lundi 28 avril 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: NOUVEAU RENDEZ VOUS AVEC LA JUSTICE


"La communauté internationale" s'élève contre ce qui se passe au Tibet, mais observe un silence assourdissant sur ce se passe au Cameroun. Pourquoi ? La raison du Bizness et la géopolitique ne sont-elles pas les principales motivations qui poussent à la condamnation de la Chine ? On peut le dire alors que pouvoir camerounais se comporte de la même manière que le pouvoir central chinois dans la province du Tibet.
A la veille du procès en appel dans l'affaire PAD, qui devrait permettre aux avocats du Colonel Edouard Etonde Ekoto de demander la relaxe de celui-ci, on ne peut ne pas rappeler que les Camerounais n'en peuvent plus de ce pouvoir qui se permet tout depuis 1982. On en voit les conséquences avec l'emprisonnement de ce courageux patriote, qui a probablement eu le tort de penser tout haut qu'il fallait trouver des solutions à l'absence de développement économique et social, la paupérisation croissante de la population, plutôt que d'envisager un éventuel prolongement du bail de Paul Biya à la tête de l'Etat camerounais. Visiblement, ce dernier ne l'entend pas de cette oreille là, ce qui explique pourquoi il se donne les moyens de ses "ambitions", quitte à instrumentaliser la justice à des fins personnelles.

L3E

samedi 26 avril 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: APPEL OU ENIEME RECULADE DU POUVOIR ?



Le Colonel Edouard Etonde Ekoto, ancien délégué du gouvernement, député du Wouri et Président du conseil d'administration du Port autonome de Douala, a été condamné à 15 ans d'emprisonnement par la justice camerounaise et incarcéré à la prison centrale de New-Bell, depuis le 13 décembre. Malgré l'absence de preuves et des accusations sans fondement, la justice ayant même reconnu qu'elle n'était pas parvenue à prouver les faits de corruption dans la gestion du PAD, l'ancien homme fort de Douala est privé de liberté. Pourquoi?
Procès politique? Sans doute ! Justice à tête chercheuse ? Sûrement ! Certains observateurs, à commencer par quelques journalistes, parlent d'une cabale, de règlements de comptes.... A qui profite donc ce verdict scandaleux ?
Sauf surprise de dernière minute, la justice devrait procéder à l'Appel dans l'affaire PAD, c'est pourquoi, il est intéressant de se rappeler de quoi l'on parle exactement. Me Mbongo Martine, avocate du collectif Edouard Etonde Ekoto, a apporté un éclairage intéressant, interview ci-dessous, sur cette affaire toute cousue de fil blanc.

L3E


jeudi 24 avril 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: LA CORRUPTION EST BIEN EN PLACE


La corruption, marque de fabrique du pouvoir camerounais? C'est bien ce qu'il faudrait penser après les déclarations de l’ancien ministre de la Fonction publique Garga Haman Adji, qui a affirmé, samedi dernier sur la BBC, lors d'un débat face à Pierre Moukoko Mbonjo, un baron du pouvoir, que ce fléau était lié au système Biya, Chef de l'Etat actuel. Quand on entend ça, notamment de la part d'un homme qui en sait beaucoup, on ne peut que douter, un peu plus, de " l'opération Epervier", qui est présentée comme la " chasse aux prédateurs" ou "pilleurs"
des deniers publics.
On disait, encore plus depuis l'emprisonnement arbitraire de l'ancien Délégué du gouvernement, Edouard Etonde Ekoto, que l'opération dite anti-corruption n'était que le cadre, dans beaucoup de cas, à une suite de règlements de comptes politiques.L'ancien ministre de la fonction publique n'infirme pas ce constat.Garga Haman Adji parle même de " 60% des ministres du gouvernement en place qui sont corrompus".
Ce qu'il faut retenir de cette confession, c'est que " L’ampleur (corruption) est telle qu'elle n'est pas mesurable ", a affirmé l'ancien ministre désormais dans l'opposition. Plus inquiétant, selon lui les " gros voleurs" veulent créer une "dynastie financière " face à la " plèbe" impuissante et la " classe moyenne " quasiment aphone. Que fait donc le président Biya ? N'est-il pas temps qu'il montre la voie à suivre, par exemple, en faisant son mea culpa? Il faut croire qu'il n'y pense pas, d'où sa volonté de prolonger son bail à la tête du Cameroun. Comme quoi, il n'y a que le pire à attendre de ce pouvoir là.

