Monsieur le Directeur de publication, Dans le N°
3220 du mardi 24 Avril 2012, un article paru est à la Une de La Nouvelle
Expression, sous le titre L’opération Epervier: «Biya, l’art de broyer ses créatures».
"Citant pêle-mêle les créatures de Biya", j’ai eu la désagréable
surprise de voir mon nom figurer, le tout premier, dans la liste de "ces
personnalités et ministres dont les noms et les titres dans le système du
Renouveau et surtout leurs fortunes supposées", «terrorisaient tous les
hommes humbles de la république et d’ailleurs». Si cet article avait été
signé par un jeune journaliste qui aurait eu pour excuse l’ignorance de
l’inexpérience, je ne me serais pas cru obligé de vous adresser cette
correspondance en guise de Droit de réponse que je vous prierais de faire
publier selon la réglementation en vigueur.
En effet, le papier signé du Rédacteur en chef de La Nouvelle Expression , un
Journaliste chevronné qui ne peut prétendre ne pas connaitre le Colonel
ETONDE EKOTO dont le rôle, en qualité de responsable de la préparation
militaire dans les années 1970, pour ne s’en tenir qu’à cet aspect, l’avait
fait connaitre d’une grande partie des jeunes de cette période.
Mon départ à la retraite par anticipation en 1978, à 41 ans, n’avait pas
alors manqué de susciter un certain intérêt et des interrogations que M.
NOUWOU ne peut pas prétendre ignorer.
Est-ce alors parce que je n’occupais pas de
fonctions officielles entre 1978 et 1999 que je n’existais pas? Peut-on avoir
l’outrecuidance d’affirmer que le président d’AGROCOM, membre du bureau du
GICAM depuis 1997 est un illustre inconnu ? Depuis quand dans ce pays, avoir
l’humilité ou la modestie de créer et diriger, sans tapage, de multiples
organisations agricoles comme l’ANACAM (association des producteurs et
exportateurs d’ananas), le GROPFEL (Groupement des producteurs des fruits et légumes),
serait un signe de médiocrité? Pour autant et bien que hors de
l’administration,il est arrivé à plusieurs reprises que je sois sollicité
pour appuyer l’Etat à :
- organiser et diriger le projet de diversification
et de promotion des exportations agricoles (PDEA) financé par l’Agence
canadienne de développement international (ACDI), lequel a donné naissance à
AGROCOM, association reconnue d’utilité publique par un décret de 1995.
- Organiser le monde de PME/PMI qui a abouti à la
création de la Fédération Nationale des Associations de PME/PMI (FENAP);
- Organiser la participation des investisseurs
camerounais dans le cadre de la privatisation de l’OCB (Organisation
camerounaise de la banane).
Sachez monsieur NOUWOU, que le Colonel ETONDE EKOTO
a été au Lycée Leclerc de Yaoundé en même temps que le Président Biya; qu’il
a eu le grade de Capitaine en 1961, commandé et pacifié la Sanaga Maritime en
1963. Avec le grade de Chef de bataillon, il commande le secteur militaire de
l’Ouest qui s’étendait jusqu’à la frontière du Nigeria bien avant le retour
du président BIYA au Cameroun. Lieutenant-colonel, il a en 1967, rouvert
l’Ecole Militaire Inter Armes, construit la piscine et la plupart des
nouveaux bâtiments de l’école et recruté comme élèves-officiers, les futurs
présidents SANKARA et COMPAORE entre autres.
Il est vrai qu’avec la tendance bien camerounaise de
réécrire l’histoire, bien des esprits chagrins ont bien tenté d’effacer cette
page de ma vie. Aujourd’hui, c’est La Nouvelle Expression qui la fait
commencer au début de son troisième avatar.En acceptant enfin de reprendre
une activité administrative en 1999 comme président du conseil
d’administration du Port Autonome de Douala, je n’étais pas dans le besoin et
comme rappelé plus haut, mon activité au privé m’avait valu d’être coopté
membre du bureau du GICAM. Planteur de bananes et d’ananas, j’étais président
du COLE-ACP, le Comité de liaison Europe-ACP pour la promotion des fruits et
légumes, fleurs tropicales et plantes ornementales. A ce titre, en relation
avec la recherche, nous devions améliorer l’offre ACP dans le marché européen
pour faire face à la concurrence, notamment des produits asiatiques et de la
zone Dollar. Les réunions annuelles avec les compagnies aériennes nous permettaient
de fixer les prix du transport et les volumes à réserver dans la mesure du
possible pendant les périodes de forte demande.
