samedi 19 avril 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: L'AFRIQUE ET SON AGRICULTURE

FACE AUX ÉMEUTES DE LA FAIM, DSK S'INTERROGE ...
Le monde a peur. En Afrique la peur est encore plus grande qu'ailleurs où les émeutes de la faim se multiplient. Face au péril de la famine, les principaux instigateurs de cette catastrophe semblent se renvoyer leurs responsabilités à la face. Plutôt que de faire leur mea culpa et s'attaquer aux causes profondes, c'est à dire la déstabilisation des économies des pays de l'hémisphère Sud, soumis aux pressions des bailleurs de fonds et à la voracité des multinationales qui ont tout misé sur la rentabilité de leurs investissement à court terme, les "grands organisateurs" de la mondialisation sans conscience dissertent pendant qu'une partie de la planète est aux abois. Si la Famine menace de plonger le monde dans le chaos, ce serait, semble t-il, plus grave si les biocarburants issus de produits agricoles alimentaires prenaient le pas sur l'économie basée sur les barils de pétrole. Pour un Strauss-Khan, grand manitou du FMI, "les biocarburants posent un problème moral". Et d'ajouter qu'il faudrait "une réflexion conduisant à un moratoire sur les biocarburants". Autrement dit, il n'y a pas de remise en cause de la mondialisation au service des pays dits riches. Tout va bien !
En réalité, ce qu'il faut, c'est surtout augmenter la compétitivité et la productivité des économies vivrières des pays touchés par la pénurie et la hausse du coût des denrées de première nécessité. Or, ce n'est pas l'intérêt des pays industrialisés qui s'enrichissent en faisant des pays en crise des débouchés pour leurs produits manufacturés. D'autre part, ce n'est qu'en produisant avant tout pour nourrir leurs populations, que qui les rendra moins dépendants des importations, que les pays de l'hémisphère Sud s'en sortiront et éviteront des émeutes de la faim touchant qui toucheront des "Des centaines de milliers de personnes", comme l'a confirmé le directeur du Fonds monétaire international (FMI) très désabusé par la tournure des évènements.D'ailleurs, ce dernier confirme cette analyse en prenant l'exemple d'un pays africain, Le Malawi : "Il faut donc arriver à augmenter la production agricole. Cela suppose plus de surface, cela suppose surtout de dire 'productivité' et en Afrique il y a de très nombreux exemples qui montrent que c'est possible" comme au Malawi, qui a "plus que doublé sa production en deux ans en utilisant les bons fertilisants".Par contre, en ce qui concerne l'utilisation des " bons fertilisants", on peut nourrir de nombreuses réserves, sachant que les multinationales ont trouvé là de nouveaux filons très juteux.
Enfin, puisqu'il est évident que la dépendance alimentaire à l'égard des importations favorise la vulnérabilité des pays désindustrialisés, on ne peut que mieux comprendre pourquoi le Colonel Edouard Etonde Ekoto a misé sur l'économie "verte". Très en avance dans son analyse des rapports Nord/Sud, il confirmait bien qu'il était un visionnaire, annonçant très tôt ce qui se passerait si le continent africain confiait son avenir aux marchés internationaux. Jugez plutôt l'interview qu'il a accordé en 1999 à ECOVOX, au sujet de l'agriculture en Afrique.

Croyez-vous que les Africains devraient continuer à miser sur l’aide au développement ?
E.E.E. : L’aide au développement ? Je n’ai jamais réussi à comprendre ce que c’est. C’est la restitution ou le retour des bénéfices indus récoltés sur nous. Donc, si nous pouvions nous battre pour qu’on arrive à un juste prix de nos produits, nous n’aurions besoin de personne. Il faut que nous arrivions à dénoncer certaines incohérences, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Vous savez parfaitement que quand on vous prête 10 francs, au moins 4 francs retournent chez le prêteur par des intermédiaires multiples. L’aide n’est pas une solution. La solution, c’est qu’en période de libéralisation, il faut un effort accru de chacun et cet effort doit être payé à son juste prix. Dès que nous aurons le juste prix de nos efforts, nous arriverons à atteindre des niveaux de recettes qui nous évitent d’avoir à tendre la main. Un proverbe de l’Afrique de l’Ouest dit d’ailleurs que "la main qui donne est au-dessus de la main qui reçoit". C’est un signe de dépendance. Lire la suite ICI


L3E


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