L3E

mardi 22 avril 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: REVELATIONS AUTOUR DE L'EMPRUNT OBLIGATAIRE


MBOA sur son blog rappelle le proverbe populaire "La vérité est comme les fesses, on est obligé de s'asseoir avec". Cet aphorisme africain prend toute sa signification quand on parle du sort réservé à l'ancien homme fort de Douala, Edouard Etonde Ekoto, par le pouvoir camerounais. Une fois condamné à 15 ans d'emprisonnement dans l'affaire du PAD, à l'issue d'un procès tronqué et fleuve, la justice camerounaise croyait que les arguments mis en avant permettraient de justifier son verdict. Erreur ! De nombreux observateurs de la vie politique locale affirment désormais que le Colonel Etonde Ekoto est LA victime de sordides règlements de comptes politiques, camouflés derrière la "lutte contre la corruption".
Ensuite, c'est au tour de journalistes d'investigation ( il y en a au Cameroun) de faire la lumière dans l'affaire de "l'emprunt obligataire", institution qui aurait dû valoir des éloges à ses initiateurs. Or, aussi surprenant que ça paraisse, ces derniers sont mis en examen pour "escroquerie", et l'ancien délégué auprès de la communauté urbaine de Douala, est carrément frappé d'une "double peine".Tout cela se déroulant dans la plus grande confusion entre les ragots et les insinuations visant sa gestion de la capitale économique.
Et pourtant, comme le relève le journal " le Nouvel Enquêteur", en favorisant "l'emprunt obligataire", la CUD Finances a permis de lever des fonds colossaux, environ 9 milliards, pour faciliter le développement du projet Douala Stock Exchange, bourse des valeurs immobilières. Pis, alors que la propagande officielle parlait de malversations financières, on apprend que le nouveau délégué du gouvernement, le Dr Fritz Ntoné Ntoné profiterait même des moyens mis en place par son prédécesseur. N'est-ce pas lui qui parlait de détournements de fonds commis par l'équipe du Colonel Edouard Etonde Ekoto, ce qui l'aurait poussé à alerter la présidence de la République ?
“En effet, dès ma prise de fonction j’ai, après certaines investigations, constaté des dysfonctionnements dans certains marchés réalisés par certains prestataires dont j’ai certaines preuves ; et qui bénéficiaient des faveurs de mon prédécesseur et des facilités à eux accordées par le département des finances pour se faire payer. Tout ceci sans oublier les fortes implications de la commission des passations des marchés et de la direction des grands travaux. C’est la raison pour laquelle je vous prie d’instruire des contrôles d’Etat, ceci dans le but de rester en droite ligne avec l’opération d’assainissement des finances publiques prônée par le chef de l’Etat ” Incroyable !
Comme quoi, la vérité triomphe tôt ou tard, elle saute même parfois à la face des manipulateurs. C'est bien ce que redoute, à une semaine de l'appel dans l'affaire PAD, tous ceux qui ont commandité la chute d'Edouard Etonde Ekoto. "Qui vivra verra", comme on dit.