Le COLE-ACP que j’ai présidé de 1984 à 2002, était
financé en grande partie par la Commission Européenne et tenait une assemblée
générale chaque année dans un Etat ACP, où j’étais toujours reçu par des
dignitaires et parfois les Présidents des Etats comme à Madagascar où j’avais
renoué avec mon condisciple du Cours supérieur inter armées ou en République
Dominicaine où mon Epouse et moi avons été conviés en 1992 pour le 500e
anniversaire du voyage de Christophe Colomb.
Monsieur le Directeur de publication, vous vous
doutez bien que je me suis fait violence pour écrire ces quelques lignes;
mais le respect que j’ai pour votre organe de presse et sa notoriété ne me
laissaient aucun choix.
J’ai déjà dû assumer en silence, les incongruités et
les iniquités de notre système judiciaire que j’ai trouvé parfaitement
exposées dans un ouvrage collectif dirigé par Charly Gabriel MBOCK et intitulé
L’OPERATION EPERVIER, UN DEVOIR D’INJUSTICE ? En me demandant à chaque fois,
jusqu’où mes amis pouvaient aller et pourquoi un tel acharnement contre ma
personne.
Nationaliste intransigeant, j’ai été exclu de
l’internat du Lycée Leclerc en 1956 en classe de Première, suite aux
évènements de mai 1955 consécutifs à la dissolution et l’entrée en
clandestinité de l’UPC. C’est dire que ce pays, je l’ai vu naître, je l’ai
porté dans mes bras et versé mon sang pour lui. Si je n’ai pas cru nécessaire
de proférer des menaces, c’est simplement parce que l’Officier, Saint Cyrien
et breveté de l’Ecole Supérieure de guerre que je suis, ne parle pas en vain.
Nommé Adjoint au Délégué du Gouvernement de la Ville
en novembre 1987, je me suis abstenu de travailler à la Communauté Urbaine de
Douala (CUD) depuis 1990. Nommé Délégué du Gouvernement en 2001, j’ai refusé
de toucher les indemnités qui m’étaient légalement dues. C’est mon sens de
l’honneur. Le Colonel Etonde Ekoto, Délégué du Gouvernement, a habité sa maison
et ne s’est pas fait acheter de voitures par la CUD. Il a utilisé ses
voitures personnelles pendant tout son mandat.
Autorisé par la Banque Mondiale à réhabiliter deux
tronçons de voirie pour 33 milliards de Francs Cfa, j’ai trouvé des
entreprises qui les ont réalisés à un meilleur niveau de qualité avec 20
milliards FCFA et je n’ai pas organisé le partage du reste. Un troisième lot
de plus de 08 kilomètres de grande Voirie à quatre (4) voies, inscrit cette
réalité à jamais dans le paysage de Douala, entre le Rond point CCC et
Ndokoti d’une part, et entre Nyalla Marché et Yassa sur l’axe lourd, d’autre
part.
Je ne suis pas de la Génération des «créatures de
BIYA». Fame Ndongo «l’éminent professeur d’Universités et l’un des plus
anciens idéologues du régime» en est sûrement. Monsieur NOUWOU ne sait
certainement pas que Madame Etonde Ekoto mon épouse, enseignante à
l’Université de Yaoundé depuis 1968, membre de la Fondation française de
l’Enseignement Supérieur, a eu Monsieur Fame Ndongo comme étudiant, Mendo Ze
Gervais et bien d’autres aussi.
Il faut toujours faire attention à l’amalgame.
Producteur agricole honorablement connu à Rungis et à Bruxelles, j’aurais pu,
s’il y avait encore un minimum d’élégance et de probité dans ce pays,
recevoir témoignage de tous les enfants que j’ai encadré depuis 1982 dans
l’industrie de la Banane.
Vous invitant dans ces conditions au recadrage
ci-dessus dans l’intérêt de l’histoire, je vous remercie, conformément aux
prescriptions de l’article 53 de la loi n° 90/052 du 19 décembre 1990 sur la
liberté de communication sociale, de bien vouloir insérer par publication
dans votre prochaine édition, le présent DROIT DE REPONSE aux mêmes places,
présentation et caractéristiques tel que prévu par la loi.
Veuillez croire, Monsieur, à l’assurance de mes
sentiments distingués.
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