jeudi 20 décembre 2007

ETONDE EKOTO, VICTIME D'UN PROCES POLITIQUE ?


Nous le redoutions depuis le début de l’opération dite « mains propres », menée au nom de la bonne gouvernance. Sous couvert d’une campagne légitime anti-corruption, le gouvernement Biya s’est offert la tête du Colonel Edouard Etondé Ekoto, l’envoyant en prison après un simulacre de procès. Un Homme responsable, patriote, et opérateur économique, qui est immolé sur l’autel de frustrations sociales, économiques, d’intérêts politiques et géopolitiques, nous voilà devant une injustice évidente.
Nos préoccupations, nos craintes étaient parfaitement justifiées. La justice a été rendue au nom du prince d’Etoudi, elle s’est faite à charge uniquement, sourde aux explications et preuves sur la bonne foi d’un homme qui jusqu’ici, était respecté pour sa rectitude, son sens du devoir, son éthique . Peu importe, il fallait sa tête, les exécutants de basses œuvres ont accompli leurs missions
Ainsi, parmi la dizaine d’accusés pour corruption et détournements de fonds publics, le cas d’Edouard Etonde-Ekoto (3E) est révélateur de la brutalité et du cynisme du régime Biya. Qui a oublié les faits d’armes de cet Homme brillant et honnête à l'amour de la patrie chevillé au corps ? Colonel émérite, diplômé de la prestigieuse école militaire française de St-Cyr, et un homme d’affaires accompli et de renommée internationale. Il était récemment revenu dans la sphère publique après des nominations au port de Douala (1999) et à la tête de cette ville (2001), à la demande insistante du chef de l’Etat Camerounais, celui là même qui l’humilie en l’envoyant en prison.
Il était accusé d’avoir détourné 2 milliards de francs CFA dans ses fonctions de président du CA du PAD. Son procès, avec 13 autres, s’est terminé par la sentence que l’on sait, et qui fait état de sommes détournées moindres. Edouard Etondé Ekoto est déclaré coupable d’avoir détourné en coaction environ 900 millions F Cfa au lieu de 1,93 milliard comme consigné dans l’acte d’accusation dressé par le magistrat instructeur. Peu importe si l’on a assisté à une mise à mort certaine d’un innocent, il fallait salir sa réputation jusqu’ici immaculée. On doit sabrer le champagne chez les commanditaires de ce crime. Et leur chef de file, qui annonçait la déjà couleur, à l’occasion de son interview à France 24, c’était pendant sa visite à son homologue Français en Novembre 2007, est certainement un homme heureux. Lors de son séjour en France, il s'était-il assuré qu’il pouvait assener le coup de grâce, et compter sur le concours des forces Françaises, au cas où les militaires lui manifesteraient leur désapprobation sur l’emprisonnement du Colonel Edouard Etonde Ekoto, Homme qui jouit toujours de beaucoup d’estime et de respect dans les troupes ?
Les Camerounais retiendront qu’au lieu d’une réelle chasse à la corruption, on leur a offert un simulacre de justice et un Crime politique. Plutôt que de pourfendre la corruption qui place ce pays parmi l’élite dans ce triste palmarès, le régime Biya a cédé à la vengeance la plus abjecte décrédibilisant la justice et bafouant les droits fondamentaux - tels que la présomption d’innocence et le droit à un procès équitable.
On retiendra de l’opération « Tous Sauf Edouard Etondé Ekoto » des faits que la postérité n’oubliera jamais :
- Rétention pendant des mois du dossier d’accusation, puis transmission au compte-goutte
- Dossier d’accusation ni numéroté, ni relié, mais en feuilles volantes (vive les manipulations !)
- Accusations portées à partir de photocopies et sans vérifications alternatives
- Inexistence aux audiences de minutes (compte-rendu) détaillées (le juge note ce qu’il veut)
- Sommes que d’autres reconnaissent avoir touchées qui sont imputées aux accusés
- Dans son réquisitoire des 23-24 octobre, le procureur a répété mot pour mot l’acte d’accusation de décembre 2006, ignorant littéralement 10 mois de débats, de preuves et de témoignages
A 70 ans, aujourd’hui, le Colonel Edouard Etonde Ekoto est une victime d’un procès politique qui s’est terminé par son emprisonnement. Sa chute, celle d’une Icône Africaine, Camerounaise et Sawa; revêt une portée symbolique dont les conséquences sont incommensurables. Au nom du Prince d’Etoudi, l’injustice camerounaise a abattu un baobab et un monstre d’orgueil, de courage et de dignité.« Le Cameroun c’est le Cameroun », comme l'a souvent dit l'architecte en chef de la "mort" du colonel à le retraite, homme d'affaires et batisseur, Edouard Etonde Ekoto. Il savait de quoi il parlait, hélas.

L3E

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Qu'est-ce qu'il a fait? pourquoi veut-on sa peau?

Anonyme a dit…

Emprisonnement D'Etondè Ekoto: Biya veut-il donner des gages aux bâilleurs de fonds?

je ne suis pas en possession des procès verbaux du procès d'edouard etondè ekoto , mais à travers le déroulement de ce procès force est de constater qu'il flotte un vent de manipulation et un deni de justice comme le cameroun sait le faire. Car Edouard etondè ekoto a eu tout au long de ce procès une accusation à charges sans qu'à aucun moment les pièces qu le disculpaient ne soient pris en compte.On avait l'impression que le procureur était déconnecté des éléments factuels du dossier, et qu'il était téléguidé par une instance occulte .Bref en aucun moment le procureur n'a apporté des preuves sur les accusations qui pesaient sur edouard etondè ekoto;
Quand on sait qu'autor du pouvoir des frères du village de biya n'ont pas été inquièté le moins du moinde alors qu'ils ont détourné des milliards de francs cfa...
Quid meva mebutu,mendo ze, abah abah etc...
Bref monsieur biya sachez que la justice camerounaise ne s'honore pas en comdamnant des patriotes comme etondè ekoto et qu'un jour , la vérité finira par s'éclater
E.H