samedi 5 avril 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: DERRIERE LE SPECTACLE.......LE COUP DE FORCE ELECTORAL


On s'y attendait étant donné le "joyeux" divertissement offert au peuple depuis quelques jours, à travers les derniers soubresauts de "L'Opération Epervier". La dernière vague d'arrestations ciblant en priorité la fonction publique préparait bien un énième coup politique.En décembre dernier, Paul Biya avait surfé sur le verdict de l'affaire PAD et la condamnation arbitraire du Colonel Edouard Etonde Ekoto, pour parler de sa "lutte" contre la "corruption". Quelques mois plus tard, à la faveur de nouvelles arrestations spectaculaire, il accélère le rythme pour passer en force malgré son impopularité record.
Le gouvernement a présenté vendredi soir devant le parlement son projet controversé sur la réforme constitutionnelle qui permettrait au président camerounais de se maintenir au pouvoir à l'expiration de son mandat de sept ans, en 2011. L'opposition camerounaise crie à la provocation et critique vivement cette initiative qui signifierait l'acte de décès de la vie politique locale. Et pour cause, le pouvoir contrôle déjà 153 sièges sur 180 au parlement, et ne renonce jamais à corrompre et à intimider les opposants les plus déterminés.
Et signe que la réforme "présidentielle" suscite la colère, le mécontentement gagne même les rangs de la majorité , d'où cette déclaration surprenante de Paul Abine Ayah, député du RDPC. :"Cette idée d'un seul homme se maintenant au pouvoir n'est pas bonne pour notre pays. Ce n'est pas démocratique"......"Je ne vendrai pas ma conscience et mon pays pour de l'argent." Et de poursuivre "Si le projet est adopté, cela nous ramènera 200 ans en arrière." Il y a fort à parier que ce courageux patriote connaîtra bientôt des problèmes judiciaires, par exemple, en se retrouvant impliqué dans une "entreprise de corruption" en co-action, terme très apprécié par la justice camerounaise. C'est ce qu'a démontré le verdict scandaleux de l'affaire PAD.
Enfin, à propos de la situation politique au Cameroun, vous pouvez lire sur le Blog Edgar Yapo
une analyse très fine et pertinente de Franklin Nyamsi, Professeur agrégé de philosophie à Lille-France, qui en profite, au passage, pour rendre un hommage à Jacques Tiwa, l'une des nombreuses victimes de la férocité policière pendant les émeutes de février dernier. Il a été froidement abattu en pleine rue, d’un mitraillage à bout portant, c'était le 28 février 2008 à Douala.Paul Biya, au pouvoir depuis 26 ans, n'entend pas passer la main, il est définitivement sourd aux aspirations démocratiques des Camerounais, ce que prouve les cinq jours d'émeutes qui ont fait une centaine de morts dans le pays en février, selon un bilan des défenseurs des droits civiques."Seul le pouvoir importe à Paul .", a affirmé John Fru Ndi, chef de file du principal parti d'opposition, le Front social démocratique ( SDF). Qui peut en douter ?

L3E



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