mardi 8 avril 2008

AFFAIRE ETONDE EKOTO: UN BIDOUILLAGE DE PLUS !



Voilà, le tour est joué !
Profitant de l'écran de fumée que constitue "l'opération Epervier", le pouvoir camerounais est passé en force, ça n'était qu'un jeu d'enfant étant donné la majorité écrasante dont dispose le parti unique, pour créer une monarchie de droit divin au Cameroun. Le document transmis à l’Assemblée nationale jeudi 3 avril est très clair.Cinq articles ayant tous plus ou moins un rapport direct avec le président de la République ont été concernés par le bidouillage constitutionnel. Désormais, et c'est le plus important, l'article l’article 6 dans son alinéa 2 stipule " Le président de la République est élu pour un mandat de sept (07) ans. Il est rééligible ".
Les camerounais mécontents, une ultra grande majorité, n'auront plus qu'à accepter "leur destin", celui de voir leur pays entre les mains d'un président qui emprisonne, condamne, humilie, liquide tous ceux qui s'opposent à sa toute puissance. Scandaleux !
Alain Fogue, professeur de Science politique, parle d'un effondrement démocratique. C'est bien le moins qu'on puisse dire. Quant à Marcel-Duclos Efoudebe, l’auteur de L’Afrique survivra aux afro-pessimistes, L’Harmattan, 2007, il est carrément catastrophé, et pose la question "Qui arrêtera Biya avant qu’il ne fasse exploser le Cameroun ?" Et de poursuivre par une réquisitoire contre la fameuse communauté internationale : " Et qu’a fait la Communauté Internationale, si prompte à voler au secours du Kenya ? Où est-elle, l’Union Africaine, si prompte à pondre des communiqués virulents lors des récents troubles au Tchad ? Et les Américains, grands promoteurs et exportateurs de la démocratie ? Où sont-ils, tous ceux qui disent aimer la liberté d’expression ? Où sont-ils, ces défenseurs de l’Afrique qui doit se prendre en main ? Et où est Nicolas Sarkozy, lui qui, dans son célèbre Discours de Dakar, rappelait aux Africains combien il leur appartenait de construire leurs pays ? "
Manifestement, le Cameroun est devenu un train fou, qui se dirige directement dans le mur; c'est bien l'issue qui se profile à l'horizon. Qui osera encore stopper le soldat Biya dans sa course folle? Ce n'est certainement pas le Colonel Edouard Etonde Ekoto, devenu opposant malgré lui, car il voyait d'un très mauvais oeil un éventuel bidouillage constitutionnel en faveur du président camerounais. Il l'a payé au prix.

L3E





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