samedi 8 mars 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: JUSQU'OU IRA L'INSTRUMENTALISATION DE LA JUSTICE ???



Un observateur étranger,Jacques Barrat,très bien introduit dans les affaires de la FRANCAFRIQUE , déclarait récemment à propos du pouvoir camerounais: "les jeunes Camerounais ont l’âme en peine parce que les ressources naturelles, économiques et financières, sont détournées par les hommes du Renouveau, pour des intérêts personnels..... L’Occident sait par exemple qu’il y a au Cameroun plus de milliardaires que dans toute la France."
Depuis, "les jeunes camerounais" ont bien confirmé ces propos, démontrant ainsi que le Cameroun était une poudrière, un pays où le président de la république instrumentalise tous les pouvoirs, à commencer par la justice qui sert de machine à éliminer tous ceux qui remettent en cause SON pouvoir . Les procès expéditifs et les verdicts fantaisistes liés aux dernières émeutes sociales et politiques sont des témoignages accablants de cette terrible réalité,celle d'un totalitarisme qui avance désormais à visage découvert.

D'autre part, c'est une preuve supplémentaire que la démocratie au Cameroun n'est qu'une illusion, on reparle de l'opération dite "mains propres". Celle ci était censée apporter une réponse ferme aux détournements des biens publics qui exacerbent les tensions sociales dans un pays en pleine paupérisation. Selon l' expression si chère à Paul Biya, lui même, " L'opération Epervier fera que les prévaricateurs rendent gorge". Et si le bon exemple venait d'en haut, histoire de donner plus de crédit aux vagues d'arrestations médiatiquement organisées ? Il ne faut pas rêver. Le président camerounais s'est-il servi de l'opération "mains propres" pour "liquider la moitié d'une classe politique qui l'a soutenue depuis 25 ans ?", s'interrogeait le quotidien Aurore Plus, édition du 11 janvier dernier. On peut l'affirmer, même s'il faut souligner que l'exemple du Colonel Edouard Etonde Ekoto, dont le parcours en tant que homme d'affaires en dehors des sphères du pouvoir, est une exception qui confirme la règle. Fallait-il museler certains barons du régime en vue de l'échéance de 2011? Certains le pensent, sachant que des langues pouvaient se délier et compromettre l'opération de séduction entreprise par le chef de l'Etat pour se maintenir au pouvoir. Les camerounais sont-ils pris pour des cons ? C'est ce que confirme encore mieux Jacques Barrat :" Biya ne se hâte pas pour relancer l’opération Epervier parce qu’il risque mettre le grappin sur ses proches collaborateurs ". Au nom du peuple camerounais, "il faut arrêter les détourneurs des deniers publics", répètent à longueur de journée les courtisans du pouvoir en place. C'est manifestement de l'humour camerounais, rien de plus.

L3E

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