L3E

samedi 19 avril 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: L'AFRIQUE ET SON AGRICULTURE

FACE AUX ÉMEUTES DE LA FAIM, DSK S'INTERROGE ...
Le monde a peur. En Afrique la peur est encore plus grande qu'ailleurs où les émeutes de la faim se multiplient. Face au péril de la famine, les principaux instigateurs de cette catastrophe semblent se renvoyer leurs responsabilités à la face. Plutôt que de faire leur mea culpa et s'attaquer aux causes profondes, c'est à dire la déstabilisation des économies des pays de l'hémisphère Sud, soumis aux pressions des bailleurs de fonds et à la voracité des multinationales qui ont tout misé sur la rentabilité de leurs investissement à court terme, les "grands organisateurs" de la mondialisation sans conscience dissertent pendant qu'une partie de la planète est aux abois. Si la Famine menace de plonger le monde dans le chaos, ce serait, semble t-il, plus grave si les biocarburants issus de produits agricoles alimentaires prenaient le pas sur l'économie basée sur les barils de pétrole. Pour un Strauss-Khan, grand manitou du FMI, "les biocarburants posent un problème moral". Et d'ajouter qu'il faudrait "une réflexion conduisant à un moratoire sur les biocarburants". Autrement dit, il n'y a pas de remise en cause de la mondialisation au service des pays dits riches. Tout va bien !
En réalité, ce qu'il faut, c'est surtout augmenter la compétitivité et la productivité des économies vivrières des pays touchés par la pénurie et la hausse du coût des denrées de première nécessité. Or, ce n'est pas l'intérêt des pays industrialisés qui s'enrichissent en faisant des pays en crise des débouchés pour leurs produits manufacturés. D'autre part, ce n'est qu'en produisant avant tout pour nourrir leurs populations, que qui les rendra moins dépendants des importations, que les pays de l'hémisphère Sud s'en sortiront et éviteront des émeutes de la faim touchant qui toucheront des "Des centaines de milliers de personnes", comme l'a confirmé le directeur du Fonds monétaire international (FMI) très désabusé par la tournure des évènements.D'ailleurs, ce dernier confirme cette analyse en prenant l'exemple d'un pays africain, Le Malawi : "Il faut donc arriver à augmenter la production agricole. Cela suppose plus de surface, cela suppose surtout de dire 'productivité' et en Afrique il y a de très nombreux exemples qui montrent que c'est possible" comme au Malawi, qui a "plus que doublé sa production en deux ans en utilisant les bons fertilisants".Par contre, en ce qui concerne l'utilisation des " bons fertilisants", on peut nourrir de nombreuses réserves, sachant que les multinationales ont trouvé là de nouveaux filons très juteux.
Enfin, puisqu'il est évident que la dépendance alimentaire à l'égard des importations favorise la vulnérabilité des pays désindustrialisés, on ne peut que mieux comprendre pourquoi le Colonel Edouard Etonde Ekoto a misé sur l'économie "verte". Très en avance dans son analyse des rapports Nord/Sud, il confirmait bien qu'il était un visionnaire, annonçant très tôt ce qui se passerait si le continent africain confiait son avenir aux marchés internationaux. Jugez plutôt l'interview qu'il a accordé en 1999 à ECOVOX, au sujet de l'agriculture en Afrique.

Croyez-vous que les Africains devraient continuer à miser sur l’aide au développement ?
E.E.E. : L’aide au développement ? Je n’ai jamais réussi à comprendre ce que c’est. C’est la restitution ou le retour des bénéfices indus récoltés sur nous. Donc, si nous pouvions nous battre pour qu’on arrive à un juste prix de nos produits, nous n’aurions besoin de personne. Il faut que nous arrivions à dénoncer certaines incohérences, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Vous savez parfaitement que quand on vous prête 10 francs, au moins 4 francs retournent chez le prêteur par des intermédiaires multiples. L’aide n’est pas une solution. La solution, c’est qu’en période de libéralisation, il faut un effort accru de chacun et cet effort doit être payé à son juste prix. Dès que nous aurons le juste prix de nos efforts, nous arriverons à atteindre des niveaux de recettes qui nous évitent d’avoir à tendre la main. Un proverbe de l’Afrique de l’Ouest dit d’ailleurs que "la main qui donne est au-dessus de la main qui reçoit". C’est un signe de dépendance. Lire la suite ICI


L3E


jeudi 17 avril 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: CHERCHEZ LA MAIN INVISIBLE !


