncer l'INACCEPTABLE condamnation politique qui se cachait derrière le verdict du 13 décembre dernier.
A la lumière de ce qui se passe au Cameroun, c'est à dire des exactions massives, une chasse aux sorcières, le feu vert donné aux forces de l'ordres pour étouffer tout ce qui peut gêner aux entournures un pouvoir aux abois, il ne fait plus de doute que le régime camerounais a définitivement montré son vrai visage.
Un calme précaire étant revenu, par la force des armes et de l'arbitraire, il revient désormais à la justice de rendre grâce au Prince. Et pour ça, il ne manque pas de chefs d'accusation pour justifier les atteintes aux Droits de l'Homme. Comme dans l'affaire du PAD, la justice démontre qu'elle est bien sous le joug du garant des institutions républicaines. Nous l'affirmions, c'est ce que rappelle encore le site Bonaberi.com, en revenant sur le caractère expéditif et aléatoire des sanctions,au point de reposer la question sur la partialité de la justice " Que dire de notre justice ? On a pu voir, que ce corps d’État, était complètement inféodé au concept nombriliste que se fait Paul Biya du Cameroun. En effet, une dizaine de jeunes ont été condamné, en comparution visiblement immédiate, à 15 ans d’emprisonnement ferme..." Et de relater le carnage du 27 février, celui dont la communauté internationale ne parle pas. Il s'agit de la souricière tendue par les forces de l'ordre aux jeunes manifestants sur le pont du Wouri :"Il n’y aurait rien de rédhibitoire, si ces forces de l’ordre n’avaient ouvert le feu sur la foule prise en sandwich, appuyés par des hélicoptères qui n’ont pas hésité à balancer des bombes lacrymogènes sur une foule dépitée, ne laissant d’autre choix, aux plus téméraires, que celui de se jeter dans les eaux tumultueuses du Wouri. Ni Cameroon Tribune et ses immenses moyens, ni la CRTV n’ont couvert ces évènements, pourtant d’une si grande gravité. Fort heureusement, tous les médias au Cameroun ne sont pas partiaux et l’information parvient à filtrer peu à peu.
Pour terminer, le site relate le sort réservé à cette figure du mouvement estudiantin, Jacques Tiwa, connu sous le pseudonyme de NKrumah, ancien dirigeant du " parlement estudiantin" et membre fondateur du Conseil National pour la Résistance, "qui a été lâchement abattu par des mitraillettes. Que lui reprochait-on ? Fomentait-il un coup d’État contre le Président ? Avec quels moyens ? Alimentait-il d'une quelconque manière une rébellion ? Quand bien même, sommes-nous de ces États où les opposants au pouvoir n’ont pas droit à des procès pour faire éclater la justice sur les faits qu’on leur reprocherait ? Au lieu de cela, dans notre pseudo-démocratie, on en est encore à abattre les fils du pays, jusque dans leur propre maison comme du vulgaire bétail".
Aujourd'hui, au delà du spectacle de désolation offert par les villes théâtres d'affrontements entre les révoltés et les forces de l'ordre, il y a des leçons qu'il faut retenir de ces quatres jours d'émeutes sociales et politiques, n'en déplaise au pouvoir camerounais.
D'abord, la justice est le véritable fer de lance de l'oppression politique, ce qui explique les termes pompeux utilisés, à savoir
" Coaction d’activités dangereuses, destruction de bien publics, destruction de bien d’autrui, barricades et vagabondages, défaut de pièces d’identité…",pour noyer ceux qui se sont soulevés contre l'imbuvable autocratie.
Ensuite, c'est la fuite en avant dans une logique de terreur, comme en témoignent les exemples de cet élu Paul Eric Kingué, membre du RDPC et maire de Penja, qui n’a cessé de témoigner sur les exactions de l’armée dans sa localité, qui devrait bientôt se retrouver en prison pour,parions le, "atteinte à la sécurité de l'Etat", ainsi que la disparition de l'opposant Mboua Massock. Qu'est-il devenu ? A t-il été victime d'une balle tirée par un policier qui n'a pas su maîtriser ses nerfs ?
Enfin, et c'est un autre signe positif sur le délitement du pouvoir camerounais, les troubles ont mis en exergue le niveau de désorganisation de l'Etat, qui incapable de calmer par le dialogue le mécontentement grandissant des populations, s'est lancé dans une répression inouïe
des centaines de jeunes dont des adolescents, des étudiants, des élèves, des chômeurs. Conséquence: la communauté internationale serait en passe de lâcher officiellement le président Paul Biya. De nombreux diplomates ont même fait état de leur mécontentement sur la violence aveugle utilisée par le gouvernement pour gérer cette crise sociale et politique. certains diplomates pensent, sous couvert, d'anonymat, que "Paul Biya a grillé son joker, en prenant la parole sans donner des pistes de solution à un malaise social et politique pourtant réel ". D'ici là à penser à une alternative démocratique, tout ce qui donne des cauchemars à l'oligarchie au pouvoir, il n'y a qu'un pas qui sera probablement franchi. Quand ? Le plus tôt serait le mieux pour tout le monde ,le peuple camerounais, donc aussi le Colonel Edouard Etonde Ekoto, condamné très certainement parce qu'il n'envisageait pas que le Cameroun devienne la propriété privée d'une poignée de personnes.

L3E





samedi 1 mars 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: DES FATWAS EN GUISE DE JUSTICE

Justice : camer.be

"Nous sommes très préoccupés par les violences qui se poursuivent depuis plusieurs jours dans l’Ouest du Cameroun et qui touchent depuis hier la capitale, Yaoundé. Ces violences, d’où qu’elles viennent, sont inacceptables. Nous appelons au retour au calme. Nous souhaitons que le débat politique puisse se dérouler de manière pacifique et démocratique......" Telle est la teneur du communiqué du Quai d'Orsay. La France via son ministère des Affaires Etrangères est sortie de son silence. Peut-elle n'avait-elle pas été informée qu'il se passait des choses pas "très démocratiques" dans un pays qui reste essentiel pour son rayonnement international ?
Puisque nous y sommes, et qu'il semble que Paul Biya ne fasse plus rire le Conseil de l’Union européenne, on en profitera donc pour signaler également que la justice camerounaise, celle qui s'est si bien illustrée pour faire emprisonner le Colonel Edouard Etonde Ekoto dans l'affaire dite du PAD, se fait de nouveau expéditive depuis la fin des émeutes.
On la savait aux ordres du pouvoir, rendant des verdicts fantaisistes et criminels. Elle le prouve une fois encore, en exécutant, comme l'on fait remarquer certains journalistes, des FATWAS. C'est dire combien le Cameroun sombre dans un totalitarisme qui ne prend même plus la peine de se cacher. Est-ce un signe que la fin du régime Biya a sonné? En attendant que cela se confirme, il y a tout lieu d'être inquiet devant la tournure prise par les évènements: "La nouvelle est tombée hier comme un couperet au Tribunal de première instance de Yaoundé. Plus d’une dizaine de jeunes appréhendés par les forces de l’ordre dans cette ville lors des manifestations qui ont secoué le pays ont écopés 15 ans d’emprisonnement ferme pendant que des centaines des gardés à vue attendaient encore d’être jugés......" Suite de l'article ICI
Espérons que la communauté internationale, à commencer par l'union européenne, saura prendre des mesures nécessaires afin de mettre un terme à "l'exemplarité" des sentences prononcées par la justice camerounaise. N'est-ce pas Messieurs Sarkozy et Kouchner ?

L3E