"Cabale autour de l'emprunt obligataire". C'est le titre de l'article du journaliste d'investigation Eric Kendeck, qui revient sur l'affaire de la CUD-Finances. Rappelez vous, c'est l'institution créé sous le Colonel Edouard Etonde Ekoto et qui avait permis e récolter plus de 9 milliards sous forme d'emprunt obligataire. Cette initiative avait permis de pallier aux difficultés de trésorerie de l'Etat, ce qui aurait dû valoir des lauriers à l'ancien délégué du gouvernement et ses anciens collaborateurs, notamment Lamine Mbassa et Jean Ndjem. Or, à la surprise générale, ces derniers ont rejoint l'ancien homme fort de Douala au pénitencier de New-Bell. Pourquoi ?Quelle est donc cette main invisible qui en veut tant au Colonel Edouard Etonde Ekoto et à ses anciens collaborateurs? Cette opération audacieuse et innovante, première du genre en Afrique subsaharienne a t-elle gêné certains oligarques du pouvoir ?
D'après Eric Kendeck, un plan visant à neutraliser l'ancien député du Wouri et délégué du gouvernemeent auprès de la communauté urbaine de Douala en raison de son insoumission au système. Selon des observateurs de la scène politique camerounaise, d'une part, le bouillant officier de l'armée à la retraite aurait infligé un camouflet à quelques personnalités qui convoitaient certains marchés de réhabilitation de la ville de Douala. D'autre part, crime de lèse majesté suprême, il aurait contourné les lourdeurs relatives à la CMF (commission des marchés financiers), en transformant l'appel public à l'épargne en placement privé.Tout ça commençait à faire trop aux yeux de ses adversaires. On connait la suite: la rumeur de son éviction se confirmait le 22 septembre 2006, il était remplacé par un homme aux dents longues et surtout soucieux de satisfaire les convoitises de ceux qui ont plongé la capitale économique dans la situation que l'on sait.Le moins qu'on puisse dire, c'est que le "scandale supposé" de l'emprunt obligataire confirme que la justice obéit bien à une "main invisible" A qui appartient-elle donc ? Renseignez du côté du Palais présidentiel camerounais, paraît-il que le locataire actuel aurait beaucoup de choses à confier.

L3E

mardi 15 avril 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: LE TEMPS DES INTERROGATIONS



Quatre mois déjà que le Colonel Edouard Etonde Ekoto est privé de liberté, emprisonné pour raisons fallacieuses à l'issue du verdict du très médiatisé procès du PAD. Depuis, le pouvoir camerounais, puisqu'il s'agit bien lui, tente maladroitement de justifier cette condamnation. Cela n'a probablement pas échappé à un Albert Dzongang, ancien cadre du parti présidentielle et aujourd'hui dans l'opposition, qui estime, à mots couverts, que l'ancien délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Douala est victime d'une cabale politique.
"A chaque fois qu'il n'existe pas de réponse claire à une question, on se permet de supputer. Quand on a arrêté Etondè, je me suis rapproché du dossier. L'une des choses qu'on lui reprochait, c'était une somme de 500 millions de francs payée à M. Tanko de Bonaberi. M. Tanko a témoigné par voie d'huissier, au sujet de la légalité des prestations…Dans le dossier du port, les membres du conseil d'administration ont avoué avoir touché leur part. Ils sont toujours en liberté… Quand on regarde tout cela, on se pose des questions. Il faut que la justice regarde bien les dossiers, pour ne pas donner l'impression justement, qu'il ne s'agit que de règlements de comptes." Suite ICI
Cette analyse rejoint tout ce que nous avons toujours dit depuis l'incarcération du Colonel Edouard Etonde Ekoto. On ne peut donc qu'encourager d'autres acteurs politiques camerounais à dire tout haut ce que de plus en plus de camerounais pensent. C'est bien tout le mal qu'il faut souhaiter.

L3E

lundi 14 avril 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: TSUNAMI HUMANITAIRE ET POLITIQUE ???


Désormais, on parle d'un TSUNAMI alimentaire qui menacerait la paix mondiale. Les émeutes de la "faim" qui se propagent au Cameroun, Sénégal, Kenya, Côte d'Ivoire, Haïti , Egypte.... annonceraient une terrible famine internationale.Et le constat très alarmiste d'un Dominique Strauss Kahn, directeur générale du FMI, n'est pas fait pour rassurer: "Les prix de l'alimentation, s'ils continuent comme ils le font maintenant, les conséquences seront terribles. Des centaines de milliers de personnes vont mourir de faim, ce qui entraînera des cassures dans l'environnement économique. Comme nous l'avons appris dans le passé, ce genre de situation se finit parfois en guerre."
Au Cameroun, les revendications contre la pauvreté et le rejet du président Paul Biya illustrent parfaitement les craintes que l'on peut avoir. Par exemple, après la violente répression des émeutiers du mois de février dernier, la constitution modifiée pour créer une monarchie présidentielle, la presse fait état d'un nouveau bouclage de la ville de Douala "l'insoumise". Manifestement, la capitale économique est transformée en "bunker" pour éviter de nouvelles manifestations contre la vie chère.En réalité, ce que prouve cette démonstration de force policière, c'est que les décisions prises récemment, après les dernières émeutes, par le chef de l'Etat pour la baisse des prix des denrées de première nécessité ne trompent personne.
Qu'on se le dise,
ni la modification de la constitution ni les arrestations de personnalités dans le cadre de "l'opération Epervier" ne feront plus plaisir aux camerounais que la fin d'un régime totalitaire. On le dit depuis l'emprisonnement politique du Colonel Edouard Etonde Ekoto, et la suite des événements ne rassure guère. Qui arrêtera la descente en enfer du Cameroun? Certainement pas la communauté internationale et encore moins ceux qui dénoncent les dictatures à géométrie variable.


L3E






jeudi 10 avril 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: PARLEZ DU CAMEROUN A ROBERT MENARD !

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Que fait donc Robert Menard, le journaliste de RSF et pourfendeur des dictatures ? Il paraît qu'il est en ce moment aux Etats-Unis, à la poursuite de la Flamme de la HONTE. Vivement qu'il oublie le régime de Pékin, qui n'est pas le seul à bafouer les libertés fondamentales, loin de là. La Chine et le Tibet, ça commence à devenir très politiquement correct, n'est-ce pas ? Alors, Bob, pardon Robert, si tu parcoures ce site dédié au Colonel Edouard Etonde Ekoto, le premier prisonnier politique, qui l'est devenu sans le faire exprès, c'est à dire en déclarant simplement que " les camerounais avaient d'autres soucis que de penser à la prorogation du bail de Paul Biya", en réponse à une question banale que lui posaient deux de ses collègues-députés (on ne citera pas les noms), viens faire un tour au Cameroun. Il s'y passe des choses bien plus terribles que ce que peuvent dénoncer les "amis de la démocratie", en parlant des Mugabé et autres despotes du monde entier.
En effet, il semble que "l'opération Epervier" ne soit plus l'unique moyen de faire emprisonner les
"détourneurs" avérés de fonds publics et ceux qui ne le sont pas mais gênent l'oligarchie au pouvoir, comme le rappelle le cas de l'ancien délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Douala.Désormais, le délit d'opinion est institutionnalisé dans un pays pourtant dit démocratique. Pour preuve, un chanteur très populaire, connu pour son activisme en faveur de la liberté d'expression, vient d'être envoyé en prison.Lapiro de Mbanga, il s'agit de lui, a été jeté en prison pour sa participation, semble t-il, aux dernières émeutes de février dernier. Incroyable !
Pour beaucoup d'observateurs, l’arrestation du chanteur intervenue au moment où le texte portant révision de la Constitution est en discussion à l'assemblée nationale, n’est pas un hasard. Le chanteur populaire, comme des millions de camerounais, s'oppose ouvertement au projet relatif à la levée de la limitation du mandat présidentiel. Et Lapiro de Mbanga aurait même mis en garde Paul Biya et son gouvernement contre une dérive autocratique de la fonction présidentielle. On voit ce que ça donne de contrarier le monarque, comme le constate le journaliste Célestin Edjangue du Quotidien Le Messager :
"C’est justement pour museler les opposants inconditionnels à la modification de ce l’article 6.2 de la Constitution, que le pouvoir de Paul Biya se signale par une répression accrue. Comme s’il voulait mettre hors d’état de nuire tous ceux qui peuvent le gêner dans réalisation de son cirque…" Que font donc les Robert Menard et la communauté internationale ? Le peuple camerounais est-il moins important que les tibétains ? La Françafrique est-elle en dehors de l'ONU ?

L3E



mardi 8 avril 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: UN BIDOUILLAGE DE PLUS !



Voilà, le tour est joué !
Profitant de l'écran de fumée que constitue "l'opération Epervier", le pouvoir camerounais est passé en force, ça n'était qu'un jeu d'enfant étant donné la majorité écrasante dont dispose le parti unique, pour créer une monarchie de droit divin au Cameroun. Le document transmis à l’Assemblée nationale jeudi 3 avril est très clair.Cinq articles ayant tous plus ou moins un rapport direct avec le président de la République ont été concernés par le bidouillage constitutionnel. Désormais, et c'est le plus important, l'article l’article 6 dans son alinéa 2 stipule " Le président de la République est élu pour un mandat de sept (07) ans. Il est rééligible ".
Les camerounais mécontents, une ultra grande majorité, n'auront plus qu'à accepter "leur destin", celui de voir leur pays entre les mains d'un président qui emprisonne, condamne, humilie, liquide tous ceux qui s'opposent à sa toute puissance. Scandaleux !
Alain Fogue, professeur de Science politique, parle d'un effondrement démocratique. C'est bien le moins qu'on puisse dire. Quant à Marcel-Duclos Efoudebe, l’auteur de L’Afrique survivra aux afro-pessimistes, L’Harmattan, 2007, il est carrément catastrophé, et pose la question "Qui arrêtera Biya avant qu’il ne fasse exploser le Cameroun ?" Et de poursuivre par une réquisitoire contre la fameuse communauté internationale : " Et qu’a fait la Communauté Internationale, si prompte à voler au secours du Kenya ? Où est-elle, l’Union Africaine, si prompte à pondre des communiqués virulents lors des récents troubles au Tchad ? Et les Américains, grands promoteurs et exportateurs de la démocratie ? Où sont-ils, tous ceux qui disent aimer la liberté d’expression ? Où sont-ils, ces défenseurs de l’Afrique qui doit se prendre en main ? Et où est Nicolas Sarkozy, lui qui, dans son célèbre Discours de Dakar, rappelait aux Africains combien il leur appartenait de construire leurs pays ? "
Manifestement, le Cameroun est devenu un train fou, qui se dirige directement dans le mur; c'est bien l'issue qui se profile à l'horizon. Qui osera encore stopper le soldat Biya dans sa course folle? Ce n'est certainement pas le Colonel Edouard Etonde Ekoto, devenu opposant malgré lui, car il voyait d'un très mauvais oeil un éventuel bidouillage constitutionnel en faveur du président camerounais. Il l'a payé au prix.

L3E





samedi 5 avril 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: DERRIERE LE SPECTACLE.......LE COUP DE FORCE ELECTORAL


On s'y attendait étant donné le "joyeux" divertissement offert au peuple depuis quelques jours, à travers les derniers soubresauts de "L'Opération Epervier". La dernière vague d'arrestations ciblant en priorité la fonction publique préparait bien un énième coup politique.En décembre dernier, Paul Biya avait surfé sur le verdict de l'affaire PAD et la condamnation arbitraire du Colonel Edouard Etonde Ekoto, pour parler de sa "lutte" contre la "corruption". Quelques mois plus tard, à la faveur de nouvelles arrestations spectaculaire, il accélère le rythme pour passer en force malgré son impopularité record.
Le gouvernement a présenté vendredi soir devant le parlement son projet controversé sur la réforme constitutionnelle qui permettrait au président camerounais de se maintenir au pouvoir à l'expiration de son mandat de sept ans, en 2011. L'opposition camerounaise crie à la provocation et critique vivement cette initiative qui signifierait l'acte de décès de la vie politique locale. Et pour cause, le pouvoir contrôle déjà 153 sièges sur 180 au parlement, et ne renonce jamais à corrompre et à intimider les opposants les plus déterminés.
Et signe que la réforme "présidentielle" suscite la colère, le mécontentement gagne même les rangs de la majorité , d'où cette déclaration surprenante de Paul Abine Ayah, député du RDPC. :"Cette idée d'un seul homme se maintenant au pouvoir n'est pas bonne pour notre pays. Ce n'est pas démocratique"......"Je ne vendrai pas ma conscience et mon pays pour de l'argent." Et de poursuivre "Si le projet est adopté, cela nous ramènera 200 ans en arrière." Il y a fort à parier que ce courageux patriote connaîtra bientôt des problèmes judiciaires, par exemple, en se retrouvant impliqué dans une "entreprise de corruption" en co-action, terme très apprécié par la justice camerounaise. C'est ce qu'a démontré le verdict scandaleux de l'affaire PAD.
Enfin, à propos de la situation politique au Cameroun, vous pouvez lire sur le Blog Edgar Yapo
une analyse très fine et pertinente de Franklin Nyamsi, Professeur agrégé de philosophie à Lille-France, qui en profite, au passage, pour rendre un hommage à Jacques Tiwa, l'une des nombreuses victimes de la férocité policière pendant les émeutes de février dernier. Il a été froidement abattu en pleine rue, d’un mitraillage à bout portant, c'était le 28 février 2008 à Douala.Paul Biya, au pouvoir depuis 26 ans, n'entend pas passer la main, il est définitivement sourd aux aspirations démocratiques des Camerounais, ce que prouve les cinq jours d'émeutes qui ont fait une centaine de morts dans le pays en février, selon un bilan des défenseurs des droits civiques."Seul le pouvoir importe à Paul .", a affirmé John Fru Ndi, chef de file du principal parti d'opposition, le Front social démocratique ( SDF). Qui peut en douter ?

L3E



vendredi 4 avril 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: BLACK MIC MAC ET FRANCAFRIQUE


Certaines récentes arrestations dans le cadre de "l'opération épervier" provoquent beaucoup de remous au Cameroun. Normal, l'on ne peut pas envoyer en prison des pontes camerounais dans la plus grande indifférence. L'on apprend, par exemple, que l'emprisonnement de l'ancien ministre des Finances, Polycarpe Abah Abah provoque une débandade absolue, notamment au niveau bancaire à travers des mouvements financiers sur certains de ses comptes. Et cerise sur le gâteau, la France via son consul au Cameroun ne resterait pas les bras croisés, apportant, à la surprise générale, comme le révèle MBOA sur son Blog, une couverture à une certaine Abah Marilyn, fille et gestionnaire des comptes de son père à la CBC, la banque du milliardaire camerounais Fotso.Il semblerait même que le Consul Général de France à Douala, Jean-Marie MARTINEL, est intervenu lundi dernier pour sortir la fille à papa du Cameroun, histoire de lui permettre, estiment des observateurs, de planquer le magot. Ne dit-on pas que " qui se sent morveux se mouche"?.
Pour information, l'on ne se souvient que la famille de l'ancien délégué du Gouvernement auprès de la Communauté Urbaine de Douala ait été impliqué dans un "mic mac" similaire. Et pour cause, il n'y avait rien à cacher, d'où la transparence sur ses avoirs financiers. Et si enfin, le pouvoir camerounais se décidait à poursuivre les vrais détourneurs des fonds publics ? Avec le cas Abah Abah, il y a peut-être un début d'espoir?

L3E

jeudi 3 avril 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: OPERATION EPERVIER ET MANIFS A L'ETRANGER

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Il y a une semaine, des Africains et des Allemands se sont rassemblés devant le consulat de France à Hambourg, afin de dénoncer le silence coupable de la France devant les massacres commis sur les jeunes émeutiers par la police camerounaise, à l'occasion de la vague d'arrestations et opérations de répression.
Manifestement, ces manifestants n'ont pas été bluffés par les gesticulations du pouvoir camerounais, encore moins par l'augmentation du pouvoir d'achat des fonctionnaires, décision prise unilatéralement par le président Paul Biya.
Il faudra bien plus que ça pour endormir ceux qui ne goûtent pas la propagande présentant le Cameroun comme un véritable havre de paix, où la démocratie fonctionne et serait même un modèle en Afrique. Pour preuve de la détermination des manifestants, on pouvait pouvait entendre des “ Paul Biya criminel, Sarkozy complice ” ; “ Paul Biya dictateur, la France complice ” ; “ Sarkozy menteur, Rupture ou es tu ? ” ; “ Francafrique, on ne veut pas ” ; “ Tchad, Côte d’Ivoire, la France est-elle maudite ?”.. et autres propos sarcastiques sur la Françafrique qui accorde la totale impunité aux Bongo, Biya, Sassou, Deby ...
Simple hasard ou coïncidence ? On apprend que le gouvernement camerounais a relancé son "opération Epervier", quelques jours après les manifestations, et que la fébrilité gagne les plus hautes sphères du pouvoir, que les arrestations de personnalités proches ou pas du pourvoir ressemblent, d'après certains observateurs, aux jeux de hasard. Autrement dit, l'aléatoire et l'arbitraire semblent guider l'opération dite "mains propres". Quand la brutalité ne caractérise pas les arrestations, c'est l'opacité qui entoure les accusations qui pèsent contre toutes les personnes arrêtées.Que faut-il déduire de ces nouvelles d'arrestations qui n'ont rien de chirurgicales ? Le Président Paul Biya s'est-il attaqué aux dossiers de détournements présumés de fonds publics au ministère de la Santé ? Quand on sait comment des procédés similaires ont été utilisés pour faire emprisonner le Colonel Edouard Etonde Ekoto, on ne peut qu'être très réservé. Ce qui est sûr, la stratégie de diversion est évidente, elle permet au moins à certains camerounais de jubiler en lisant les noms des derniers pris dans les griffes de " l'épervier justicier", le 1er avril, comme un mauvais poisson d'avril :

- Polycarpe Abah Abah, ex-ministre des Finances
- Urbain. Olanguena Awono, ex-ministre de la Santé
- Pr Lucienne Françoise Bella Assumpta, directeur de la Lutte contre la maladie au Minsanté
- Dr Hubert Wang, coordonnateur du programme national de lutte contre la tuberculose,
- Dr Okala Abodo, coordonnateur du programme national de lutte contre le paludisme,
- Dr Maurice Fezeu, secrétaire permanent du comité national de lutte contre le paludisme.
- Dr Etienne Nnomzo'o, secrétaire permanent adjoint de lutte contre le paludisme.
- Hélène Mewoulou,
- Sylvain Ngono,
- Zacharie Abongo
- Rose Chia Banfegha
- Etogo Mbezele,


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